L'arrestation le 25 janvier dernier d'un ressortissant algérien à Beni Drar, aux environs d'Oujda et à quelques kilomètres de la frontière algérienne, semble avoir épargné au Maroc bien de mauvaises surprises. D'après les premiers éléments de l'enquête, menée depuis que le terroriste algérien a été mis sous les verrous, ce dernier aurait été envoyé en mission au Maroc par le groupe appelé "Jound Al Khilafa" (Soldats du Califat), affilié à Da'ech, pour entrer en contact avec des partisans marocains de l'idéologie jihadiste, dans le but de les envoyer recevoir une formation paramilitaire en Algérie et revenir, ensuite, perpétrer des actions terroristes sur le sol du Royaume. C'est ce qui ressort du communiqué du ministère de l'intérieur récemment publié à ce sujet. Lors de l'arrestation du jihadiste algérien, qui faisait partie du groupe terroriste ayant exécuté le ressortissant français Hervé Gourdel en Kabylie, les services de sécurité marocains avaient également découvert, cachés dans la forêt dite "Al Karbouz", trois fusils mitrailleurs, du matériel de télécommunication ainsi que 85 kgs et 5 litres de produits chimiques qui entrent dans la fabrication d'explosifs. Ce qui laisse penser que des attentats contre des cibles au Maroc ont dû être déjà planifiés, puisque l'état d'avancement desdites opérations a atteint la phase de la préparation des moyens des les mener. Les "Soldats du Califat", anciens jihadistes labelisés Al Qaïda, avant de quitter leurs camarades d'AQMI, de présenter leur allégeance au chef da'echien Ibrahim Al Baghdadi et créer leur propre organisation terroriste, ont tracé une stratégie d'expansion au profit de l'entité de leur maître, en décrétant un pseudo "jihad", en fait une vague d'attentats terroristes à travers les pays du Maghreb et même en Europe. Le terroriste algérien arrêté avait, d'ailleurs, commencé à tisser sa toile dans la région de l'Oriental. L'un de ses contacts marocains, en cours d'identification, serait d'ailleurs activement recherché. Le coup de filet réussi par les services de sécurité marocains dans les confins orientaux du Royaume, serait, précise le communiqué du Ministère de l'Intérieur, le résultat de plusieurs mois d'investigations menées conjointement par la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST) et la Brigade Nationale de la Police Judiciaire (BNPJ).