pour un décollage économique abouti des pays africains, le texte met en avant la volonté de Rabat et Washington de fédérer leurs ressources, savoir-faire et expertises dans les domaines précités dans le cadre d'une triangulaire vertueuse et ambitieuse. C'est ainsi que Washington a saisi l'opportunité de cette 3ème session, co-présidée par le Chef de la diplomatie US, John Kerry, et le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, pour saluer de nouveau, le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans la promotion du développement humain en Afrique. Les deux responsables ont réaffirmé la volonté des deux pays de travailler de concert dans le but d'assurer la stabilité et la sécurité, ainsi que la croissance économique en Afrique à travers une approche globale et coordonnée, englobant notamment la sécurité alimentaire, l'accès à l'énergie, la prévention des conflits et la préservation des identités culturelles et religieuses. Fort de cette dynamique, le Millenium Challenge Corporation (MCC) et le Maroc ont signé, ce jeudi à Washington, un mémorandum d'entente en vertu duquel le Royaume met à la disposition des pays africains son "expérience exemplaire" et son assistance technique dans plusieurs secteurs productifs. L'accord de trois ans prévoit que la coopération entre les deux parties porte sur les moyens susceptibles de faciliter le partage de l'expérience du Maroc avec les pays du continent, promouvoir les investissements privés et servir de modèle pour la coopération Sud-Sud. "Le Maroc a établi des liens historiques, culturels et économiques avec plusieurs pays africains où le MCC est engagé. Les capacités techniques, l'expérience exemplaire et les compétences du Royaume dans divers secteurs productifs lui permettent d'apporter une expertise utile aux efforts de développement soutenus par des fonds du MCC", s'est-on réjoui auprès de cet organisme. Ce nouveau cadre de coopération repose sur la "vision commune" du MCC et du Maroc en matière de réduction de la pauvreté en Afrique à travers la promotion de la croissance économique durable, en se focalisant notamment sur la promotion des nouvelles technologies et des modèles commerciaux innovants pour favoriser l'entreprenariat, indique-t-on de même source. Les deux parties s'engagent ainsi à lancer une série d'activités visant à promouvoir la croissance économique durable, identifier et développer les "opportunités stratégiques" et à coopérer aux niveaux national ou régional dans les pays ou régions concernés. Concernant les questions sécuritaires qui obèrent le continent africain, Rabat et Washington ont démontré au grand jour leur analyse partagée de la crise malienne, en réitérant la nécessité d'une solution globale qui s'attaque aux racines du conflit et qui soit "librement agréée" par toutes les parties concernées au Mali. Cette solution, insistent les deux capitales dans le communiqué conjoint ayant sanctionné la 3è session du Dialogue stratégique, doit assurer une réconciliation véritable et durable qui "engage et qui soit librement consentie" par toutes les parties concernées, tout en veillant à "préserver l'unité et la souveraineté du Mali". "Une percée majeure" Par ailleurs, l'engagement des Etats-Unis en faveur de divers projets de développement durable dans les provinces du sud constitue "une percée majeure", a indiqué à la MAP, jeudi soir à Washington, l'ancien diplomate américain Robert Holley. "Il s'agit d'une percée majeure en ce sens que c'est la première fois que les Etats-Unis décident d'engager des fonds d'aide au développement pour améliorer les conditions de vie des populations des provinces du sud", a souligné M. Holley qui réagissait au communiqué conjoint sanctionnant la 3ème session du Dialogue Stratégique Maroc-Etats Unis. Dans ce communiqué publié à l'issue de cette session co-présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, et le Secrétaire d'Etat US, John Kerry, les deux pays ont réaffirmé leur "attachement partagé pour l'amélioration des conditions de vie des populations du Sahara et examiné les voies appropriées pour atteindre cet objectif". "C'est un grand pas en avant pour la coopération entre les Etats-Unis et le Maroc", a affirmé cet expert fin connaisseur de la région pour qui "c'est la première fois que Washington décide de s'engager activement pour soutenir les divers projets du Royaume en matière de développement humain dans la région du Sahara marocain, notamment le projet de régionalisation avancée ainsi que la mise en œuvre des recommandations du Conseil économique, social et environnemental (CESE)". Et de rappeler, à cet égard, que le président américain Barack Obama avait dans ce même esprit signé, en décembre 2014, le document portant promulgation de la loi de finances au titre de l'année 2015 qui consolide, en des termes clairs, l'aide relative au développement dans les provinces du sud. Il convient de noter que le langage de la loi de finances US non seulement souligne expressément que cette aide est destinée à cette partie du Royaume, mais va bien au-delà pour affirmer que cette démarche sera mise en œuvre par le Congrès, à travers un mécanisme qui sera mis en place par les branches exécutive et législative du gouvernement des Etats-Unis. Le budget US 2015, qui prévoit que les fonds alloués sous le Titre III de la loi de finances US "seront rendus disponibles" dans le cadre de l'aide destinée aux provinces du sud, constitue ainsi la traduction dans les faits de l'engagement commun destiné à "l'amélioration des conditions de vie des populations du Sahara", stipulé dans le communiqué conjoint ayant sanctionné la rencontre historique entre SM le Roi Mohammed VI et le président Barack Obama à Washington le 22 novembre 2013.