Les résultats de l'enquête panel de ménages 2012 indiquent que la répartition de la population continue à être caractérisée par sa jeunesse. En effet, plus du quart de la population urbaine et plus de 30% de la population rurale ont moins de 15 ans. Les personnes âgées de 60 ans et plus y représentent moins du dixième. Pour ce qui est du volet économique, l'enquête révèle des disparités relativement grandes en ce qui concerne les dépenses annuelles du ménage par personne (DAMP), variant dans une fourchette allant de 1 à 5. La disparité est aussi enregistrée entre les foyers du milieu rural et ceux du milieu urbain. Pour les besoins d'analyse des résultats de l'enquête selon le niveau de vie des ménages, la méthode adoptée est celle des classes de dépenses annuelles du ménage par personne. Elle consiste à trier les ménages enquêtés par ordre croissant de la dépense annuelle totale du ménage divisée par la taille du ménage (DAMP), puis de diviser l'ensemble des ménages, ainsi ordonnés, en cinq classes contenant chacune un cinquième de l'effectif total. Pour tenir compte de la grande différence qui existe entre le milieu urbain et le milieu rural, cette méthode est appliquée d'abord à l'ensemble des ménages pour obtenir un classement au niveau national, puis de manière séparée dans chaque milieu de résidence pour obtenir une classification des ménages urbains entre eux et une autre classification des ménages ruraux entre eux. Ainsi, par exemple, nous désignerons par les 20% de ménages urbains les plus pauvres les ménages résidant en milieu urbain et dont la DAMP est inférieure à 9338 DH. La définition des classes de DAMP, ainsi obtenue, est donnée par le tableau en illustration. Un tableau qui nous révèle qu'en milieu urbain, l'écart de la DAMP passe de moins 9338 dh par an à plus de 31120. Soit une dépense journalière oscillant entre 25 dh/j et plus de 86 dh/j par individu en milieu urbain. Dans un foyer de cinq personnes, cela se traduit pour la frange la plus démunie, selon l'enquête panel, par une dépense de 125 dh / J. Comment avec une telle somme pourrait-on faire vivre une famille de cinq personnes ? Mais surtout, comment dans la frange la plus pauvre arriverait-on à dépenser plus que le SMIG ? A moins qu'il y ait erreur dans les données. Même topo dans le milieu rural où la DAMP atteint à peine quelque 5531 dh par an. Soit 15 dh /J. Les plus nantis de nos ruraux arrivent à dépenser jusqu'à près de 15000 dh par an. Par jour, c'est quelque 40 dh. On est loin de des nantis urbain qui frôlent les 90 dh/j par personne. Sur le plan sociodémographique, l'enquête dévoile une proportion des ménages dont le chef est une femme de 15,3% au niveau national, 18,5% dans les villes et 9,5% dans les campagnes. La proportion des personnes âgées de 10 ans et plus qui ne se sont jamais mariées est légèrement moins élevée en milieu rural par rapport au milieu urbain et parmi les femmes par rapport aux hommes. Les femmes enregistrent des proportions de divorcées et de veuves plus élevées que les hommes. Selon le niveau scolaire du chef de ménage, on constate qu'une personne sur deux vit dans un ménage dont le chef n'a aucun niveau scolaire. En milieu rural, il s'agit de sept personnes sur dix, contre quatre sur dix en milieu urbain. La proportion de la population qui vit dans un ménage dont le chef a atteint l'enseignement supérieur est de 7,1% au niveau national, 10,2% dans les villes et seulement 1,2% dans les campagnes. Les personnes vivant dans des ménages de grande taille (7 personnes et plus) constituent 30,5% au niveau national; une proportion presque deux fois plus grande en milieu rural qu'en milieu urbain. En revanche, il n'y a que 5% de la population qui vit dans des ménages de taille réduite (1 à 2 personnes). Cependant, les ménages de grande taille (7 personnes et plus) constituent 17,4% au niveau national et les ménages d'une à deux personnes forment 14,5% de l'ensemble au niveau national, soit 15,8% dans les villes et 12% dans les campagnes. Un résultat semblable concerne la répartition de la population et celle des ménages selon l'âge du chef de ménage. 11,5% des chefs de ménages ont moins de 35 ans. Ces ménages accueillent 8,3% de la population au niveau national. Selon les résultats de l'enquête panel de ménages de référence (année 2012), l'âge moyen au premier mariage des non célibataires est de 23,2 ans au niveau national. Dans cette enquête, il s'agit de l'âge au premier mariage déclaré par la personne concernée. On constate une différence de 1,8 an entre le milieu urbain et le milieu rural et une différence entre les hommes et les femmes d'un peu plus de 6 ans au niveau national, de 6,6 ans en milieu urbain et de 5,8 ans en milieu rural. L'âge au premier mariage augmente avec le niveau scolaire de l'individu. Il passe de 21,5 ans (25,1 pour les hommes et 19,5 pour les femmes) chez les personnes qui n'ont aucun niveau scolaire à 28,6 ans (30,1 pour les hommes et 26,0 pour les femmes) chez celles qui ont atteint le niveau supérieur.