Tours Opérateurs, Agences de voyages, compagnies de transport, Hôtellerie, Tourisme Résidentiel, médias, organismes officiels du tourisme allemand et étrangers, Associations Professionnelles, Secteur Formation et réceptifs allemands, organismes para tourisme ... l'activité de la première industrie mondiale, se retrouve à l'ITB de Berlin. Un salon pas comme les autres, numéro un mondial et incontournable pour le secteur du tourisme. La 49 ème édition a connu la participation de 10.147 exposants venus de 189 pays et un record en matière de médias avec 5700 journalistes accrédités en provenance de 106 pays. 71 millions est le nombre de voyages effectués par les allemands en 2014 avec une durée moyenne de séjour de 10,5 jours et des dépenses globales de 64 millions d'Euro. Comme un peu partout, le comportement d'achat évolue de plus en plus vers internet et la vente directe, avec le Dynamic Packaging (composition des prestations touristiques). Les achats des prestations à travers les agences de voyages demeurent pourtant le principal moyen de distribution sur le marché allemand. Le marché allemand est extrêmement structuré. Il est encadré par de grands tour-opérateurs, avec deux leaders mondiaux (TUI et Thomas Cook), suivis de REWE et puis FTI. Ces TO maîtrisent toute la chaine touristique puisqu'ils cumulent, tour-operating, voyages, transport aérien, transport touristique terrestre et hôtels... Une position dominante et quasi monopoliste qui leur permet de « faire » et « défaire » des destinations selon leur programmation. Aucune destination ne peut se développer sans l'apport du marché allemand. Au Maroc le marché Allemand a enregistré en 2014 une progression de 7% en termes d'arrivées ce qui le place en 5ème position dans le Top 10 des marchés émetteurs pour le Royaume. L'objectif 2015 est de réaliser une progression de 10 % en arrivées, et d'atteindre 740.000 visiteurs Allemands en 2016. Le total des arrivées aux postes frontières est de 594 000 pour 2014 et 1 190 000 nuitées. La destination balnéaire Agadir était représente par une forte délégation de 30 professionnels, à leur tête Salah Eddine Benhammane, président du CRT Agadir, accompagné de Youssef Maoun. A signaler la présence de Abderrahim Oummani, past président du CRT, un habitué de l'ITB qu'il fréquente depuis 35 ans. Les hôteliers représentés par leur président Chafiq Mahfoud, par Med Arabab, entre autres, les voyagistes par le dynamique Brahim Ouakhir et son confrère Rachid Dahmaz...des habitués de Berlin. Une forte pensée a été ressentie envers Feu Ouakrim Belahcen, un grand habitué de l'ITB. Il fut un temps où le marché allemand était le premier marché dans la destination balnéaire Agadir et pour longtemps. Ce n'est plus le cas depuis 2002. Les Allemands avaient déserté la destination vers d'autres nouvelles stations balnéaires en Egypte, Tunisie et Turquie, réalisées avec de nouveaux concepts et de produits novateurs, en matière d'hébergement et d'animation. Le produit hôtelier gadiri est resté figé dans sa forme et sa qualité, à quelques exceptions près. L'arrivée de RIU avait sauvé la face de la destination par rapport au marché allemand, avec ses trois hôtels (Tikida Beach, Tikida Dunas et Tikida Palace) ainsi que le Robinson Club, tous bien appréciés de la clientèle allemande. Des établissements qui connaissent un bon taux de remplissage par rapport aux autres. Agadir a enregistré 81 241 arrivées et 531 163 nuitées allemandes en 2014 ( mieux qu'en 2009, 2011, 2012 et 2013 ), alors qu'en 2000 la station avait enregistré 152 464 arrivées et 1 269 370 nuitées. La différence est énorme, le recul flagrant, du fait qu'on n'a jamais voulu écouter les doléances des opérateurs allemands, qui ont déserté la destination pour bien se rabattre sur d'autres destinations offrant des stations balnéaires de dernières générations avec des produits très compétitifs en matière du All Inclusive, et une animation riche et diversifiée pour, en autres... Le recul du marché allemand va se faire sentir beaucoup plus en 2015 avec la suppression de vols et un volet commercial très faible, voir difficilement vendable. La destination Agadir n'attire plus les Allemands qui la désertent pour Marrakech très en vogue. Le mal est donc à Agadir, la solution aussi, à condition que les professionnels, les autorités, les élus, l'ONMT, le ministère de tutelle, l'ONDA, la RAM, se mobilisent pour venir au secours de la destination, qui accuse des problèmes sérieux et des handicaps cumulés qui entravent son développement touristique. Malheureusement pour le moment rien ne se fait dans ce sens et la situation ne fait qu'empirer. On se demande jusqu'à quand va-t-on encore attendre. La descente aux enfers est belle et bien là. Cela rappelle les mauvaises années du tourisme à Tanger ; pourvu qu'on sauve à temps et dans l'immédiat Agadir, sinon elle connaîtra le même sort dramatique que Tanger. Que Dieu nous préserve de cela.