Un énorme chantier, voilà ce qui attend Meknès aujourd'hui. En effet, plusieurs projets infrastructurels devraient façonner la cité ismaïlienne pour lui donner, à terme, un nouveau visage. Un visage que les meknassis ont tant espéré voir. Une dynamique salvatrice pour une cité qui a souffert d'une marginalisation difficilement explicable. En l'absence d'une vision de développement claire et partagée entre les différents acteurs locaux (collectivités territoriales, services déconcentrés de l'Etat, société civile...), le territoire du Grand Meknès est confronté à plusieurs défis sociétaux, économiques et spatiaux et ce, malgré ses atouts et ses potentialités humaines, historiques, culturelles et touristiques en tant que ville impériale. Cette situation s'est traduite par une perte de son attractivité et un ralentissement de sa capacité à créer de la richesse et de l'emploi. De ce fait, l'élaboration d'une stratégie de développement intégrée dans un cadre de concertation et de participation de tous les acteurs, est devenue une priorité qui vise à unifier les efforts et à mettre en convergence les différents programmes de développement. Selon la note de présentation du projet «Grand Meknès» présenté par le wali de la région lors d'une rencontre de concertation avec les représentants des collectivités territoriales, les parlementaires, les partis politiques et représentations syndicales, les services déconcentrés de l'Etat, les chambres professionnelles, les chefs des établissements publics, le secteur privé, les associations, jeudi au complexe des Habous, l'objectif du plan de développement du Grand Meknès est de réaliser un diagnostic territorial du Grand Meknès ; de dégager une vision à partir de laquelle ressortent les axes stratégiques de développement et surtout d'établir un plan d'action prioritaire et un plan d'action moyen terme pour remédier aux disfonctionnements qui hypothèquent l'avenir de l'agglomération. Il s'agit en premier lieu d'établir un diagnostic identifiant clairement les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces pour tout le territoire de la préfecture de Meknès, revisiter l'ensemble des documents et études existantes et d'identifier des projets prioritaires afin de redorer l'image de la cité ismaïlienne. Des groupes de réflexion ont été formés autour de huit sujets concernant notamment la Prospérité économique , l'attractivité et la compétitivité, le savoir , la formation, et la recherche - développement, l'innovation et la ville intelligente, la qualité du cadre de vie, la valorisation de valeurs de civisme, citoyenneté, inclusion et tolérance, le patrimoine architectural et culturel et l'animation culturelle Meknès , le Marketing territorial et stratégie de communication et enfin la généralisation de la pratique du sport, et le développement des é équipements Sportifs. Dans son allocution d'ouverture, M. Mohammed Kadari, wali de la région Meknès-Tafilalet a rappelé les dispositions de la nouvelle constitution qui encouragent et favorisent l'implication effective de la société civile et la participation des populations à leurs affaires publiques locales. Il a dressé un diagnostic préoccupant de la ville qui souffre de l'absence d'une vision de développement claire et concertée entre les différents acteurs locaux, à défaut de plans structurants à l'instar du Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU), des Plans d'Aménagement, des plans communaux de développement (PCD), du plan de déplacement urbain (PDU)et des plans de circulation et surtout de l'insuffisance d'une identité différenciée . Le taux de chômage s'élève à 18, 8%, soit le double du taux national qui est de 9,2% traduisant un tissu industriel faible. An niveau touristique, le taux d'occupation est préoccupant et on ne dépasse pas en termes de nuitées, un jour et demie. Si on ajoute les difficultés de menaçants ruines enregistrées, soit 3350 bâtis, les habitats anarchiques et les baraques qui abritent 3000 familles et des phénomènes d'incivilité comme l'occupation du domaine public et même de vandalisme, on comprendra les contraintes et les défis à relever pour rendre la coté ismaïlienne plus attractive. A cet égard, selon le wali, et afin d'assurer un décollage économique et social du grand Meknès avec une ambition claire, Il y a lieu, dans un premier temps, de doter le Grand Meknès d'une vision globale permettant son ancrage dans une dynamique de Développement durable et de lui garantir, en deuxième lieu, une attractivité et une cohérence. Ceci implique une analyse du territoire menée par tous les acteurs locaux afin de mettre en évidence les défis et les perspectives de développement à partir desquels la stratégie et les objectifs pourront être définis, et les priorités fixées d'un commun accord. Ce travail de fond a été confié, selon le wali à des commissions thématiques mises en place à cet effet et dont le résultat de ce processus est décliné en deux phases (Court terme et moyen terme) et tiendra compte de l'ensemble des préoccupations des parties prenantes locales. L'ambition est d'assurer l'amélioration des conditions de vie des meknassis, l'harmonisation du Grand Meknès à travers une mise à niveau urbaine appropriée et enfin la promotion de l'attractivité du territoire par l'activation des différents projets en souffrance, ainsi que le lancement de nouveaux projets. Le plan de développement du Grand Meknès s'articule principalement sur l'identification concise des actions structurantes et invariantes que tous les intervenants sont appelés à mener dans le dessein de répondre aux enjeux de gouvernance et du service public et de mettre en exergue une transformation réfléchie et mobilisatrice des citoyennes et citoyens de Meknès. Un projet qui donc, nous l'espérons, aidera à réconcilier les meknassis avec leur ville, à remédier aux disfonctionnements engendrés par des décennies de mauvaise gestion et à, booster des stratégies sectorielles et une dynamique de développement tant attendu.