Plusieurs milliers de partisans du parti de la gauche radicale Syriza se sont rassemblés, jeudi à Athènes, pour le dernier meeting de leur chef charismatique Alexis Tsipras, avant les élections du dimanche 25 janvier. C'est un mot que les Grecs n'avait plus l'habitude d'entendre. "Elpida", qui signifie espoir, était affiché en grand sur les panneaux électoraux du parti anti-austérité Syriza pour son dernier meeting électoral, jeudi 22 janvier, à Athènes, en Grèce. À quatre jours des élections générales, l'espoir d'un véritable changement de politique a illuminé le visage des milliers de personnes, rassemblées place Omonia, pour écouter le chef charismatique de la gauche radicale grecque, Alexis Tsipras. Le jeune quadra s'est exprimé sans note, tenant son audience en haleine pendant près d'une heure en accablant le gouvernement du Premier ministre sortant, Antonis Samaras. "Ils vous ont volé vos emplois. Ils vous ont volé vos rêves et vos sourires. Pour certains, ils vous ont même volé votre pays en vous forçant à émigrer à l'étranger... Ne les laissez pas voler votre espoir ! Ne les laissez pas voler votre futur !", a lancé le chef de Syriza devant une foule parsemée de drapeaux rouges, jaunes, et blancs. Un message qui fait mouche dans un pays frappé par un taux de chômage de plus de 25 % et saigné à blanc par une interminable cure d'austérité. La lumière au bout du tunnel La majorité des participants au meeting sont convaincus que le parti anti-austérité s'imposera au terme du vote de dimanche. Le dernier sondage en date, publié jeudi par la chaîne de télévision Mega, fait état d'une confortable avance de 6 % de Syriza sur son adversaire conservateur, le parti Nouvelle Démocratie d'Antonis Samaras. "On commence à réaliser que la victoire est vraiment possible. Le meeting d'aujourd'hui est plus grand, plus enthousiaste que les précédents", affirme Rena, une sympathisante de Syriza, venue en famille depuis la banlieue nord d'Athènes. Dentiste de profession, elle a pu constater de ses propres yeux les effets dévastateurs de la crise sur la santé de ses clients. "Même dans un quartier aisé comme celui de Melissia, les soins dentaires sont l'une des premières choses que les gens abandonnent quand ils n'ont plus d'argent", explique la quinquagénaire. Syriza a gagné des points auprès de l'électorat grec avec plusieurs propositions sociales phares, comme la gratuité de l'électricité et des soins pour les personnes vivant sous le seuil de pauvreté, ou encore la hausse du salaire minimum. Mais c'est surtout la volonté de se libérer du carcan néolibéral imposé par ses bailleurs de fonds qui captive les observateurs étrangers. Effet domino en Europe "Si Tsipras gagne dimanche, le parti Podemos l'emportera également en Espagne et tous les pays d'Europe du Sud, ceux qui ont des problèmes financiers, se mobiliseront pour refuser l'austérité", pronostique Anna Papageorgiou, avocate de 33 ans, venue avec un drapeau marqué du sceau "L'altra Europa con Tsipras" ("Une autre Europe avec Tsipras", en italien). C'est précisément cet espoir d'un effet domino qui a poussé plusieurs leaders de la gauche européenne - du chef de Podemos, Pablo Iglesias, au patron du parti communiste français Pierre Laurent - à venir prendre le pouls de cette fin de campagne électorale à Athènes. En attendant la contagion annoncée des idées anti-austérité en Europe, ce sont des chansons militantes des quatre coins du continent - "Bella Ciao", "On lâche rien", "People have the power"... - qui ont donné un véritable air de fête paneuropéenne à la fin du meeting électoral de Syriza.