C'est un événement douloureux qui continue de hanter les consciences et les esprits. En effet, il y a un an au Nigeria, 276 lycéennes de la ville de Chibok, au nord-est du pays, ont été enlevées par des hommes de Boko Haram. Le rapt a eu lieu de nuit, alors que les élèves dormaient dans l'internat de leur école. Une cinquantaine de jeunes lycéennes parviennent toutefois à prendre la fuite. Mais les 200 autres sont emmenées de force par les hommes de Boko Haram. Un enlèvement qui a suscité l'émoi de la communauté internationale. Depuis peu d'informations circulent sur leurs conditions de captivité. Ce 14 avril 2014 donc constitue un triste anniversaire car, jusqu'à maintenant, personne ne sait où sont passées ces deux cents filles. Elles ont disparu dans un pays censé être la première puissance du continent. Inutile d'évoquer la peine et la douleur des familles de victimes. D'ailleurs, celles-ci continuent de se mobiliser, notamment autour du mouvement Bring Back Our Girls, qui initie depuis un an, une vaste campagne de sensibilisation à travers les réseaux sociaux. Plus, ces derniers jours, ce collectif multiplie les veillées silencieuses dans les principales villes du pays, pour faire pression afin que les recherches se poursuivent. Une mobilisation soutenue par Amnesty International. Car pour cette institution tout reste encore possible pour trouver les traces des filles enlevées. Elle le dit clairement : « aujourd'hui, nous n'avons pas d'indication montrant que les filles ont été tuées. Nous nous réjouissons des dernières progressions militaires dans le Nord, notées ces deux derniers mois. Nous n'avons pas lu ou entendu le moindre rapport faisant état de leur disparition. Donc tant que nous n'aurons pas de telles preuves, nous continuerons de demander au gouvernement de maintenir ses efforts pour les retrouver le plus vite possible ». Toujours est-il qu'en un an, très peu d'informations ont filtré sur le sort des filles de Chibok. Sauf que ponctuellement, au cours de l'année, le groupe Boko Haram a posté des vidéos sur Internet, dans lesquelles on obtient quelques informations sur leurs conditions de détention. Ainsi dans une première vidéo, Abubakar Shekau, affirme que les filles de Chibok ont été mariées de force à des membres de son groupe. Puis une seconde vidéo les montre voilées, confirmant qu'elles auraient été converties de force à l'islam. Triste sort pour ces lycéennes qui, jusqu'au jour d'aujourd'hui, ne savent plus à quel saint se vouer. Et le silence assourdissant des dirigeants africains ne fait qu'accroitre l'angoisse des familles de victimes.