L'artiste peintre autodidacte Aloumari Mostafa dit almajdoub (vit et travaille à Casablanca) a été sélectionné avec mérite par le jury du Salon d'Automne de Paris pour exposer ses œuvres brutes du 15 au 18 octobre prochain sur les Champs-Elysées. Cet événement grandiose a été créé au Petit Palais, à l'initiative du Belge Frantz Jourdain (1847-1935), architecte, homme de lettres et grand amateur d'art, président du syndicat de la critique d'art, et d'amis comme les architectes Georges Desvallières et Hector Guimard, les peintres Eugène Carrière, Félix Vallotton, Édouard Vuillard, Adrien Schulz, ou le décorateur Jansen... : cette manifestation artistique a réussi à s'imposer au fil des années comme un rendez-vous artistique et culturel incontournable qui vise à encourager la créativité chez les artistes, aiguiser l'esprit critique du public et mettre l'art au service du développement des citoyens. Elle réunira cette année 850 artistes-peintres venant de plusieurs pays arabes et étrangers appartenant à divers mouvements et courants picturaux. Sur les enjeux qualitatifs de cette manifestation internationale, les organisateurs confient à tous les acteurs concernés : « Depuis 1903, année de sa création en réaction à l'académisme régnant, le Salon d'Automne, association d'artistes, réunissant aujourd'hui plusieurs centaines de sociétaires, reconnue d'utilité publique depuis 1920, poursuit son action en faveur des arts et des artistes, fidèle à son éthique initiale : la Fraternité des Arts. Que de chemin parcouru depuis les sous-sols du Petit-Palais où quelques amis s'étaient réunis pour exposer dans un local sans lumière, après avoir participé à tous les courants artistiques majeurs du XXème siècle en accueillant les plus grands noms de la peinture moderne, de Picasso et Cézanne, en passant par l'Ecole de Paris, Dali, Zao Wou Ki et jusqu'à Antonio Manfredi en 2014, de la sculpture Maillol, Bourdelle, Camille Claudel, Rodin, Duchamp-Villon, entre des milliers d'autres connus ou moins connus, de la musique Debussy, Ravel, de la poésie, Apollinaire, Aragon, ou plus récemment Glissant, Siméon, Bonnefoy, le Salon d'Automne renouvelle sa mission de réunir sous sa bannière ce que la création actuelle a de plus dynamique et prometteuse. Depuis 4 ans, il se tient sur les Champs Elysées, déployant toutes ses sections, peinture, sculpture, gravure, architecture, photographie, dessin, art mural, affiches, livres d'artistes, poésie, musique, danse, théâtre, mode, débats et performances dans une pluridisciplinarité, revendiquée dès l'origine, dont la mission première est de mettre toutes les formes artistiques sur le même plan. La seule hiérarchie acceptée n'est autre que celle de la qualité et de l'authenticité des œuvres présentées. En 2015, le Salon d'Automne reste le salon des arts contemporains parisien avec plus de 1000 œuvres exposées – 850 artistes et un programme riche (conférences, spectacles,...) – 33 000 visiteurs en 2014. ». Dans un texte esthétique, le critique d'art Mouncef Abdelhak a écrit : « Peintre oniriste et poète parolier, Almajdoub (né en 1968 à Essaouira) entend nous faire découvrir la facette invisible de son talent. Il peint par amour et par plaisir hors toute prétention théorique. Les concepts préétablis et les canons conventionnels tiennent peu. Il a pu accumuler des œuvres assez abondantes et généreuses d'où la difficulté de le répertorier. Fascinant par la magie de ses couleurs enfantines et passionné d'une imagerie populaire à l'état brut dont la symbolique incarne son travail merveilleux, sans s'y inscrire, comme archétype. L'artiste oniriste Almajdoub fait partie de ces créateurs à concevoir une peinture fantasmagorique empreinte d'expressionnisme, dédiée aux ressources intarissables de la mémoire , au conscient collectif et à la culture populaire dans son réalisme magique. Son école, c'est la vie, c'est sa terre natale qu'il embrasse dans ses méditations et ses délires. ». Et d'ajouter : «Depuis sa prime enfance, il était bercé par l'imagerie ancrée dans les mythes et les légendes, mettant en relief tantôt des scènes anecdotiques, tantôt des fragments familiers à la manière moderne tellement bien élaborés qu'on dirait qu'ils sont projeté sur toile en peinture pure. A tous ses repères identitaires des êtres et des choses, l'artiste rend un hommage méritoire à l'artiste de renommée internationale Chaibia qui demeure son idole, son école et sa voie idéalisée par excellence. Dans ce sens, Almajdoub rejoint le cercle réduit des peintres soucieux de capter les révélations illuminées des rêveries et des imageries à travers des toiles hallucinatoires et introspectives débordantes de rêve et d'imagination. Ces révélations qui ont développé en lui ce goût prononcé pour les introspections et les fantasmes.». Il est à rappeler que l'artiste Almajdoub a exposé dernièrement ses récentes œuvres à la galerie du complexe culturel Sidi Belyout à Casablanca dans le cadre d'une exposition collective initiée par l'Association Bassamat des Beaux Arts autour du thème « Complémentarité ». Il a pris part récemment au Salon d'Art Contemporain à Essaouira (SACE) organisé par l'Association « Printemps de l'Art Mogador » au Bastion Borj Bab Marrakech, et ce en hommage à l'artiste peintre de renom Mohamed Zouzaf.