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Plaidoyer pour Marrakech : En réponse à l'article du blog de Tahar Ben Jelloun
Publié dans L'opinion le 11 - 04 - 2015

« Marrakech, ton âme fout le camp! » C'est le titre donné au « coup de gueule » de Tahar Ben Jelloun dans son blog, suite au service déplorable qu'il a subi dans un café huppé de la ville ocre. Hélas cher Tahar il n'y a pas que son âme qui fiche le camp, ses touristes aussi. En tant que marrakchie d'adoption, pouvant apporter de l'eau au moulin de tes propos légitimement offusqués, des raisons de mécontentement des services qu'offre la ville, je pourrais t'en servir en veux-tu en voilà, et autrement désagréables qu'un petit déjeuner mal servi ou un serveur discourtois. C'est que j'ai aussi mal que toi à ce joyau de notre patrimoine dont Hollywood, Bollywood et Cinecitta réunis nous envient ne serait-ce que la lumière exceptionnelle, si ce n'est la beauté de ses paysages. Un joyau lequel pourrait être autrement hospitalier et flamboyant, si seulement on se penchait un peu plus sur les maux (curables), qui l'accablent.
Notre beau pays aspirait à atteindre en 2010, dix millions de visiteurs par an. Un chiffre qu'atteint en entrées et les doigts dans le nez, le seul musée du Louvre à Paris! Malgré quelques embellies sporadiques, notre première ville touristique peine en 2015 à remplir ses hôtels, tout en continuant pourtant de les faire pousser comme des champignons. Marrakech aura beau se «victimiser» en invoquant les excuses de la grippe aviaire, l'explosion d'Argana, la débâcle économique mondiale et autre « printemps arabe », son tourisme souffre d›abord et avant tout de ce que la ville ocre offre ou plutôt n'offre pas aux visiteurs. Des prestations qui sont pourtant le B.ABA, de celles d'une ville touristique digne de ce nom, et même d'une ville tout court...Asseyons-nous un instant à son chevet et examinons ensemble ses principales plaies, qui réclament à corps et à cris d'être pansées.
L'HYGIENE: A part cette avenue qui longe le stade El Harti où par miracle on avait placé ça et là des poubelles en terre cuite, aussitôt vandalisées par les sorties de match perdus, il n'y a -ne serait-ce que dans les quartiers touristiques et pour le « décorum »- quasiment pas de poubelle. Vous buvez ou consommez le moindre aliment, vous devez garder votre emballage à la main ... Même dans le Méchouar, enceinte du Palais Royal, régulièrement traversée par les écoliers, n'en comporte pas ! Trouver ces nobles objets place Jamaa Al Fna, « classée-au-patrimoine-mondial-de-l'humanité », relève de l'exploit. Seul le passage « Mabrouka » qui y débouche, en a placé récemment. Quant aux lustres des sols de notre illustre place, ils ne sont plus qu'un lointain souvenir, à l'instar de nombreux cafés et gargotes de la ville. Les serveurs se contentant souvent de balayer (dans le meilleur des cas), rarement de nettoyer et personne pour sévir...Vous avez dit service d'hygiène?
Vous connaissez Arset El Bilk, ce joli parc situé à côté des calèches de Jamaa Al Fna, aux arbres magnifiques et séculiers? Après des années d'abandons, durant lesquels il était aisément reconnaissable au sol crasseux et aux détritus qui leur servaient d'écrin, transformé la nuit en des latrines à ciel ouvert par les clochards et autres toxicomanes noctambules, aujourd'hui on semble enfin s'être rappelé à son bon souvenir, si ce n'est les ruelles alentour qui continuent pour leur part d'arborer trottoirs défoncés, façades lépreuses et crasseuses, à telle enseigne que -leurs murs étant régulièrement aspergés d›urine- les bureaux de Poste de la place, ne peuvent plus ouvrir leurs fenêtres, tellement l›odeur est nauséabonde. Il faut savoir que l'une des plus célèbres place du monde, visitée par des milliers de personnes chaque jour...n'a qu'un seul sanitaire, souterrain de surcroit et donc invisible, et des plus vétustes, au plafond éventré et à la propreté approximative. Quant à son panneau indicateur, il est tellement palot, qu'il faut des jumelles pour le repérer à distance... En attendant qu›Argana, qui offrait gracieusement ses toilettes aux touristes, finisse de se refaire une beauté après son explosion, ces derniers peuvent s›exploser la vessie. Et si paradoxalement certains souks de la médina disposent de « toualitte », même si elles datent aussi de « l'année des sauterelles », les quartiers de la ville nouvelle ne sont honorées que d'une seule! Osons espérer que les récents travaux de ‘Arset Al Bilk prévoient la mise en place de quelques unes (ne serait-ce que pour nos « diafs ») et que ce petit parc sera désormais un espace gardé et régulièrement entretenu...
