Aguergour, un village de l'atlas que la bureaucratie se hasarde à asphysier

L'esprit de la marche verte continuerons-nous à marcher ou reviendrons-nous à l'esprit frileux bureaucratique de jadis : l'affaire aguergour mène à la question

Pour célébrer le jour commémoratif de la Marche Verte, Aguergour prépare depuis des semaines son 2ème festival de vol libre prévu les 7, 8 et 9 novembre 2014. L'autorisation de la Direction de l'Aviation Civile est acquise, la Fédération Royale Marocaine de l'Aviation Légère et Sportive est associée, les participants disposent tous d'une police d'assurance. Une société ambulancière basée à Marrakech est prévue dans le programme. Tout ce qui est nécessaire à un événement de portée internationale est effectué.
Mais la province de Marrakech, après avoir mis des bâtons dans les roues de l'économie touristique de ce village montagnard, reste plongée dans un profond sommeil. Un sommeil dont seule est capable une bureaucratie paperassière à la bolchevik.
Pourtant, le Ministre de la Jeunesse et des Sports s'était engagé à encourager ce genre de compétitions. C'était en Novembre 2012 lors du premier Festival International de Parapente au Maroc qui avait eu lieu du 08 au 11 Novembre 2012 à Tialouite Boutghrar, près de Kelaat M'Gouna.
A cette occasion, le Ministre avait assuré de l'accompagnement des porteurs de tels projets sportifs par son département et déclaré que ce 1er Festival contribuera à la promotion de ce sport et à l'élargissement de la base de ses pratiquants. Le Ministre avait souligné que ce sport participe à la préservation du patrimoine immatériel régional. En d'autres mots du Capital Immatériel marocain.
Pour promouvoir ce sport à l'international, la Fédération Royale Marocaine de l'Aviation Légère et Sportive (FRMALS) avait mis en place un stand au 36ème Festival de parapente à Grenoble, deux mois plus tôt.
La Province d'Al Haouz collabore au 1er festival d'Aguergour pour ensuite interdire la pratique de ce sport
En novembre 2013, Le Club de vol libre d'Aguergour, sous l'égide de la Fédération Royale Marocaine de l'Aviation légère et Sportive, en collaboration avec la province d'Al Haouz et le Conseil provincial du tourisme, organise le 1er festival de vol libre d'Aguergour. En plus d'un événement purement sportif, un des objectifs de ce festival est de promouvoir le village en tant que destination pour le tourisme sportif, tourisme national et international, tourisme faisant déjà vivre de façon directe une trentaine de familles.
De renommée internationale, le petit village Aguergour situé à 40 km de Marrakech a développé une économie locale construite patiemment au fil du temps et fil à fil autour du Club Vol Libre Aguergour
Cette économie locale saisonnière constituée de gîtes, d'auberges et de maisons d'hôtes dépend presque exclusivement de la pratique du vol libre. Le site accueille en haute saison jusqu'à 300 sportifs par semaine, nationaux et étrangers. Cette économie, comme celle de toutes les régions du pays, chacune représentant quelques «gouttes», participe à nourrir notre «fleuve» nationale qu'est le PIB (voir l'article Le fleuve et l'économie) , nos entrées en devises si nécessaires à notre balance des paiements, à fixer les populations dans leur terre ancestrale, terre qu'ils chérissent et s'échinent à développer. Cette population fière et travailleuse ne tend pas la main à l'Etat, préfère ne pas avoir à investir les villes avoisinantes et battre le pavé dans l'espoir de pouvoir parasiter les caisses des citoyens travailleurs, caisses de la Nation, caisses de l'Etat, cette population laborieuse veut qu'on ne lui enchaîne pas les mains, ces mains qui produisent et enrichissent le pays.
La chute accidentelle d'un participant étranger lors du 1er festival affole nos frileux bureaucratistes. Deux jours après la fin de la compétition, le Gouverneur décide d'interdire le vol en parapente. Pourtant, tous les participants sont assurés.
Les raisons invoquées par les autorités feront tellement rire, nous serons tellement moqués par tout ce que l'univers compte de personnes sensées qu'il serait mieux, pour ne pas porter préjudice à l'image du pays et à la promotion officielle de notre tourisme, de ne pas les citer.
Et puis.
Et puis, quel sport n'a jamais eu à déplorer un accident mortel ?
Quelle activité humaine n'a jamais eu à déplorer un accident mortel?