La Pologne mènera des exercices militaires à l'échelle nationale au deuxième trimestre 2015 pour évaluer le niveau de préparation du pays à un conflit militaire, a annoncé jeudi à Varsovie le conseiller principal du président polonais pour la sécurité Stanisław Koziej. "Il s'agit d'une série d'exercices destinés à tester si toutes les institutions publiques – gouvernement, ministres, autorités locales – sont prêtes à une crise ou à une guerre", a indiqué M.Koziej. Varsovie, qui affirme que la Russie pourrait présenter un danger pour la sécurité en Europe, a appelé l'Otan à maintes reprises à renforcer les activités militaires dans la région. Selon M.Koziej, la Russie mène "une guerre de l'information" contre l'Occident par le biais "de chaînes de télévision, de radios et de trolls dans les réseaux sociaux". "La Pologne est déjà devenue la cible de l'offensive russe dans ce domaine", a noté le conseiller. D'autre part, les chasseurs-bombardiers F-16 belges, déployés depuis le début du mois de janvier en Pologne pour participer à la défense aérienne des pays baltes, auraient réalisé trois interceptions d'avions russes, a indiqué, de son côté, le ministère de la Défense belge. Ces avions auraient effectué trois décollages d'alerte, qui se sont traduites par trois interceptions. Le président polonais Bronislaw Komorowski s'est engagé à fixer dans la loi une augmentation annuelle des dépenses militaires à hauteur de 2% du PIB. La Pologne est le seul pays européen à consacrer 2 % de son PIB à la défense et vise la barre des 3 %, grâce à un vaste programme de modernisation de son armement. Varsovie prévoit ainsi d'assigner 43 milliards de dollars à l'acquisition d'armements, ces dix prochaines années. A court terme, la Pologne envisage d'acheter des missiles Naval Missile Strike, capables d'atteindre des cibles navales et côtières, des obusiers Krab pour les stationner le long de la frontière avec la région de Kaliningrad, et des missiles AGM-158 JASSM pour les chasseurs F-16. Course aux gros contrats En 2015, les autorités prévoient de lancer des appels d'offre pour des hélicoptères de combat, des sous-marins, des drones et des missiles antichars. D'ici 2017, le pays envisage de créer son propre système de défense antimissile. La Pologne va choisir le fournisseur pour son système de défense antimissile à moyenne portée dans les prochaines semaines, a déclaré, mardi 10 mars, le ministre adjoint de la Défense, Czeslaw Mroczek. "Nous allons prendre la décision dans les prochaines semaines concernant le fournisseur pour ce système", a-t-il dit. Les experts du ministère devraient être en mesure de faire leurs recommandations avant fin avril, a-t-il ajouté, à propos de ce contrat, d'un montant estimé à environ 5 milliards de dollars. C'est dans ce cadre que le premier ministre français, Manuel Valls, a débuté, mercredi 12 mars, une visite de deux jours en Pologne, la France étant sur les rangs pour remporter l'un des très nombreux contrats d'armement que Varsovie a lancé l'année dernière. La Pologne doit choisir, très prochainement, l'entreprise qui lui fournira 70 hélicoptères de transports destinés à remplacer de vieux appareils soviétiques, pour 2,5 milliards d'euros. Les groupes français de défense sont également en lice pour des commandes, prévues un peu plus tard, de missiles sol-air et de défense aérienne, de même qu'une possible commande de sous-marins.