Aujourd'hui, le Crédit Agricole du Maroc se trace une nouvelle trajectoire et annonce, lors de la tenue de son conseil de surveillance d'avril 2014 présidé par le département ministériel concerné, une stratégie triennale. Baptisée «Cap 2016», cette stratégie ambitionne de mieux accompagner d'accompagner le Plan Maroc Vert dans toutes ses composantes. A cet effet et outre ses obligations opérationnelles, le Crédit Agricole du Maroc promet de débloquer une enveloppe de l'ordre de 25 milliards de dirhams, répondant ainsi au besoin en financement du monde rural. Ce financement contribuera éventuellement au développement de nouvelles niches, notamment celles inscrites sous le pilier «Agriculture solidaire». La contribution du Crédit Agricole permettra également d'accompagner les principales filières agricoles, d'appuyer les politiques agraires structurantes et de promouvoir les entreprises agro-industrielles. Hors agriculture, le groupe s'engage, en vertu de «Cap 2016», à contribuer au développement rural, et ce à travers le soutien des stratégies en vigueur et des nouveaux projets en milieu rural. Ou en est la bancarisation des agriculteurs ? La bancarisation des agriculteurs et du monde rural a longtemps été le cheval de bataille du Crédit Agricole du Maroc. La stratégie de bancarisation du monde rural s'est renforcée en 2013 par la mise en place de nouvelles opérations dont « Hissab Al Fellah ». Le groupe a également procédé à la concrétisation de l'opération «CAM Aswak», consistant en l'implantation du Crédit Agricole dans différents «souks» du Maroc. Ainsi, le parc des agences mobiles a été renforcé en vue de couvrir 120 souks. La participation du Crédit Agricole dans la stratégie agricole du Maroc intervient sur deux piliers. Concernant le pilier I du Plan Maroc Vert, le groupe a élargi sa gamme de produits offrant dans ce sens un financement adapté à toutes les filières agricoles. A citer dans ce sens le pack «Toumour», dont la finalité est de développer le contrat-programme visant la valorisation des dattes. Quant au volet solidaire, le Crédit Agricole a pu, à travers la fondation ARDI financer 106.000 clients actifs, soit un encours de 232 millions de dirhams à fin 2013. Les secteurs d'activités financés sont majoritairement ceux relatifs à l'agriculture et l'élevage (63%), tandis que le commerce accapare une part de 12% contre 18% pour l'artisanat et 7% pour les services. Pour sa part, Tamwil El Fellah a distribué 484 millions de dirhams de crédits à fin 2013, ambitionnant d'atteindre les 5 milliards de dirhams d'ici 2016. En adoptant cette stratégie, le Crédit Agricole réaffirme une fois de plus que le financement est le mot clé pour promouvoir le secteur. Des partenaires étrangers prenant part au financement Le financement de la politique agricole marocaine fait aussi l'objet d'une attention particulière de la part de partenaires étrangers dont la Banque mondiale et l'Agence française de développement (AFD) qui ont apporté leurs contributions à la bonne marche du Plan Maroc Vert. Depuis 2010, l'AFD a contribué à la mise en œuvre du Plan Maroc Vert grâce au financement, à hauteur de 90,8 millions d'euros, d'actions du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime en faveur de l'agriculture familiale. L'AFD a ainsi accordé en 2010 un prêt à l'Etat de 40 millions d'euros pour la construction des aménagements hydro-agricoles de moyenne hydraulique et d'une subvention de 500.000 euros à l'Union des fédérations d'associations des usagers de l'eau agricole. L'AFD a aussi accordé un prêt à l'Etat de 50 millions d'euros et une subvention de 300.000 euros pour la mise en œuvre du Programme d'appui au pilier II du Plan Maroc Vert en faveur du développement de l'agriculture pluviale dans les régions de Tanger-Tétouan, Fès-Boulemane et Taza-Al Hoceima-Taounate. L'AFD promet de poursuivre son soutien au Plan Maroc Vert et, conformément au protocole d'accord signé le 4 avril 2013 avec le Ministre de l'agriculture et de la pêche maritime et le Président du directoire du Crédit Agricole du Maroc, l'AFD poursuit ainsi son soutien à la mise en œuvre du Pilier II du Plan Maroc Vert en faveur de la petite agriculture familiale et de la réduction des inégalités territoriales et sociales. Elle a également mobilisé en mars 2013 une subvention du Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM) pour le financement d'un projet d'adaptation de l'agriculture au changement climatique. Parallèlement, l'AFD entame la faisabilité d'une ligne de crédit au Crédit Agricole, sans la garantie de l'Etat, pour accompagner le développement de l'activité de sa filiale Tamwill El Fellah, dédiée au financement des investissements et du fonctionnement des petites et moyennes exploitations agricoles n'ayant pas accès au crédit bancaire classique. Le même appui au Plan Maroc Vert est manifesté par la Banque mondiale, qui, en 2013 a accordé au Maroc un prêt de 203 millions de dollars dont l'objectif d'améliorer l'efficacité des marchés intérieurs et la gestion de l'eau d'irrigation et d'encourager l'innovation et la recherche dans le domaine agricole. De même, les administrateurs de la Banque mondiale ont approuvé en mars 2013 un don de 6,44 millions de dollars du Fonds pour l'environnement mondial.