Le Maroc tente de se protéger contre la grippe aviaire. C'est dans ce sens qu'un comité national de vigilance a été chargé d'assurer le suivi épidémiologique de la maladie. Le Maroc vient de prendre une série de mesures pour se préserver du virus de la grippe aviaire qui vient de porter le nombre de décès humain de la grippe aviaire à douze morts en Asie, après l'annonce d'un nouveau décès en Thaïlande et d'un autre au Vietnam. En effet, selon un communiqué du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, le Royaume a décidé d'interdire l'importation de toute volaille et de toutes denrées animales et d'origine animale à partir des pays où l'on a signalé la présence du virus. Le Maroc est ainsi préservé vis-à-vis de cette infection qui touche certains pays d'Asie. À ce propos, les services vétérinaires du ministère notamment ceux des postes frontières, ont été mis en alerte. Le but étant de renforcer la vigilance et d'éviter l'introduction de cette maladie dont les conséquences se font de plus en plus ressentir au niveau des pays contaminés. Par ailleurs, un comité national de vigilance a été chargé d'assurer le suivi épidémiologique de la maladie. Cette cellule affirme qu'aucune suspicion de la maladie au Maroc n'a été rapportée à ce jour. Ce virus qui, habituellement, n'infecte que les volatiles (dindons, pintades, canards, poulets), animaux particulièrement exposés du fait de leur élevage intensif, a déjà fait dans le passé la preuve de sa capacité à passer directement des animaux à l'Homme. Cette année, il semble se propager beaucoup plus rapidement. Les autorités des pays concernés, traumatisées par le SRAS, ont pris des mesures de quarantaine et d'abattage sans précédent. L'OMS avait évoqué dimanche pour la première fois une possible transmission du virus de la grippe aviaire d'homme à homme, après le décès de deux sœurs au Vietnam qui auraient pu être contaminées par leur frère. Elle avait toutefois immédiatement ajouté qu'elle ne pourrait probablement jamais infirmer ou confirmer avec certitude une telle hypothèse. En effet, le plus grand risque, à l'heure actuelle, est que le virus H5N1 puisse se recombiner avec un autre virus de la grippe. Les virus de la grippe sont connus pour être capables de se recombiner entre eux facilement dans une cellule qui serait infectée par deux souches différentes. Actuellement, tous les cas de contamination humaine semblent provenir d'une contamination directe par l'animal. Aucune contamination interhumaine n'a été, pour l'heure, rapportée. Mais si le virus aviaire H5N1 rencontrait le virus humain de la grippe et s'y recombinait, nous assisterions alors à l'apparition d'un nouveau virus extrêmement pathogène et qui aurait la capacité de se transmettre par l'air. D'après les spécialistes, nous assisterions alors à une très grande épidémie de grippe. L'OMS avait également déclaré récemment que le virus H5N1 de la grippe du poulet pourrait s'associer au virus de la grippe humaine et tuer des millions de personnes. L'avertissement de l'OMS rappelle la grande pandémie de grippe espagnole de 1918-1919, qui aurait fait jusqu'à 50 millions de victimes, selon diverses estimations aujourd'hui impossibles à confirmer. D'autres pandémies s'étaient déclenchées en 1957-1958 et 1968-1969, pendant lesquelles le virus H3N2 était apparu.