LES VOIERIES ET FACADES DE LA VILLE: Récemment, on a vu d'un seul coup se multiplier les chantiers de rénovation à travers la ville, à telle enseigne qu'on se demande si ce n'est pas la magie des prochaines élections qui opère. Sinon, qu'on nous explique pourquoi pendant des années on a laissé cette ville dépérir ainsi et privée du minimum auquel elle a droit de prétendre. Si on peut octroyer quelques bons points pour l'élargissement de quelques artères comme l'avenue Hassan II, de nombreuses voieries défoncées et tartinées de crasse réclament justice. Un exemple? Le quartier de Arset Lamaach et la station des grands taxis. Ce lieu de passage vers les sites les plus visités de la ville, (Palais Bahia, Palais El Badii, et tombeaux Saadiens). Idem pour la rue Riad Al Mokha, qui longe l'hôtel Tazi, entre deux quartiers névralgiques de la ville: Jamaa Al Fna et Arset Lamaach: Un véritable repoussoir: façades décrépies, magasins, fermés depuis des années aux allures de taudis, n'ayant vu ni l'ombre d'une truelle, ni celle d'un pinceau. Encore heureux que les autorités compétentes se soient enfin penchées (mieux vaut tard que jamais) sur la Place des Ferblantiers (très courue par les touristes) et du jardin avoisinant, lesquels pendant des années sont restés à l'abandon. La première, dont la fontaine n'était plus qu'un souvenir, transformée en poubelle et pleurant son zellige et la seconde muée en urinoir à ciel ouvert.
Par ailleurs si les motos, nombreuses à Marrakech, lesquelles investissent partout chaussées et trottoirs sont très salissantes, leurs ateliers de réparation qui « fleurissent » dans tous les quartiers, le sont encore plus. Noirs de cambouis et de crasse au-dedans comme au dehors, faisant tâche, ce qui est le cas de le dire, et injuriant l'esthétique de tous les lieux où ils s'activent. Certains avoisinant de véritables palais, si ce n'est des maisons d'hôtes et autres cafés typiques de la ville...Ne peut-on les obliger à entretenir leur façade régulièrement?
Le CONSEIL REGIONAL DU TOURISME: ou CRT, non loin de Jamaa Al Fna...: L'édifice en question, à l'authentique porte décorée de « tazouakte » vous accueille...fermée. Son grand fermoir tartiné de déjections de pigeons, laisse croire que celle-ci n›a pas été ouverte depuis la circoncision de Youssef Ibnou Tachfine... Au cours d'une visite, j'ai frappé une fois, aucune réponse. Un guide en djellaba blanche, qui faisait le pied de grue non loin de là, m'informe le sourire énigmatique : « Si si, il y a bien des gens à l›intérieur. Ils ouvrent...PARFOIS...si on insiste. Je frappe plus fort. Une femme au fond barré d›une méchante ride du lion me rugit: Bachouiya Alalla! A quoi je rétorque : J'ai frappé bachouiya et vous ne m'avez pas entendue! Une fois à l›intérieur, il y a tout ce qu›il faut: Des bureaux pimpants, autant de prospectus qu›on veut et pour toutes les formes de tourismes qu'offre notre beau pays : De mer, de désert, de montagne...Mais allez leur faire comprendre que le tourisme c›est D›ABORD la communication, l›ouverture aux autres.
