Nul ne peut mettre en doute l'apport considérable des nouvelles technologies à la révolution des moyens de communication. Et aujourd'hui, nul ne saurait se passer ni éviter d'émettre ou recevoir des messages via les indispensables mobiles et portables. Mais nous sommes-nous jamais souciés de l'impact alarmant du langage de communication sur les règles élémentaires de l'orthographe, de la grammaire et de la syntaxe ? -(Par Hassan Aourach)- On communique certes, et on le fait de plus en plus vite, c'est évident, mais, avec un certain recul, on se demanderait si on ne devrait pas regretter l'époque des lettres et missives aux contenus plus soucieux de la formulation de verbes, sujets et compléments et répondant aux exigences de la linguistique de base. Aujourd'hui, dans le langage texto, msn et sur facebook, on ne dit (ou écrit) plus +bonjour+ ni +bonsoir+ ni +salut+ mais, par un souci d'économie de caractères, de rapidité ou de gain de temps, +bjr+, +bsr+ et +slt+ si on ne se contente tout simplement pas des deux " c " (cc) qui s'entendent pour les initiés +coucou+. Ce genre d'onomatopées et de combinaisons de consonnes pullulent dans ce qui est communément appelé +langage SMS+ : Une base de données quasi quotidiennement alimentée en +mots+, codes et signaux par une large communauté d'usagers de forums de communication virtuelle. Faire prévaloir ce nouveau langage au détriment d'une écriture +normale+ et correcte, pourrait se comprendre si le procédé reste limité aux abréviations usuelles, mais cela a commencé à déborder sur une écriture +bâtarde+ le plus souvent incompréhensible et qui pèse lourdement, selon les spécialistes, sur le cumul de connaissances grammaticales acquises au cours de la scolarité. Les abréviations les plus courantes transforment des mots tels +beaucoup+ en (bcp), +à plus+ en (a+), +mort de rire+ (mdr), +t'inquiètes+ (tkt), +désolé+ (dsl) et +cassette+ (K7). Elles sont largement utilisées dans le langage SMS et plus ou moins tolérées par les inconditionnels de l'orthographe, même si des combinaisons comme +kwa 2 9+ (quoi de neuf) ou +a12c4+ (à un de ces quatre) pourraient compliquer la donne et décourager les plus prédisposés à accepter le +langage SMS+. La déformation agressive de l'orthographe et le massacre flagrant de la langue, demeurent toutefois la partie la plus alarmante de cette mouvance texto. Quand +j'arrive+ devient (jariv), +je ne sais pas+ se ramène à (ché pa) et le verbe laisser troque son +ai+ contre un +e+ pour s'écrire (lessé), la situation devient préoccupante et interpelle, de l'avis des observateurs, une vigilance quant à la préservation du niveau linguistique et grammatical des jeunes. A force de recourir à ce langage abrégé, l'utilisateur finira surement par faire prévaloir la faute et creuser encore plus la tombe de la langue correctement écrite, celle qui procurait le plaisir de lire et de relire les lettres et missives d'une époque pré-informatique qui commence vraiment à manquer.