La décision de la CAF, celle de nous rentrer dedans, enflamme et échaude les esprits et les réseaux sociaux de tous poils. Qu'est-ce que je n'ai pas lu ? Que la CAF est une corporation raciste, qu'elle est pourrie jusqu'à la moelle, que derrière sa main lourde se cache un complot ourdi contre le Royaume, que Issa Hayatou pourtant nommé à la tête de la confédération africaine sur notre sol, n'a même pas eu la reconnaissance du ventre... et j'en oublie. Il y aussi l'annonce « lampiste » et « va-en-guerre » faite par Mohammed Laenser qui assure l'intérim après le départ de Ouzine qui dit que le Maroc ne va pas se plier aux sanctions sévères de la CAF et qui va dans le même sens. Autrement dit, fort de son dossier (Ah, le joli nom !), le Maroc va défendre bec et ongles sortis son droit en allant au TAS (tribunal arbitral du sport) au même à La Haye et aux prud'hommes si ça trouve... a-t-on des garanties que la CAF « gaffeuse » va se plier aux recours formulés par les juristes et les cols blancs mandatés par les pouvoirs publics ? J'en doute fort. Fort de « son droit », de ses articles, de ses aliénas et de ses textes imprimés à l'encre de Chine, la CAF est bien partie pour nous faire boire le calice jusqu'à la lie. Bien malin de tirer à boulets rouges sur la CAF et ses sbires et de déclencher les pétitionnaires, ne faut-il pas revenir à de meilleurs sentiments et de ne pas insulter l'avenir, laisser les choses se décanter et attendre que la fièvre tombe ? Le préjudice subi des deux côtés est considérable, et pas seulement financier. Quelqu'un doit bien payer les avatars subis par les équipes participatives sur le sol équato-guinéen en comparaison avec le luxe laissé à Marrakech et Agadir. Comment occuper les images abracadabrantesques de l'hélicoptère qui « rasmotte » le stade ? Il ne manquait ce soir-là que Bruce Willis ou Tom Cruise pour venir sauver la planète. Parlons peu, mais parlons bien. Le Maroc officiel à travers la sortie de Mohamed Laenser n'est qu'un os à ronger offert à la consommation locale. Une déclaration qui rappelle celle de Faouzi Lakjae qui nous a fait berner lorsqu'il a laissé entendre que le Maroc n'aura, à tout casser, que des sanctions financières, fussent-elles sonnantes et trébuchantes. La question qui se pose et qui fait penser au tube de Gilbert Bécaud : « Et maintenant, que vais-je faire, de tout ce temps ? », est dans les esprits. Cinq années à tenir, non d'une pipe ! avant de participer à une CAN. A ce qu'il paraît, Issa Hayatou diabolisé à souhait, a plutôt plaidé pour que les sanctions contre le Maroc soient plus « clémentes » que celles prônées par le Comité exécutif de la CAF qui voulait interdire les clubs et la sélection nationale de toutes les compétitions jusqu'à la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Hayatou aurait dit : « Si vous faites ça, vous tuez le foot au Maroc ». Ah bon ? Si Hayatou a vraiment dit ça, c'est qu'il nous prend pour des mesurés. Que l'échafaud et la guillotine soient pour 2019 ou 2022, c'est kif kif. Pour le Maroc, la messe est dite et les carottes sont cuites. Déjà ce Maroc-Uruguay prévu à Agadir le 3 mars doit bien compter pour du beurre. A quoi peut-il bien servir ? pour renforcer les acquis ? A moins de faire appel aux U17 d'Abdallah Idrissi pour préparer l'avenir, je ne vois pas l'utilité d'un match de gala à l'heure qu'il est. Ça doit être la tempête dans la tête de Badou Zaki qui s'attendait à des échéances à court terme. Il aura bien besoin de « ridat l'mmima » pour dénouer se sac de noeuds. En 2019, Mehdi Benatia (valeur de refuge du onze national aura 32 ans), Abdelaziz Berrada au visage juvénile flirtera avec la trentaine et Khalid Askri atteindra l'âge respectable pour ne pas dire canonique de 38 ans. Un âge où il est plus digne de parader sur le divan d'Atiq Benchiguer ou Samar Ryadi de Saïd Zadoq que dans les bois. Restera l'option aussi farfelue que guignolesque, celle de demander à l'UEFA de Michel Platini de légiférer et de participer à la coupe d'Europe de l'UEFA en tant qu'invité, en attendant 2019, même si cela tombe mal au moment où le Maroc lorgne plus que jamais vers le continent dit noir. D'ailleurs, les joueurs marocains jouent mieux contre le Monténégro, le Luxembourg, la Finlande que contre le Togo ou le Burkina. Et puis ne dit-on pas que Michel Platini, patron de l'UEFA est un ami tutélaire du Maroc comme l'était Issa Hayatou il y a quatre mois à peine. Comme quoi il n'y a pas d'amis mais rien que des intérêts. Des intérêts, je vous dis...