La presse du trottoir n'est pas une invention marocaine, même si elle fait florès aux côtés des filles du même nom, sachant que ces dernières, elles, ne font de mal à personne, si ce n'est à leurs propres corps et âme. Dans nos trottoirs, donc, une montagne de titres plus colorés les uns aux autres, nous enseigne qu'il y a belle lurette des énergumènes à l'intelligence et à l'esprit d' « initiative » cyniques comprirent qu'il y avait de l'argent et de la « notoriété » à tirer de cet imparable fonds de commerce, un véritable appât, un piège dans lequel des milliers de marocains ont sombré. Cette manne s'avéra tellement juteuse que même certains patrons d'une presse autoproclamée indépendante ont eu la bassesse d'y forger leurs plumes avec une frénésie à toute épreuve, sans le moindre scrupule. Une sorte de ruée nauséabonde vers l'or. Diffamation, insultes, délation, campagnes haineuses contre des minorités, sans parler du plaisir orgasmique qu'ils éprouvent hebdomadairement en croyant triomphalement transgresser les « lignes rouges » ! Et naturellement, quand une personne ou un corps diffamés et blessés osent ester en justice, les fabricants de ces torchons colorés s'empressent de ruer vers des représentants de la société civile ou Reporters sans Frontières pour clamer leur innocence ou hurler au complot. Qui peut donc comploter contre une infâme feuille de trottoir ? Profitant de la vague de liberté de presse et d'expression que nous vivons actuellement, n'en déplaise à leur indéfectibles ami et camarades étrangers qui ne peuvent s'empêcher de voir en nous une république bananière, ils sont ainsi les premiers à « dénoncer » ce qu'ils appellent le muselage de la liberté par l'Etat ou encore un prétendu harcèlement du régime. Même s'il fut atrocement et opportunément mal copié par les nôtres, ce phénomène de la presse du trottoir nous vint d'ailleurs, spécialement d'Angleterre, bien que nos confrères d'Outre-manche se font un devoir de respecter, au moins, les institutions et les verdicts de la justice... Bien entendu, exemple parmi d'autres, il est trop facile de s'acharner sur une personne défunte (suivez notre regard !), il n'empêche que certains défunts en prennent pour leur grade, si l'on ose écrire, selon les créneaux et les lignes éditoriales de cette presse de caniveau. Elle sort toutes les insanités, toutes les « vérités » saugrenues, sans limites, sans preuves, sans scrupules, sans respect, allant jusqu'à nous dévoiler ce que contenait le ventre de la personne au moment de son décès. Que de « révélations » choquantes, si fournies qu'on ne peut en citer le un millième. Chez nous ou là-bas, cette fatalité a hélas ! un bel et long avenir devant elle. La Loi et, justement, la liberté de la presse jouent en sa faveur. Qu'y peut-on faire ? Le grand danger, et il commence déjà à pointer sur nos trottoirs, rentabilité oblige, est que ce phénomène se propage ailleurs, c'est-à-dire dans un pan de la presse censée rester sérieuse et respectueuse, d'abord, de la société et des citoyens marocains. Post-scriptum: LE MAITRE-CHANTEUR PERSISTE ET.. SIGNE. Défilement, l'ex-"ami du Maroc", le vieux journaliste Eric Laurent n'a plus froid aux yeux! Celui qui s'est autrefois largement sucré sur le dos de notre royaume en se targuant de l'amitié don't lui faisait honneur feu Hassan II, ne cesse de parcourir les plateau télés et radios, non seulement pour s'auto-innocenter de toute tentative de chantage et de menaces carnassiers, mais pour menacer de publier son soi-disant brûlot quelequ'en soit le prix... à payer, lui qui, question prix, c'est-à-dire magot, il n'hésite pas à en engranger, même s'il venait des caisses des pires dictateurs (le cas Ben Ali). Notre collègue français se dit innocent pour la simple raison, à ses yeux, qu'il est libre de faire ce qu'il veut de son produit. Y compris, donc, de faire chanter un roi et son royaume. Sur la défensive, dos au mur, pris en flagrant délit de crime grave, le vieux Laurent et son avocat optent pour une stratégie pour le moins imprudente.