La nouvelle galerie d'art Almazar accueille quelque trente toiles en grands et moyens formats du plasticien Abdellatif Zine, du 25 avril au 10 mai. Une occasion d'admirer une fois de plus un grand talent qui n'a jamais dérogé à ses visées créatives, celles de célébrer les charmes traditionnels du Maroc. La pratique picturale de Zine a toujours fait du mouvement son critère d'édification fondamental : il s'agit de créer une illusion cinétique à coups de jets colorés, de taches vives, faisant vibrant les formes et leur donnant une impression de vie en continuel déroulé. Un art qui, pour réussir son pari, mixte à merveille les fondamentaux de l'abstraction : lumière obtenue à coups de blanc noyauté de touches contrastées, densification des formes peintes souvent ramassées en focales (comme dans Fantasias, Gnaouas) et comme zoomées en plan distinct, profondeur assurée en autant de plages réalistes de fla figuration laquelle n'est perceptible qu'à une certaine distance de l'œuvre. Ce procédé à la fois abstrait et figuratif renvoie dos à dos les dichotomies qui opposent traditionnellement ces deux formes d'expression artistiques, conciliées chez Zine par sa maîtrise du langage plastique et sa capacité sensitive de les faire dialoguer. L'exposition que l'artiste donne à Almazar art gallery à Marrakech s'intitule « Ressourcement ». Un énoncé symbolisant sa continuité dans l'élaboration et l'affinement de son art, en en transformant les sources vitales en ressources sublimées, et une quête toujours plus approfondie de l'identité du vécu social célébrée avec faste et plus que jamais revendiquée.