LES TRANSPORTS: LES TAXIS: Première vitrine d'une ville. Hormis quelques « antiquités bringuebalantes », dans toutes les villes du Maroc, les petits taxis sont à peu près de tarif et de standing identiques. Mais à Marrakech, certains vous facturent 50 dhs, une course qui en vaut 4 fois moins!) allant jusqu'à annoncer aux touristes le prix... en Euros! C'est dire que si ces derniers recherchent le dépaysement, ils ont vite fait de reprendre leurs esprits...Aux «misérables» autochtones qui osent contester le prix annoncé devant un compteur ETEINT, ils leur jettent à la face un méprisant « De toutes façons, môa, je ne mets pas de compteur, môa d'abord, je ne travaille qu'avec les touristes » au point de se demander si tourisme à Marrakech= Faouda?...Car enfin si certains ne veulent servir que les touristes (étrangers ou autochtones), en les taxant plus cher, ils n'ont qu'à offrir des services à la hauteur de leurs tarifs: Véhicule pimpant et chauffeur en livrée, (casquette, gants et tout et tout, on peut rêver là aussi) et surtout épargner aux clients leurs goûts radiophoniques à bord..
Si la Wilaya est parvenue à mettre un peu d'ordre dans ceux qui hantent l'aéroport et les sorties d'hôtels, restaurants et autres boîtes de nuit, il reste à les distinguer sur le plan tant du standing, que des autorisations d'exercice et autres agréments. Un pays comme l'Egypte a pu régler le problème il y a 40 ans déjà, en différenciant ceux ordinaires pour «le menu peuple » de ceux de luxe, pour le tourisme... Mais hamdoullah, hamdoullah! Nous sommes sur la bonne voie... Encore quelques petits efforts et ce sera parfait. Parmi ces efforts, il y en a un qui ne tuera personne. Nos touristes, largement échaudés par les arnaques à tout va, au point que certains ont tristement surnommé la ville « Arnakech » en arrivent à douter de tout. Comment voulez vous qu'ils croient un pauvre chauffeur (il y en a heureusement d'intègres) lequel souvent ne parle pas leur langue, qui leur annonce de bonne foi que la prise en charge minimum à Marrakech est de 7 dhs, alors que son compteur indique 4,50 dh, hmm? Mais bien sûuuuur que les tarifs sont affichés dans l'habitacle du véhicule. Seulement ils sont écrits sur un autocollant transparent et en caractères si menus, qu›il faut un monocle d'orfèvre pour les déchiffrer... Résultat des courses, sans vouloir faire de jeu de mots, des désagréments quotidiens qui pourrissent d'une part les déplacements des usagers toutes origines confondues, d'autres part le travail des chauffeurs, qui se font parfois insulter.
Quand on sait qu'un petit taxi fait vivre quatre familles: le propriétaire du véhicule, celui de l'agrément et les deux chauffeurs qui se relayent et que leur situation est très précaire, on se dit que là aussi, il y a urgence. Aucun papier ne peut prouver qu'ils ont travaillé des années dans cette profession et donc aucune protection sociale. Les retraités qui ont parfois 30 ans de service derrière eux, en arrivent souvent à faire la quête, pour ne pas dire autre chose, dans les stations, auprès de leurs anciens confrères pour survivre et se faire soigner!
LES CALECHES: Ces voitures d'un autre temps, qui donnent à la ville son cachet si romantique et dont les tarifs s'appliquent « à la tête du client ». Plutôt que d'en proposer d'accessibles à tous, touristes et autochtones (et ne pas frustrer nos petits bouts de choux), faisant ainsi du chiffre sur le nombre de voyages, les cochers préfèrent rester à paresser toute la journée en attendant le touriste, qu'ils vont pigeonner à 300 ou 400 dhs le circuit, lequel circuit n'excède souvent pas une heure! (A moins que le kilo de foin ne soit plus cher que le litre d'essence? rassurez-moi... ). Est-il donc si compliqué que ça pour les autorités compétentes d'exiger l'affichage des prix, selon la longueur du trajet et le circuit emprunté? Par ailleurs, si nous sommes gré à ces messieurs d'exhiber des voitures aux cuivres rutilants, on ne peut pas dire de même pour leur tenue vestimentaire souvent triste et dépareillée. Certains sont carrément en survêtement de sport (dépareillé aussi) et tennis, si ce n'est en sandales de caoutchouc. Plus anachronique, vous trépassez!
La ville souffre d'un manque évident d'attractions et d'animations dignes de ce nom - ce qui soit dit en passant, lèse déjà grandement son tourisme - ne peut-elle faire un effort au moins pour celle-là, et se fendre d'un budget habillement pour nos braves cochers, hmmm? Deux jabadours (un d'hiver et un d'été) tous les deux ans, un fez rouge et deux paires de babouches, ce ne doit pas être bien ruineux ?... Sinon les exiger des concernés eux-mêmes. Leur équipage aurait indéniablement une toute autre allure, les visiteurs de la ville y gagneraient en jolis souvenirs et eux en clients, ne serait-ce que pour les photos...
