Le Crédit Agricole du Maroc trace une nouvelle feuille de route. Une stratégie triennale a été dévoilée visant à soutenir le secteur agricole. C'est ce qui vient d'être annoncé lors du conseil de surveillance du groupe bancaire, qui s'est tenu récemment sous la présidence de Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime. Baptisée «Cap 2016», la stratégie tend à consolider la performance opérationnelle de Crédit Agricole ainsi que la sécurisation de ses fondamentaux et la maîtrise de ses risques. Se basant sur un programme exhaustif, le Crédit Agricole ambitionne également le développement de son activité commerciale via une croissance soutenue du nombre de ses clients qui frôle à ce jour le 1 million. Objectif à atteindre : doubler ce chiffre sur les trois prochaines années tout en ciblant la population rurale et les petits agriculteurs. En dehors des obligations opérationnelles, le Crédit Agricole ambitionne à travers «Cap 2016» d'accompagner le Plan Maroc Vert dans toutes ses composantes. Un engagement qui a dépassé auparavant les 20 milliards de dirhams. Pour ce nouveau cap et en vue de soutenir le Plan Maroc Vert, le groupe bancaire débloquera une enveloppe de l'ordre de 25 milliards de dirhams, répondant ainsi au besoin en financement du monde rural. Ce financement contribuera éventuellement au développement de nouvelles niches, notamment celles inscrites sous le pilier «Agriculture solidaire». La contribution du Crédit Agricole permettra également d'accompagner les principales filières agricoles, d'appuyer les politiques agraires structurantes et de promouvoir les entreprises agro-industrielles. Hors agriculture, le groupe s'engage, en vertu de «Cap 2016», à contribuer au développement rural, et ce à travers le soutien des stratégies en vigueur et des nouveaux projets en milieu rural. La bancarisation des agriculteurs et du monde rural a longtemps été le cheval de bataille du Crédit Agricole du Maroc. La stratégie de bancarisation du monde rural s'est renforcée en 2013 par la mise en place de nouvelles opérations, en l'occurrence « Hissab Al Fellah » et « Hissab al aoul ». Le groupe a également procédé à la concrétisation de l'opération «CAM Aswak», consistant en l'implantation du Crédit Agricole dans différents «souks» du Maroc. Ainsi, le parc des agences mobiles a été renforcé en vue de couvrir 120 souks. La participation du Crédit Agricole dans la stratégie agricole du Maroc intervient sur deux piliers. Concernant le pilier I du Plan Maroc Vert, le groupe a élargi sa gamme de produits offrant dans ce sens un financement adapté à toutes les filières agricoles. Citons dans ce sens le pack «Toumour», dont la finalité est de développer le contrat-programme visant la valorisation des dattes. Quant au volet solidaire, le Crédit Agricole a pu, à travers la fondation ARDI, financer 106.000 clients actifs, soit un encours de 232 millions de dirhams à fin 2013. Les secteurs d'activités financés sont majoritairement ceux relatifs à l'agriculture et l'élevage (63%), tandis que le commerce accapare une part de 12% contre 18% pour l'artisanat et 7% pour les services. Pour sa part, Tamwil El Fellah a distribué 484 millions de dirhams de crédits à fin 2013, ambitionnant d'atteindre les 5 milliards de dirhams d'ici 2016. Pour rappel, le Crédit Agricole a poursuivi l'opération de réhabilitation financière des agriculteurs. Cette action qui s'achèvera cette année s'est axée sur un dispositif d'accompagnement, de réaménagement de la dette et de refinancement des agriculteurs ayant bénéficié de l'opération d'abandon de 2005.