Le Haut-Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, Dr. Abdeladim Lhafi et le Ministre délégué au Ministère Fédéral Allemand de l'Alimentation et de l'Agriculture, Peter Bleser, ont procédé le mercredi 29 avril 2015 à la station de pisciculture de Ras El Mae dans la Province d'Ifrane à la signature d'une déclaration d'intention visant la réalisation du projet «Contribution à la gestion durable des forêts de cèdre du Parc National d'Ifrane» et ce en exécution de l'accord du 24 novembre 1966 sur la coopération économique et technique conclu entre le gouvernement de la République fédérale d'Allemagne et le gouvernement du Maroc tel que modifié par l'échange de lettres des 7 avril / 18 mai 1983 en plein forêt d'Azrou, Province d'Ifrane. Par la même occasion, l'invité du Maroc et Abdeladim Lhafi et les délégations allemande et marocaine qui les accompagnent se sont rendu dans la cédraie d'Azrou a quelques 15 Km de Ras El Mae où ils ont visité une parcelle de régénération du cèdre avant de se rendre dans la ville d'Azrou où ils ont visité l'éco-musée de la maison du Parc National d'Ifrane. A signaler que cet accord signé par le ministre allemand et le HCEFLCD a pour objectif de contribuer à la gestion durable des forêts de cèdres du Parc National d'Ifrane d'un point de vue économique, social et écologique et l'exploitation forestière des cédraies du Parc National d'Ifrane d'une façon transparente et profitante à la population. Les Résultats escomptés du projet selon les signataires de cette déclaration d'intension sont : 1 : L'administration forestière du Parc National d'Ifrane mettra en oeuvre des procédures innovantes et adaptées pour une meilleure valorisation du bois de cèdre, ceci en lien avec l'introduction d'un système de traçabilité dans la province d'Ifrane. 2 : La coopérative forestière Hassania partenaire du projet sera renforcée. 3 : L'industrie du sciage du bois de cèdre de la province d'Ifrane connaîtra des possibilités d'amélioration de la qualité et de l'exploitation du bois. A signaler aussi que le Parc National d'Ifrane a été créé en 2004 et disposait d'une superficie de 53800 ha. Il a été élargi en 2007 pour atteindre 125 000 ha, il regroupe toutes les cédraies de la province d'Ifrane, soit un tiers de la superficie totale de la province. Ce territoire habité par près de 150 000 personnes a été classé Parc National pour les raisons suivantes : - écosystème de cédraies d'importance mondiale, - présence de zones humides d'importance internationale, classées sites RAMSAR, - diversité des habitats et des espèces grâce aux larges surfaces forestières à différentes altitudes et à la diversité des sols et du climat, - Rôle écologique du réservoir d'eau pour une grande partie du Maroc (bassin de Sebou). Au-delà de son caractère protecteur et reposant, le Parc National Ifrane remplit un triple objectif : - Dans le Domaine de l'Élevage : L'élevage extensif dans les steppes et forêts sur la base des ressources végétales naturelles représente la principale composante de l'économie rurale : près de 50 % de la population réside encore en zone rurale. 71 000 habitants vivent à proximité des forêts dont 8000 foyers pratiquant en majeure partie l'élevage. Il y a plus de 800 000 petits ruminants (90 % ovins) dans ce territoire. Le besoin naturel en fourrage est couvert en grande partie par les pâtures forestières (avec une capacité évaluée à 1,6 milliard d'unités fourragères/an). - En matière de Sylviculture : La forêt constitue la ressource économique la plus importante, car les forêts de la province d'Ifrane s'étendant sur 115 000 ha (dont 44 000 ha de forêts de cèdres et 39 000 ha de chênes verts) produisent 30,5 % du bois d'oeuvre national (cèdre) et 5 % du bois de feu national, alors que ces mêmes forêts ne comptent que pour 2 % de la surface boisée du territoire national (5,8 millions ha forêts). Les recettes annuelles des communes s'élèvent en moyenne entre 30 et 40 millions DH/an et représentent la principale rentrée d'argent des communes rurales. - Dans le domaine du Tourisme : Le tourisme dans le Parc National d'Ifrane est en première ligne un tourisme national. La part de visiteurs étrangers est faible (88 % de Marocains et 12 % d'étrangers en 2006). Le PNI est, en effet, très apprécié des habitants des grandes villes, telles que Fès, Meknès, Rabat et Casablanca, qui sont en quête de «nature». Cela vaut pour la saison estivale comme hivernale quand le parc est enneigé. Le nombre de visiteurs nationaux (estimé à 50 000 touristes à l'été 2005 et à près de 110 000 visiteurs dans le Val d'Ifrane en 2011) témoigne de la fonction touristique mais aussi pédagogique du PNI.