D'un autre côté, si les chevaux des calèches ont droit tous les 3 mois à des visites médicales, les ânes, qui hantent les quartiers populaires, martyrisés, surchargés au vu et au su de tout le monde, n'y ont pas droit. Et le pire c'est que lorsqu'ils sont trop vieux ou malades, ils sont tout simplement lâchés dans la ville, en pleine circulation, devenant ainsi un danger public... (Notamment sur la route de Sidi Youssef Ben Ali, quartier Fekhara et Souk Arbii'). Leur état pitoyable, qui choque les âmes les moins sensibles, nous fait taxer de « bourreaux d'animaux », NOUS qui nous targuons d'avoir eu sans doute les premières sociétés protectrices d'animaux de l'histoire de l'humanité que sont les Dar Bellarj, véritables cliniques des cigognes. Certaines personnes allant jusqu'à (par le passé) léguer une partie de leurs biens pour leur soins! Un numéro vert de la SPANA serait le bienvenu, pour les recueillir, ne serait-ce que pour nous rassurer qu'ils ne finissent pas en kefta dans notre snack préféré...
LES AUTOBUS: Depuis l'invention de la roue, il semblerait qu'en 2015, il soit toujours insurmontable pour les autorités compétentes de munir la ville, dont la chaleur peut attendre plus de 53° au soleil, d'abris-bus. (En les faisant sponsorisés par exemple par les placards publicitaires qu'ils pourraient accueillir) Encore plus insurmontable d'exiger de la compagnie de transport (Alsa pour vous servir) l'affichage pour les usagers des directions et horaires de passage des bus, même approximatifs, jours ouvrables et fériés. Un problème d'ailleurs que la ville de Marrakech est loin d'être la seule à connaître).
LE TRAIN DE MARRAKECH: Un train qui 9 fois sur 10, a des toilettes SANS EAU, ni à la chasse, ni au robinet, quand ce ne sont pas les pédales qui ont rendu l'âme... Quant à la climatisation, si elle fonctionne, elle vous frigorifie et si elle ne fonctionne pas, surtout en été, c'est le voyage en enfer... (vous avez dit TGV ?!) La température moyenne supportée par un corps humain est pourtant connue?... Et vous aurez beau multiplier les plaintes auprès de la direction de l'ONCF elle reste lettre morte, comme souvent, quand il n'y a pas de concurrence ...
LA SIGNALETIQUE: Une ville qui ambitionne de rester parmi les 20 premières destinations mondiales si ce n'est les 10, doit être dotée ne serait-ce que d'une signalétique digne de ce nom ; à savoir des panneaux visibles et à hauteurs d'yeux, indiquant les noms de ses rues, à chacune de leur extrémité et à leur croisement, ne serait-ce que pour les quartiers les plus fréquentés... de préférence sans fautes d'orthographe. Oui de grâce, qu'on nous cache ces fautes « qu'on ne saurait voir », genre « Avenue Lincolin » ainsi que ces transcriptions ridicules du genre « Avenue Chaïr Al Hamra » au lieu de « avenue du « Poète Al Hamra ».
Un exemple de mauvaise indication? L›avenue Moulay el Hassan. Cette belle artère à double voies, ornée de deux rangées d'oliviers qui débouche sur le Palais des Congrès. Anciennement appelée Avenue Delcasse, elle ne comporte qu'une seule plaque, située en son milieu et placée sur une borne quasi au ras du sol, rongée par les années et les intempéries, et à moitié cachée par les ronces. Mais bien sûr qu'elle est visible! Si on se met à plat ventre... (j'exagère à peine...). Est-ce si insoluble pour la ville de supporter un appel d'offres pour la fabrication et la mise en place de plaques bien visibles et à hauteur des yeux, ne serait-ce que dans les quartiers névralgiques de la ville? Comment font les autres, hmmm? En attendant, souhaitons bien du plaisir aux visiteurs qui essayent de se retrouver entre l'avenue Hassan II et l'avenue Moulay Al Hassan et l'avenue Mohamed V et l'avenue Mohamed VI ...
