A l'issue de sa réunion tenue dernièrement, le Conseil d'administration de la Confédération générale des entreprises au Maroc a validé la candidature de Mme Miriem Bensalah Chaqroun et M. Mohamed Talal, respectivement aux postes de Présidente et vice-Président général de la CGEM. A rappeler que parmi les documents exigibles pour le dossier de candidature, le binôme candidat doit produire 100 lettres de soutiens de membres de la CGEM à jour de leur cotisation, dont 30 provenant des régions. La candidature du binôme constitué par Mme Miriem Bensalah-Chaqroun et M. Mohamed Talal a reçu 911 lettres de soutien dont 567 provenant des régions. L'assemblée générale ordinaire et élective de la CGEM se tiendra le 12 mai 2015. Par ailleurs, la CGEM a édité un ouvrage retraçant le bilan de la mandature du binôme Miriem Bensalah Chaqroun – Salaheddine Kadmiri au cours de la période 2012-2015. Compétitivité, croissance, emploi et développement des exportations. Ce sont-là des exigences auxquelles l'entreprise marocaine fait face au quotidien, et qui nécessitent une vision et une stratégie. En 2013, la CGEM a lancé une étude pour la mise en place d'un modèle de partenariat GE/PME gagnant-gagnant et inspiré des modèles en vigueur à l'échelle mondiale. Par souci de renforcer le potentiel de productivité et de rendement de l'entreprise, la CGEM entend valoriser les complémentarités entre les GE (Grandes entreprises) et les PME, notamment par le biais du co-développement, du contrat-cadre, de l'essaimage, du portage à l'export ou la sous-traitance. Il faut rappeler que la Grande Entreprise retrouve ses marques dans le partenariat avec la PME, car le partenariat est source de gain de compétitivité, de recentrage sur le coeur du métier, de réduction des risques et d'encouragement à la responsabilité sociale. À l'inverse, le partenariat est pour la PME une source de développement exponentiel, rapide et assuré, qui lui permet également d'accéder à de nouveaux marchés et de pérenniser son activité. L'étude sur le partenariat GE-PME a privilégié deux étapes nécessaires, l'étude et le déploiement. Dans un premier temps, l'étude s'est focalisée sur un diagnostic des relations entre GE et PME sur la base des entretiens menés sur le terrain d'une part, et d'autre part sur un benchmark lancé au niveau international, notamment des modèles de ce type qui sont en vigueur en France, en Allemagne, en Turquie, au Japon, en Indonésie et en Corée du sud. Dans un deuxième temps, l'attention a porté sur la mise en œuvre des recommandations de l'étude pour mettre en place les partenariats GE-PME et favoriser leur accompagnement par un certain nombre de mesures concrètes, comme un financement idoine, une communication conséquente, une action de marketing, un cadre réglementaire, une politique de mise en relation et de rapprochement entre les partenaires et, exigence évidente, la transparence et la visibilité dans les opérations d'achat. La CGEM a choisi 3 exemples pratiques de partenariats pour donner un poids à son projet, avec de grands donneurs d'ordre : - L'ingénierie industrielle. L'objectif est de développer une filière d'ingénierie marocaine pour la construction d'unités de process industrielles. - L'industrie mécanique. L'objectif de développer une filière marocaine de production de machines pour l'industrie sucrière. - Le transport et la logistique. Il s'agit ici de développer une offre dont le but est de mutualiser la logistique pour des producteurs/industriels autour de dépôts, en s'appuyant sur le réseau SNTL. Il convient toutefois de rappeler que les trois cas pratiques ainsi présentés ont été élaborés suivant l'approche Bottom-up, qui consiste à construire l'écosystème en question autour d'une problématique terrain intéressant la grande entreprise, mais susceptible de constituer une source de commande pour la PME. La CGEM, par le biais de sa «Commission Partenariat Grandes Entreprises-PME» entend élargir l'expérience à de nouvelles GE publiques et privées avec l'objectif chiffré de couvrir 60 GE à fin 2018, soit 3.000 à 6.000 PME/TPE cooptées comme partenaires. Dans le but de favoriser la mise en relation entre les entreprises, secteur par secteur d'activité et par métier, la CGEM travaille sur un répertoire dédié à ce projet. Compensation industrielle Autre chantier et non des moindres pour le renforcement de notre industrie, celui de la compensation industrielle. Il y a lieu dans un premier temps de citer la mise en place d'un instrument légal régissant la compensation industrielle. La CGEM s'applique à la rédaction d'un cadre légal sur la compensation industrielle qui sera présenté et discuté avec le gouvernement. Il visera essentiellement à rendre la compensation industrielle obligatoire avec des seuils progressifs qui seront révisés périodiquement en permettant au partenaire industriel titulaire du marché de s'engager sur des objectifs, tout en restant libre dans ses choix de fournisseurs et de partenaires. Ce cadre juridique sera applicable à la commande publique de l'Etat, des collectivités territoriales et aussi aux offices et établissements publics. L'insertion de cette notion en droit interne doit être conforme à l'arsenal juridique interne et aux accords internationaux auxquels le Maroc a souscrits. Ensuite, la CGEM a proposé la création d'une agence de l'offset. En d'autres termes, cette agence, à l'instar de celles existantes dans d'autres pays, aura essentiellement pour rôle dans le cadre de la compensation industrielle : 1. D'être l'interlocuteur unique dans la mise au point des contrats d'offset. 2. D'orienter les entreprises étrangères vers des projets réalisables en collaboration avec les entreprises marocaines, ainsi que vers les secteurs à favoriser et les activités industrielles à encourager en fonction de la politique industrielle et les atouts compétitifs du pays. 3. De mesurer les chances de succès des projets et aider à élaborer les contrats qui lieront l'entreprise étrangère avec les fournisseurs marocains. 4. De suivre et évaluer la réalisation des projets d'offset. Cette agence accompagnera les partenaires étrangers et le tissu économique national (principalement les PME) pour le montage des projets d'offset. Enfin, d'autres critères seront établis pour assurer une réelle efficacité du mécanisme de compensation industrielle : l'obligation pour le partenaire industriel titulaire du marché de s'engager sur des objectifs tout en restant libre dans ses choix de fournisseurs et de partenaire ; l'accompagnement du tissu industriel local afin qu'il se développe et réponde aux attentes des adjudicataires internationaux; la mise en place graduelle de la compensation pour permettre la mise à niveau et la diversification de l'offre industrielle locale ; la négociation avec les bailleurs de fonds étrangers, associés au financement de plusieurs projets structurants ; la mise en place de la clause de compensation industrielle envers laquelle ils demeurent réticents.