En ces temps actuels, la communauté humaine n'a d'autres choix hormis celui de s'incliner, de se rythmer au ton de son époque. Epoque qui apparaît à la merci d'inspirations, de menus, d'usages ou encore de comportement - type sciemment bouclés par la technologie. Pas toujours passif ou indifférent, le nouveau sujet social se confectionne viscéralement des questionnements. Il cherche à comprendre, à identifier aussi bien les embûches que le bien-être de ce dispositif, de ce processus qui s'infiltre, s'érige sans consentement, aussi illégitimement dans le territoire intime et social. Les faits ou les phénomènes que génèrent les usages aussi bien tendres que croustillants, excitent naturellement l'esprit des utilisateurs. Les nouveautés technologiques incessantes étonnent. Dans le domaine de la langue, en l'occurrence les productions liées aux messages SMS, il se produit de multiples particularités linguistiques. Lesquelles particularités étant devenues la préoccupation majeure de nombreuses personnes, l'activité est créatrice au plan des mots, du mode d'usage et autres tons expressifs. Un langage bien singulier. Langage qui peine à être accepté en raison de sa manière d'être, violation flagrante de toute nature de la langue et au delà de la langue. Or le système SMS s'insère aujourd'hui dans les savoir-faire technologiques personnels, désormais un nouveau langage, une nouvelle langue à connaître. Bien que la communication au moyen de texto dont nul ne peut contester les aspects positifs, représente un gain de temps et d'argent, un intérêt par la force de la surprise ou de l'événement, la conscience, en l'occurrence collective et sociale, s'interroge ou plus encore s'inquiète à propos de ce nouveau mode de communication. Le système peut être impitoyable, transgresse à tout va des rituels langagiers. Une ambiance de paroles écrites qui ne suscite que des questionnements irritants. On pourrait bien, en effet, se demander si ces pratiques ne représentent pas certaine menace pour la langue. Une question dont la réponse demeure généralement en suspend. Des points de vues ici et là opposés, parfois mitigés. Ainsi dans le camp de ceux qui rejettent le dispositif, l'objection se justifie par le fait que le système est pressenti comme un facteur destructeur de la langue. De nombreuses voix, expérimentées en la matière, affirment que le SMS fait beaucoup de mal à l'orthographe car « l›œil est habitué aux fautes et on oublie par exemple les «s» à la deuxième personne, substitue même d'autres lettres bizarres à la place de «s», etc. ». La contamination viendrait du fait que l'usager est doublement exposé aux risques. Exposé de part sa propre production non-conforme aux usages de la langue et de part la lecture des réceptions des tiers. L'activité n'a d'existence que par la projection frontale dans l'écran. Et lorsqu'on se demande si l'intense fréquence de ces pratiques n'entraine pas aux fautes, on n'échappe guère à des assertions telles que par exemple : « Je commets des fautes parce que j›ai l›habitude de marquer en SMS» pour expliquer les erreurs. Alors d'autres sons de cloche tendent plutôt vers la sensation. Dans le camp de ceux qui adhérent au dispositif sans objection, on avance même le plaisir de faire. Et c'est ainsi que se chante le bonheur de vivre les SMS : « Moi je suis pour ! c›est cool ! » Levée de contraintes ou simple libération ? Ailleurs certains vont encore plus loin, criant haut et fort, pour ménager le système de tout réquisitoire. L'activité SMS ne serait nullement la cause de tous les maux. Le SMS ne menace en rien l'orthographe, de même il n'appauvrit nullement la langue. Toujours par rapport à la préservation de la langue on rejette l'idée qui consiste à penser que les nouvelles technologies sont une menace pour l'orthographe. Dans le domaine du vocabulaire, « aucun mal puisque le dictionnaire intègre des nouveaux mots continuellement ». Au plan de l'écrit, les fautes seraient corollaires du niveau des compétences linguistiques personnelles. En somme la pratique du langage SMS n'affecte en rien le niveau de l'orthographe d'un usager disposant déjà d'une bonne maitrise de langue. Une enquête effectuée auprès de collégiens par des jeunes chercheurs a révélé que « les élèves forts ou faibles en orthographe restent respectivement forts ou faibles, et ce quel que soit la densité de textismes contenus dans leurs SMS ». Aussi pour la première fois un événement de taille, à l'effet d'une bombe vient d'éclaircir nettement les tendances. Les résultats sont formels. D'après une étude scientifique effectué par le centre de recherche scientifique (CNRS, Université Poitiers - le monde de l'éducation mars 2014), le langage SMS ne nuit pas à l'orthographe traditionnelle c'est à dire à la langue. Apport fort rassurant grâce à la recherche. Il est vrai que l'on ne transpose pas forcement nos pratiques SMS en nos productions écrites ordinaires. On n'écrit pas n'importe quand, n'importe comment, ni à n'importe qui, au moyen d'un même outil, même registre de langue.