Le troisième «grand» candidat de l'élection présidentielle a appelé dimanche à voter pour Alassane Ouattara. Ce soutien permettra-t-il à Ouattara de prendre l'avantage sur son adversaire Laurent Gbagbo au second tour ? Henri Konan Bédié, candidat du PDCI, est arrivé en troisième position lors du premier tour de la présidentielle ivoirienne le 31 octobre, avec 25% des suffrages. Un tel score lui conférerait une position d'arbitre. En conséquence, l'ancien chef d'Etat a appelé dimanche ses partisans à voter en faveur du candidat Alassane Ouattara lors du second tour, organisé le 21 novembre. Cette alliance vise à battre le président sortant, Laurent Gbagbo, arrivé en tête du premier tour avec 38% des suffrages. «Le RHDP appelle les militants, sympathisants et tous les électeurs à se rassembler autour de cette candidature», écrit Henri Konan Bédié dans un communiqué diffusé après une réunion du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix. Le parti du RHDP a été créé avant le premier tour par Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et deux autres dirigeants d'opposition. Aux termes de cet accord, les candidats éliminés au premier tour devaient soutenir celui qualifié pour affronter Laurent Gbagbo. Le communiqué, diffusé dimanche, est la première confirmation que cette alliance est toujours d'actualité. L'enjeu de l'alliance est de taille : avec le soutien de Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara devrait, théoriquement, dépasser la barre des 50%. Mais le report des voix n'est pas automatique, et des électeurs de Bédié pourraient être réticents à voter en faveur d'un dirigeant issu du nord du pays, dont la nationalité ivoirienne avait été remise en cause avant le précédent scrutin en 2000. Après un premier tour marqué par un fort taux de participation, avec 80%, le second tour du 21 novembre est attendu avec impatience. L'élection présidentielle a été reportée à plusieurs reprises depuis 2005. En 2002, un coup d'Etat avait été tenté contre Laurent Gbagbo, laissant le pays scindé entre un Sud loyaliste et un Nord aux mains des rebelles. Le scrutin devrait permettre à la Côte d'Ivoire de sortir de cette impasse politique.