L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé, mardi, «probable» une transmission du virus H5N8 de grippe aviaire à des personnes en contact avec les volailles, après la détection de cas de contamination dans un élevage aux Pays-Bas. «Il est absolument certain que d'autres volatiles seront affectés et probable que des humains le soient également, compte tenu de la large circulation du virus», a déclaré à la presse l'experte de l'OMS, Elizabeth Mumford. Les autorités néerlandaises ont annoncé, le week-end, avoir détecté la souche H5N8 dans un élevage de poulets à la suite d'une découverte similaire en Allemagne. Le virus hautement pathogène a été également signalé dans un élevage de canards au Royaume-Uni. A ce jour, il n'y a eu aucun cas de contamination humaine par le virus H5N8, cantonné jusque-là en Asie, contrairement au virus H5N1 qui a fait des centaines de victimes de par le monde depuis 1997. Cela n'a pas empêché plusieurs épidémiologistes de mettre en garde contre le risque d'une transmission d'homme à homme, bien que sa probabilité soit minime. L'OMS s'attend toutefois à «quelques cas isolés» touchant des personnes en contact étroit avec les volailles infectés, tout en excluant «a priori» une transmission humaine sachant que les personnes infectées par le H5N8 n'ont pas transmis la maladie. «Nous savons que le virus est arrivé d'Asie avec la migration d'oiseaux sauvages et que les canards peuvent continuer à migrer tout en étant infectés du virus et le propager», a expliqué Mme Mumford. Selon elle, «tous les gènes de ce virus sont aviaires. Il n'y a pas de composant ni humain, ni porcin dans le génome». L'experte a tout de même affirmé que des recherches plus pointues doivent être menées pour en mesurer le danger pour l'Homme. La souche H5N8 de grippe aviaire a fait son apparition en Chine il y a quatre ans, puis elle a été détectée mi-janvier dans un élevage de canards en Corée du Sud. En un mois et demi, plus d'un million et demi d'animaux contaminés ont été abattus dans le pays.