La Chine est en train de vivre un vrai chamboulement de son espace médiatique. Un chamboulement plus sur la forme que sur le fond. Il nous a été permis, nous les membres d'une délégation médiatique marocaine en voyage d'étude en République Populaire de Chine, de constater de visu le boom qu'ont connu les médias chinois durant ces dernières années. La première chose qui saute aux yeux est le regroupement des supports en trust ou groupe média. Que ce soit à Shanghai ou à Lanzhou, capitale de la province de Gansu, villes visités par les journalistes marocains guidés par M. Zhang Bingshun, directeur des relations internationales à l'Alliance des journalistes chinois (All-China Journalists Association, ACJA), chargé du département de l'Asie de l'Ouest et de l'Afrique, deux grands groupes dominent l'espace médiatique chinois. Le Shanghai United Media Group (SMG) dans la ville de Shanghai et le Gansu Media Group à Lanzhou, une maison de la presse et la station de radio, de télévision et de cinéma. Notre visite coïncide avec la 20ème année d'accès de la Chine à Internet. Un internet made in China. Ne cherchez pas youtube mais essayez youkou. EBay devient Taobao et Facebook a été remplacé par Renren. Idem pour Twitter . Autrement dit, pour les internautes chinois, l'internet ne constitue aucunement une ouverture vers le monde mais constitue plutôt une bulle sans le moindre échappatoire. Idem pour nous autres visiteurs en Chine. On avait beau s'accrocher au wifi, sans grand espoir. On ne pouvait avoir accès ni à Google ni au courrier gmail. Pour revenir aux groupes médias, le Shanghai United Media Group (SMG) est un groupe de presse et de radio et télévision qui s'impose comme un géant dans tous les secteurs de l'audiovisuel et des médias au niveau national, avec une dynamique tentaculaire favorisant le développement mondial du groupe chinois. Shanghai Media Group est né en janvier 2002 de la fusion de plusieurs sociétés ou administrations, éditrices de chaines de télévision et stations de radio de Shanghai, six mois après la création de sa maison mère, Shanghai Media Entertainment Group (SMEG). SMEG, premier groupe média chinois avec plus de 12.000 salariés, est présent dans quasiment tous les secteurs des médias, de la communication et du divertissement. Les activités de ses trois principales filiales (SMG, Shanghai Film Group et SMEG Performing Arts) incluent notamment la production et la diffusion, quel que soit le support physique ou numérique, dans tous les médias (radio, TV, cinéma et presse) et dans le sport. L'autre groupe, le Gansu Media Group est une maison de la presse et la station de radio, de télévision et de cinéma. Lors d'une rencontre avec le directeur Wang Xiaolan, il a été question de passer en revue l'histoire du groupe médiatique. Avec lui, on apprend que la Chine célèbre cette année le 20e anniversaire de son accès à l'Internet. Grâce à la politique du gouvernement, ce secteur connait aujourd'hui un essor fulgurant. En 2014, plus d'un milliard de Chinois disposent d'un téléphone portable. Et la plupart de ces abonnés utilisent Internet à travers leur téléphone. De 2005 à 2012, le nombre d'internautes en Chine est passé de 100 à 591 millions de personnes. Ce chiffre a atteint, cette année, plus de 600 millions. Il existe aussi plus de 1.920 journaux, plus de 9.900 magazines, plus de 2.600 radios et 2 agences de presse, dont Xinhua (Chine nouvelle). Et le nombre de journalistes détenteurs de la carte de presse pour l'exercice de leur métier dépasse les 250.000 personnes. Pour bénéficier de la carte de presse, le journaliste doit être un professionnel travaillant dans un média. Elle est délivrée par l'Administration nationale de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision, l'équivalent du ministère de la Communication au Maroc. Cette année, on prévoit le lancement du 4G, ce nouveau service très rapide et efficace, qui permet de télécharger les films en quelques secondes.