La célébration de la journée internationale de la femme a connu cette année un événement inhabituel au Maroc, grandiose et prometteur pour les femmes opérant dans le domaine des médias, en particulier celles qui « prêchent pour la paroisse » de la communauté marocaine expatriée. Une cinquantaine de journalistes marocaines se sont retrouvées à Rabat pour recevoir les hommages rendus par le ministère Chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration. Venues d'Europe (France, Italie, Allemagne, Norvège, Espagne et Russie) du Golfe (Qatar et Emirats arabes-Unis, Bahreïn), de l'Amérique (Canada et Etats-Unis, Amérique du sud : Argentine) et du Maghreb (Tunisie), entre autres, les 51 journalistes marocaines étaient appelées à participer à la création d'un réseau, projet prôné par le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration.au profit des journalistes marocaines du monde, dans le but de rapprocher leur savoir en matière de médiatisation des conditions de vie des Marocains résidant à l'étranger du grand public à travers le monde. Une action qui fait l'unanimité Une initiative qui a suscité un enthousiasme unanime et fomenté un débat enflammé entre les participantes, qui continue au-delà de la rencontre et qui alimente déjà les réseaux sociaux aux quels les journalistes invitées sont abonnées, en particulier la page créée par le ministère à cet effet et qui vise à promouvoir l'image de la femme marocaine à l'étranger, la création d'un lieu virtuel d'interactivité, de partage d'expériences et de connaissances entre les journalistes d'ici et d'ailleurs dans un intérêt commun : la communauté marocaine où qu'elle soit. La page en question compte déjà une quarantaine de membres actifs qui réfléchissent aux attentes de toutes vis-à-vis du réseau, aux activités à entreprendre et des débats sur les démarches à suivre pour édifier un réseau prospère, durable et fécond. Un combat payant... Farah Kinani, ancienne journaliste à Jeune Afrique et Le Matin, auteur de Ramadan, un livre dédié aux enfants, et œuvrant comme journaliste freelance aux Etats-Unis, était parmi les journalistes marocaines invitées à l'événement. S'étant déplacée pour trois jours de Maryland, elle a pu nous livrer ses impressions sur l'événement et ses attentes juste avant d'entreprendre le trajet de retour au pays de l'oncle Sam : « Je suis ravie de faire partie de ce réseau, et très fière d'être parmi les journalistes marocaines du monde honorées par le ministère Chargé des affaires des migrants. J'espère qu'à travers ce groupe nous aurons la possibilité de mettre en avant les sujets qui concernent de près la femme marocaine résidant à l'étranger. Mon souci majeur est en fait d'échanger différentes idées avec les autres membres du réseau dans le but de lancer des programmes et activités qui, une fois mis en œuvre, permettront aux générations futures d'apprécier leur héritage culturel marocain. Et cela ne peut se faire qu'à travers le parrainage du ministère Chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration. » Pour sa part, Wafaa Daoui, co-fondatrice de la chaine Russie aujourd'hui en 2007 où elle est aujourd'hui productrice dans la division de l'information, s'est livrée à nous entre un repas vite englouti et les préparatifs de la soirée commémorative : « Ayant passé plus de vingt ans en Russie, j'étais toujours en quête d'un espace où exprimer mon patriotisme et ma marocanité. Un réseau pour les journalistes marocaines du monde ne manquera pas de répondre à ce besoin et constituera un pont entre nous, journalistes du monde, et notre pays d'origine. Et comme les médias ont ce pouvoir de susciter une guerre ou l'amadouer, notre pays a besoin de développer ses médias afin de servir les questions nationales pressantes telles l'affaire du Sahara marocain. Nous espérons que ce réseau nous permettra de véhiculer nos idées et expériences personnelles pour l'intérêt général. D'autre part, il nous permettra d'échanger nos expériences en tant que marocaines expatriées, ce qui ne manquera pas de servir les intérêts de notre patrie, et là je parle de la Russie, pays en regain de sa puissance passée, avec qui les pays arabes entretiennent des relations amicales dont le Maroc a une très faible part. Finalement, rien que le fait de connaitre des femmes du même milieu professionnel des quatre coins du monde justifie la création de ce réseau humain et valait le déplacement au Maroc. » Le réseau a donc fait l'unanimité des membres comme moyen de dynamisation de la femme marocaine établie à l'étranger en général et la femme journaliste marocaine en particulier. Il assurera une certaine visibilité à la femme marocaine où qu'elle soit et corrigera l'image stéréotypée d'elle dans les médias. Il permettra finalement de rompre l'isolement de la femme dans des sociétés qui ne sont pas tout à fait les leurs et un contexte social et culturel qui peut s'avérer parfois hostile. Fortes de leurs trophées remis par M. Anis Birou, rejoint par le ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, la ministre de l'Artisanat et de l'économie sociale et solidaire, Fatema Marouane, et Amina Benkhadra, directrice de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et en présence de plusieurs autres personnalités du monde de l'art, de la culture, de la politique et de la société civile, les participantes ramènent dans leurs bagages le fruit de leur long combat pour le triomphe de la voix de l'émigration.