Les accusations du président du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, sur des présumés pots-de-vin perçus par des députés pour déposer des amendements destinés à faire baisser l'impôt sur le tabac promettent des réactions en chaîne. Abdallah Bouanou a en effet froidement avancé que trois parlementaires auraient accepté de déposer des amendements au projet de loi 2014 en échange de pots-de-vin atteignant 20 MDH. Selon lui, l'affaire remonte à l'année dernière lorsque les trois députés, dont ni l'identité, ni les partis politiques dont ils sont issus n'ont été révélés, ont été sollicités pour déposer des amendements destinés à faire baisser l'impôt sur le tabac. L'accusation, grave, n'a pas été étayée, ce qui a suscité l'ire du député istiqlalien Abdallah Bekkali qui a accusé Bouanou de non-dénonciation d'un délit de corruption passible d'une peine de deux à cinq ans de prison, assortie d'une amende allant de 2.000 à 50.000 DH en vertu du code pénal. Abdallah Bekkali a interpellé le président du groupe parlementaire du PJD sur les raisons de son «mutisme» concernant cette affaire et «la non-dénonciation d'un délit». Abdallah Bouanou s'en est en outre pris à la députée istiqlalienne Mounia Ghoulam, qui a défendu un amendement sur l'augmentation de la taxe sur le tabac manufacturé, tout en appelant l'opposition à «harmoniser» ses positions à cet égard. L'on reproche donc à Bouanou son silence et le choix du timing pour parler de cette affaire du moins scandaleuse qui devrait faire l'objet d'une enquête parlementaire.