L'association de lutte contre les maladies rénales "Reins" a lancé vendredi une campagne de sensibilisation pour le don et la greffe d'organes au Maroc tendant à informer les citoyens sur ce moyen thérapeutique et les aider à réfléchir à ce geste de solidarité. Cette campagne d'envergure nationale, qui durera une année, s'adresse non seulement au citoyen mais également aux décideurs politiques, au gouvernement, à la société civile et au milieu éducatif. "Chaque jour, des hommes, des femmes et des enfants meurent parce qu'ils n'ont pas pu être transplantés au moment opportun. Ils quittent ce bas monde alors que la médecine aurait été en mesure de les sauver", déplore le professeur Amal Bourquia, Présidente de l'association Reins. Considérant que la greffe de rein est meilleure que le maintien en vie en dialyse chronique et qu'elle est obligatoire pour les enfants, l'association lance cette campagne de sensibilisation au don et à la greffe d'organes, a souligné Pr. Bourquia qui vient tout récemment de publier "Le guide africain de néphrologie pédiatrique". Pour la professeur de néphrologie-dialyse, le développement de la greffe d'organes au Maroc ne surviendra jamais sans "un réel engagement de notre société". Placée sous le slogan "Nous sommes tous concernés, Personne n'est à l'abri !", cette initiative, qui ambitionne de toucher aussi bien le gouvernement que les responsables sociaux et éducatifs, se propose de sensibiliser et encourager les citoyens à faire don de leur organe pour sauver des vies et de faire l'engagement de promouvoir une véritable culture du don et de la solidarité. Il s'agit également de développer le registre national du don d'organes et faciliter les modalités d'inscription, de sensibiliser les professionnels de santé afin d'expliquer les conditions du don et accompagner les familles dans leur choix et enfin d'encourager tous les intervenants impliqués dans les chaînes de greffe. Pour ce faire, une pétition a été lancée dans l'espoir de faire évoluer le don et la greffe d'organes au Maroc qui accuse "un retard énorme en matière de greffe d'organes en général et rénale en particulier". En parallèle à cette initiative, une campagne d'inscription sur le registre de don d'organes au tribunal de la première instance de Casablanca. Selon les organisateurs, le débat national sur la greffe d'organe s'adresse non seulement au citoyen marocain sensible à ce geste citoyen, humain et généreux, mais se fixe aussi comme objectif "l'initiation d'une campagne nationale et de sensibilisation des décideurs politiques et des ministères". Durant les trois dernières années, le nombre d'actes de greffe de rein de donneurs vivants est passé de 29 en 2012 à 37 en 2013 pour se situer à 36 en 2014. Quant au nombre d'actes de greffe de rein de donneurs décédés, il est passé de 7 en 2012 à 6 en 2013 pour ensuite atteindre 10 en 2014.