LA CIRCULATION A MARRAKECH: Marrakech c'est aussi l'anarchie des deux roues. Et tant pis pour vos canines, si l'une d'entre elles vient s'encastrer chez vous. C'est toujours vous qui avez tort et devez payer les dégâts. Premières victimes et premier danger, les deux roues le savent et certains ne se gênent pas pour en abuser, et jouer aux « chasseurs d'assurances ». De temps à autre, les messieurs en gilets vert fluo de la prévention routière enseignent galamment aux piétions l'art de traverser dans les passages cloutés, pendant que les policiers verbalisent à tour de bras les motocyclistes sans casque... Sans sembler remarquer que s'ils en portent parfois, ce n'est pas le cas pour leurs passagers au nombre parfois de 4, voire 5 (oui oui, vous avez bien lu), à savoir le conducteur, sa femme et ses 3 enfants, comme si lui seul était exposé aux accidents...Qu'une moto veuille se faire aussi grosse que...l'autobus, ne semblent pas les faire ciller non plus...Par ailleurs si certains motocyclistes portent le casque par crainte d'une verbalisation, beaucoup ne l'attachent pas... sachant qu'en cas de chute, c'est le premier qui tombe. De protection, il devient ainsi un danger permanent sur la route. Combien de motocyclistes le perdent en roulant à vive allure, avant de le voir rouler sur la chaussée! Le surveillant général d'un lycée connu à Marrakech ne s'est-il pas tué en percutant son propre casque, tombé à terre, laissant une veuve et trois enfants en bas âge? J'ai même vu un jour un passager à l'arrière d'une moto le tenir à la main. Dès qu'il voyait un policier en faction, hop, il le mettait au conducteur !... Si beaucoup de motocyclistes assurent ne pas les supporter à cause de la chaleur, il faut préciser aussi que c'est parce que la plupart d'entre eux portent des casques « de chantier », à 50 dhs, inadaptés pour la route et le climat de la ville. De grâce messieurs les agents de la circulation, exigez un casque règlementaire et attaché, sinon, qu'ils prennent le bus! Et comble d'anarchie même quand une piste cyclable leur a été aménagée dans certaines artère, la plupart la boudent, au nez et à la barbe de l'agent en faction, sans le faire ciller...
Dans certaines avenues comme celle de Safi, certains motocyclistes font même du rallye, avec acrobaties sur roue-arrière, dès minuit et jusqu'au petit matin, sans aucune considération pour le sommeil des riverains, ni être aucunement inquiétés. Pour réaliser la vitesse avec laquelle certains d'entres eux roulent, il y a un an, un motocycliste a fauché trois enfants qui jouaient sur le trottoir, des frères et sœurs, les tuant tous sur le coup... Le nombre d'accidents mortels des deux roues à Marrakech est des plus alarmants. D'autant plus, qu'un autre problème frappe la sécurité routière:
LA SIGNALISATION DE LA VILLE: Il y a un manque notoire de plaques. Un exemple? Aux environs de Bab Kechich, il y a une concentration d'écoles et de collèges dans les environs. Les enfants qui sortent du quartier surpeuplé «Fakhara», (avec des familles qui vivent parfois à 6 dans 8 mètres carrés, mais ça, c'est encore un autre problème) traversent parfois en plein virage où les voitures arrivent à toute vitesse. Il y a cinq ans, alors que j'attendais un taxi, 4 petites écolières de 7 ans terrorisées, traversèrent en courant, en se tenant par la main. Si je ne leur avais pas hurlé de stopper au milieu de la route, une voiture qui arrivait à toute vitesse allait les broyer toutes les quatre! Tremblante, j'avais alors appelé le service des accidents qui m'ont adressée à ceux de la prévention routière,
lesquels m'ont aimablement complimentée sur « mon geste citoyen », sans pourtant donner suite. J'ai même publié un article dans la presse à cet égard (Al Bayanne). Aucune réaction. 15 jours plus tard, un adolescent de 14 ans qui se rendait à bicyclette à son collège, a eu son crâne réduit en bouillie par un camion d'ordures à l'entrée de cette même porte. Récemment encore, un enfant de huit ans s'est vu amputer d'une jambe, à la suite d'un accident à ce même endroit... Et au jour d'aujourd'hui, il n'y a toujours pas de plaque «Attention école» dans ce quartier...
(A suivre)


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