Fidèle au respect de la légalité internationale et aux principes de paix, de sécurité et de stabilité, le Maroc a, toujours, fait part de sa mobilisation constante aux côtés de la Côte d'Ivoire, dans les moments les plus difficiles traversés par ce pays durant la décennie de crise militaro-politique ayant secoué ce pays. Cette mobilisation, symbole de l'amitié et de la fraternité traditionnelle maroco-ivoirienne, s'est traduite tôt, par une précieuse contribution du Royaume aux efforts de la communauté internationale visant l'instauration de la paix et de la stabilité en Côte d'Ivoire, en décidant le déploiement d'un contingent de quelque 700 casques bleus marocains dans le cadre de la mission onusienne baptisée "Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire" (ONUCI). De l'avis même de l'ONU, la contribution des Casques bleus marocains a été fort déterminante dans la stabilisation de plusieurs fiefs d'insécurité en Côte d'Ivoire, notamment à la frontière avec le Libéria, une zone de prédilection pour les bandes armées, les mercenaires et les trafics de tout acabit. Le déploiement du contingent marocain pour contribuer aux efforts de sécurisation et de stabilisation de la Côte d'Ivoire, est une occasion pour le Royaume de réaffirmer sa fierté d'appartenir à l'Afrique et surtout, de défendre les principes de paix et de stabilité pour lesquels le Maroc a toujours milité voire même intervenu dans divers régions du globe. Cette grande expérience que les Forces Armées Royales (FAR) ont cumulée, au fil du temps, dans le cadre des missions humanitaires et d'intervention pour la paix et la sécurité sous les auspices de l'ONU, comme ce fut le cas au Golan, en Bosnie, en Somalie, et en RDC, lui ont valu une grande estime à l'échelon planétaire. En Côte d'Ivoire, la mission du contingent marocain n'était pas des plus aisée, notamment à cause de la situation jugée "explosive" alors que le pays se trouvait divisé en deux : Le Nord sous la main des rebelles des Forces nouvelles (FN) de l'ex-Premier ministre, Guillaume Soro, et le Sud resté fidèle à l'ex-président Laurent Gbagbo. Lors des moments les plus délicats de la crise ivoirienne, le contingent marocain déployé à Bouaké, s'est vu confier la mission de la sécurisation de toutes les places sensibles et névralgiques de cette ville, notamment le quartier "Commerce" qui abrite la plupart des institutions administratives et commerciales de la ville ainsi que le siège régional de la BCEAO. Les Casques bleus marocains veillent aussi sur la sécurité des vols et des installations de l'ONU à l'aéroport, et effectuent des patrouilles et des rondes avec la police onusienne pour instaurer un climat de sécurité et mettre en confiance les populations, meurtries par un conflit qui a gravement affecté leurs conditions de vie. Parallèlement aux activités opérationnelles, le contingent marocain se trouve appelé à piloter d'autres actions humanitaires de grande envergure afin d'apporter l'aide et l'assistance nécessaires à une population en détresse, tels que les soins médicaux, les évacuations sanitaires sur les hôpitaux de la région, et la distribution des denrées alimentaires et de l'eau potable. Cet engagement humanitaire se manifeste de la façon la plus éloquente par la prise en charge d'un centre d'handicapés et la construction d'une école. L'hôpital qui avait été installé par les FAR dans le quartier général de l'ONUCI à Bouaké, a rendu le sourire à des milliers de personnes qui n'avaient plus accès aux soins de santé, à cause de l'absence totale de l'administration ivoirienne dans les zones contrôlées par les FN. Alors qu'on s'attendait à un apaisement de la situation politique en Côte d'Ivoire, avec la tenue de l'élection présidentielle de novembre 2010, les choses se sont déroulées autrement, contribuant ainsi à l'approfondissement de la crise, après que Laurent Gbagbo ait refusé de reconnaitre sa défaite à ce scrutin face à l'actuel président ivoirien, Alassane Ouattara. Devant la stérilité des efforts diplomatiques déployés à cette époque et le retour à l'option militaire entre les deux belligérants, le contingent marocain n'a ménagé aucun effort pour être à la hauteur, en s'associant effectivement aux efforts d'apaisement, de maintien de la paix et surtout d'assistance aux civils. A Duekoué, dans l'ouest ivoirien, les combats font rage entre les forces des deux camps. Et le quartier du contingent des FAR s'est transformé en lieu de refuge sûr et sécurisé pour les déplacés qui fuient la guerre.