Dès que le cinéma a entrevu la possibilité de raconter des histoires, de les mettre en scène, il s'est tourné vers le modèle du théâtre et vers le tournage en studio qui lui en restituait les conditions matérielles. Le cinéma a beaucoup pris au théâtre, à son contact, en s'appropriant diverses composantes comme le jeu des acteurs, le décor, la scénographie, le dialogue, la dramaturgie, et en les adaptant à ses propres moyens d'expression. La construction des premières salles de cinéma prolonge l'architecture du théâtre... Alors que le qualificatif de « théâtral » a souvent une connotation négative pour désigner le style d'un film, c'est justement dans ses rapports avec le théâtre que le cinéma a pris conscience de sa nature singulière en tant qu'art et de ses propres enjeux esthétiques, entre l'attrait pour la réalité et le piège de ses faux semblants. L'approche s'attache non seulement aux adaptations des pièces de théâtre à l'écran, mais surtout à toutes les formes qu'a pu prendre cette relation, avec comme fil rouge les moments où le cinéma a eu le plus besoin du théâtre pour définir sa « petite différence », comme le passage au parlant, la toute puissance de la télévision ou encore l'arrivée en force des nouvelles technologies. Nombreux sont les cinéastes qui ressentent la nécessité du théâtre pour définir les possibilités de leur geste d'artiste : Marcel Pagnol, Sacha Guitry, Jean Renoir, Charlie Chaplin, Carl Th. Dreyer, Manoel de Oliveira, Jacques Rivette... Pour Stein et Artaud, le cinéma a permis de repenser le théâtre ; pour Bresson, Godard ou Rivette, le théâtre est un révélateur du cinéma, qu'il s'agisse de le montrer ou de le rejeter. S'intéresser aux échanges entre ces deux arts, ce n'est donc pas seulement s'arrêter sur un motif, réfléchir à la récurrence de certains thèmes ou dispositifs - le rideau ou le jeu de théâtre au cinéma, la caméra ou l'écran au théâtre par exemple -, mais c'est aussi contribuer à une histoire des recherches et expérimentations artistiques du XXe siècle dans le domaine des arts du spectacle : chacun a en effet utilisé l'autre pour se définir, par analogie ou différenciation, théoriser ses pratiques, mais aussi en expérimenter et dépasser les limites pour explorer les possibilités d'un renouvellement formel. 27 mars: Journée mondiale du théâtre La Journée mondiale du théâtre a été créée par l'Institut International du Théâtre (ITI) en 1961. Elle est célébrée le 27 mars par les Centres ITI et la communauté théâtrale dans le monde entier. De nombreuses manifestations, nationales et internationales, sont organisées pour fêter l'occasion. Mais l'événement le plus important de la Journée est certainement la diffusion du « Message international de la journée mondiale du théâtre », dans lequel une éminente personnalité des arts vivants est invitée à partager ses réflexions sur le thème du théâtre et de la paix entre les peuples. Jean Cocteau était l'auteur du premier message international en 1962. C'est à Helsinki, puis à Vienne lors du 9ème Congrès de l'ITI, en juin 1961, que le président Arvi Kivimaa, au nom du centre finlandais de l'ITI, a proposé la création d'une Journée mondiale du théâtre. Le projet, soutenu par les centres scandinaves, fut acclamé. Depuis 1962, chaque 27 mars (date de l'ouverture de la saison du Théâtre des nations à Paris en 1962), la journée mondiale du théâtre est célébrée de diverses manières par les Centres nationaux de l'ITI. Chaque année, une personnalité reconnue pour ses qualités de cœur et d'esprit est invitée à partager ses réflexions sur le thème du théâtre et de la paix. Ce Message international est traduit dans une vingtaine de langues, lu devant des dizaines de milliers de spectateurs avant la représentation du soir dans des théâtres, publié dans des centaines de journaux et diffusé par radio et télévision dans les quatre coins du monde.