S'inscrivant dans les réflexions sur la soutenabilité des modèles de développement économiques appréhendés à travers leur capacité inclusive et de leur finalité au regard du respect de la dignité humaine et sur les approches du développement régional, la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) relevant du ministère des Finances vient de publier une intéressante étude qui rend compte de l'état de développement des régions appréhendé à travers l'accès aux droits humains. Cette évaluation a été menée à travers l'appréciation de plus de soixante indicateurs que nous avons jugés pertinents pour mesurer l'état d'avancement des régions au regard d'une trentaine de droits fondamentaux couverts par cette étude, et ce, dans la limite des informations disponibles selon la configuration spatiale en 16 régions. Cette analyse repose sur une méthode de scoring itérative moyennant l'élaboration d'un indice composite de l'accès aux droits fondamentaux. Ainsi, un score est attribué, sur une échelle de 0 à 10, à chaque indicateur pour une région donnée. Le score de chaque droit est calculé en tant que moyenne arithmétique simple des scores des indicateurs qui le composent. Pour chaque chapitre, un score est calculé en tant que moyenne arithmétique des scores des droits fondamentaux. L'indice composite est donc obtenu en tant que moyenne pondérée des scores des différents chapitres. La population du Maroc s'est accrue de 1,25% en moyenne annuelle entre 2004 et 2014 pour atteindre 33,8 millions en 2014 selon les derniers chiffres du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de l'année 2014. 70,5% de cette population est concentrée au niveau de huit régions, à savoir : Grand-Casablanca (avec une part de 12,6% en 2014), Souss-Massa-Daraâ (10,6%), Marrakech-Tensift-Al Haouz (10,6%), Tanger-Tétouan (9,3%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (7,9%), Meknès-Tafilalet (6,8%), Doukala-Abda (6,4%) et l'Oriental (6,2%). Trois groupes de régions peuvent être distingués selon la dynamique démographique en comparaison avec la moyenne nationale. Le premier concerne les régions dont le rythme de progression a été nettement supérieur à la moyenne nationale. Il s'agit des régions de Oued Ed-Dahab-Lagouira avec un taux de croissance annuel moyen de 3,7% durant la période intercensitaire pour atteindre 143.000 habitants en 2014, soit 0,4% de l'effectif national, de Tanger-Tétouan (1,68%), de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra (1,65%), du Grand Casablanca (1,64%), de Meknès-Tafilalet et du Gharb-Chrarda-Béni Hssen (1,4%), de Fès- Boulemane (1,39%) et de Chaouia-Ouardigha (1,35%). Le deuxième groupe est celui des régions ayant un taux de croissance annuel moyen qui tourne autour de la moyenne nationale, à savoir Souss-Massa–Daraâ (1,29%) et Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (1,24%). Le troisième groupe est relatif aux régions enregistrant un taux de croissance annuel moyen inférieur à la moyenne nationale. Il s'agit des régions de Meknès-Tafilalet (1,05%), Tadla-Azilal (1,03%), Doukala- Abda (0,96%), l'Oriental (0,9%), Guelmim-Es-Semara (0,82%) et Taza-Al Hoceïma-Taounate avec seulement 0,01% en moyenne annuelle.