Il a fait tranquillement son chemin vers la consécration internationale. Abderrahman Sissako, cinéaste d'Afrique noire, aujourd'hui célèbre, s'est imposé par ses films distingués par la profondeur d'analyse et l'originalité thématique. La course vers les Oscars et les récompenses par les Césars, en plus des talons de Yannenga, ne sont que des reconnaissances d'un cinéma typique, d'un talent enfoui qui enrichissent aujourd'hui le cinéma africain. Abderrahman Sissako, de son véritable nom Dramane Sissako, est un cinéaste et producteur mauritanien, né le 13 octobre 1961 ( 53 ans) à Kiffa en Mauritanie. Peu de temps après sa naissance, sa famille émigre au Mali, où il suit une partie de ses études primaires et secondaires. Après un court retour en 1980 en Mauritanie, il part en Union Soviétique, à Moscou, où il étudie le cinéma au VGIK (Institut fédéral d'État du Cinéma) de 1983 à 1989. Au début des 90, Abderrahmane Sissako s'installe en France. En 1994, Il obtient, lors du 4e Festival du cinéma africain de Milan, le prix du meilleur court métrage pour son film "Octobre". En 1999, lors de la 9e édition de ce même festival, il reçoit le prix du meilleur long métrage pour "La vie sur terre", tourné l'année précédente. Il est président du jury du festival "Premiers Plans" d'Angers en janvier 2007, membre du jury des longs-métrages au Festival de Cannes en 2007 et président du concours d'entrée à la Fémis (Fédération Européenne des Métiers de l'Image et du Son) l'année suivante. En 2014 il est membre du jury du Festival international du film de Moscou. Abderrahmane Sissako est, avec Ousmane Sembène, Souleymane Cissé, Idrissa Ouedraogo ou Djibril Diop Mambety, l'un des rares cinéastes d'Afrique Noire à avoir obtenu une notoriété internationale. Il est également conseiller culturel pour le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Le thème principal de son œuvre est l'exil, le déplacement. Il peint l'Afrique avec des touches autobiographiques. En 2015, il devient le premier cinéaste africain à obtenir le César du meilleur réalisateur pour "Timbuktu". Ses films sont lauréats de nombreuses récompenses dont: - au Festival international du film francophone de Namur 2014 : -Bayard d'Or du Meilleur film pour "Timbuktu" -Bayard d'Or du Meilleur scénario pour "Timbuktu" - Césars 2015 - Meilleur réalisateur pour "Timbuktu" -Meilleur scénarion original "Timbuktu" Filmographie *1989 : "Le jeu" (35mm, 23 minutes), travail de fin d'études. Situé dans le désert mauritanien et tourné au Turkménistan. * 1993 : "Octobre" (35mm, 37 minutes), tourné dans la banlieue de Moscou. (Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes, Prix du meilleur court métrage au 3e Festival du cinéma africain de Milan). *1995 : "Le chameau et les bâtons flottants" (vidéo, 6 minutes) d'après Jean de La Fontaine. Adaptation tournée en Mauritanie. *1996 : "Sabriya" (vidéo, 26 minutes), dans la collection initiée par Arte, "Africain dreaming". L'action est située en Tunisie. *1997 : "Rostov Luanda" (vidéo, documentaire de 59 minutes. Dans le cadre de Documenta X Kassel). Sur un ancien guérillero de la guerre pour la libération de l'Angola, qu'Abderrahmane Sissako avait rencontré seize ans plus tôt, à Moscou. (Prix de la meilleure vidéo au 8e Festival du cinéma africain de Milan) *1998 : "La vie sur terre" (35mm, 67 minutes) (Prix du meilleur long métrage au 9e Festival du cinéma africain de Milan et Mention spéciale du jury au 16e FESPACO en 1999), tourné au Mali dans le village de son père. *2002 : "En attendant le bonheur" (Heremakono) (35mm, 90 minutes) (Grand prix-Étalon de Yenenga au 18e FESPACO en 2003), inspiré au cinéaste par son bref retour en Mauritanie en 1980. *2006 : "Bamako", Grand prix du Public des Rencontres du Festival Paris Cinéma, Prix du Film du Conseil de l'Europe (2007), chanson du film interprétée par Oumou Sangaré *2014 : "Timbuktu" (ou Chagrin des oiseaux) Sélection officielle Festival de Cannes 2014.