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Observatoire National des Drogues et des Addictions (ONDA) 2014-2015: Les fonds confisqués sur le trafic de la drogue seront utilisés pour la lutte contre la toxicomanie
2015 est une année charnière pour l'Observatoire National des Drogues et des Addictions (ONDA) marocain. En mars 2015, il a été reconnu par ses pairs européens comme un interlocuteur crédible, pour dresser une situation bien documentée sur la toxicomanie au Maroc. La preuve en est son Rapport annuel de 2014, qui a été présenté devant des représentants des ministères marocains de la Santé, de la Justice, de l'Education Nationale, de la Gendarmerie et de la presse marocaine. L'une des constatations majeures de ce Rapport est le fait que le tabac est la drogue la plus consommée au Maroc, suivie du cannabis, de l'alcool, des benzodiazépines, de la cocaïne, de l'héroïne, des solvants et autres colles puis des amphétamines. Lors de la réunion des experts des ONDA européens et marocains, l'expérience portugaise rapporte le fait que les fonds confisqués sur le trafic de la drogue sont utilisés pour la lutte contre la toxicomanie. Ce scénario est-il envisageable au Maroc. Lors de la prochaine session du parlement, cette problématique pourra-t-elle faire le sujet d'une question orale ou écrite ? C'est une véritable urgence, car la toxicomanie, sous toutes ses formes, fait des ravages dans la société marocaine Selon le Rapport 2014 de l'ONDA, entre 4 et 5 % de la population adulte marocaine, soit un minimum de 800.000, sont des usagers des drogues, en dehors du tabac, selon le rapport annuel de l'Observatoire National des Drogues et des Addictions (ONDA), qui été présenté récemment à Rabat. Des représentants des ministères de la Santé, de la Justice, de l'Education nationale et des douanes ainsi que ceux des observatoires européens et français des drogues et des toxicomanies, ont appelé à cette occasion à l'institutionnalisation du Rapport National de l'Observatoire National des Drogues et Addictions au Maroc. Ainsi, selon ce rapport, plus de 95 % de ces usagers (quelque 750.000 personnes) sont consommateurs de cannabis, alors qu'entre 50.000 et 70.000 marocains présentent un usage problématique d'alcool, relève l'ONDA dans sa synthèse de la situation des drogues au Maroc pour 2014, présentée, par Dr Saber Maria Face à cette situation, l'étude, qui met en avant "les atouts du Maroc en matière de gestion globale de la problématique de la consommation de drogues et la volonté manifeste de lutter contre ce phénomène de manière pragmatique, globale, multidimensionnelle et humaniste", recommande de mettre en œuvre des programmes de réhabilitation communautaires et adaptés et d'opérationnaliser l'interdiction de l'usage de tabac dans les lieux publics, indique Pr Jallal Taoufiq, directeur de l'ONDA Maroc Selon le rapport, qui estime qu'un lycéen sur 5 a déjà fumé une cigarette et 1 sur 10 a touché au cannabis, il est question également d'élaborer un programme national de prévention diversifié et adapté culturellement, surtout pour les jeunes et les populations vulnérables, de légiférer sur l'interdiction de la vente de tabac et des drogues près des établissements scolaires et de créer des cellules de counseling et d'aide psychologique dans les établissements scolaires et universitaires. Ces mesures sont d'autant plus nécessaires que la moitié des lycéens ont une perception banalisante de l'usage de drogues, alors qu'un lycéen sur trois s'est vu offrir une drogue à proximité de l'établissement scolaire, lit-on dans cette étude, qui note aussi que l'usage de benzodiazépines détournées de leur usage médical est plutôt l'apanage des lycéennes. Le rapport conclut que le tabac est la drogue la plus consommée au Maroc, suivie du cannabis, de l'alcool, des benzodiazépines détournées de leur usage, de la cocaïne, de l'héroïne, des solvants et autres colles (particulièrement pour les enfants de la rue), puis des amphétamines. Dans ce sillage, l'ONDA appelle à maintenir et renforcer la connaissance épidémiologique et promouvoir la recherche, à poursuivre la qualification des ressources humaines, à accélérer le programme d'extension de l'offre de soins sur tout le territoire et à consolider la palette de soins existante dans les régions les plus touchées. L'observatoire recommande également de créer des programmes spécifiques de prévention et de traitement sur le lieu du travail et dans le milieu carcéral, de renforcer la politique de réduction de risques, d'augmenter le prix du tabac tout en contrôlant le marché noir, d'élaborer des programmes spécifiques pour les addictions sans substances, et de lutter contre le stigma lié à la dépendance et aux comportements d'usage. L'étude préconise également la promotion des droits des patients dépendants d'accéder aux soins adaptés, la gratuité de soins pour les plus démunis d'entre eux, l'accompagnement des actions et initiatives de la société civile et le renforcement de la coopération entre tous les acteurs concernés par la question d'usage de drogues. La réalisation de tous ces objectifs est tributaire de la clarification du statut juridique de l'Observatoire des drogues marocain, de l'affectation de personnel et d'un budget pour son fonctionnement. L'idée a même été avancée pour que les fonds confisqués sur le trafic de la drogue soient réinvestis pour la lutte contre la toxicomanie au Maroc