Le dernier rapport de Human Rights Watch (HRW) a outrepassé son objet en recommandant de doter la Minurso d'un mandat de monitoring des droits de l'Homme, une proposition qui s'inscrit en faux par rapport aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, et péché par un parallélisme absurde et malavisé entre les provinces du sud, un havre de paix et de stabilité, et les camps de Tindouf, devenu un mouroir à ciel ouvert et repère des convoitises funestes des groupes terroristes. La dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara, telle qu'elle a été reconduite sans altération aucune, en avril dernier, met justement en avant le rôle des Nations Unies dans la résolution du conflit du Sahara, qui passe impérativement par un respect scrupuleux des paramètres de négociations tels qu'ils avaient été définis par l'organe exécutif onusien pour aboutir à une solution politique définitive. Il s'agit là d'un objectif immuable frappé du sceau de l'engagement solennel de l'ONU, qui est en même temps le noyau du sens de la mission de cette dernière. S'en départir reviendrait à mettre en péril le processus onusien dans son ensemble. Réagissant à cette recommandation de HRW, Peter Pham, Directeur de l'Africa Center, relevant du prestigieux think tank, Atlantic Council, a affirmé qu'»on ne saurait imposer un tel mandat dans les provinces du sud, qui relèvent d'un Etat souverain, à savoir le Royaume du Maroc, un pays dont les progrès et les avancées continues en matière des droits de l'Homme sont reconnus et soutenus par la communauté internationale». Il est évident que «le rapport de HRW est allé très loin», a estimé l'expert américain, en pointant du doigt les «fausses équivalences» entre les camps de Tindouf, cette zone de non-droit, au sud-ouest de l'Algérie, et les provinces du sud du Royaume, «qui connaissent un développement extraordinaire en la matière». «Je pense qu'il est injuste, mal-informé et franchement irréaliste de s'adonner à ce genre de fausses équivalences entre la situation qui prévaut à Tindouf, où des réfugiés sont parqués dans des conditions inhumaines en dehors du droit international, et un Etat souverain, membre des Nations Unies, qui connaît une dynamique ininterrompue de développement extraordinaire», a expliqué cet expert US, qui est souvent sollicité pour apporter ses témoignages lors d'auditions au congrès des Etats-Unis. Un règlement politique à la question du Sahara est la seule voie possible qui préserve l'engagement onusien des manigances des apprentis sorciers de la géopolitique voulant faire dérailler le processus de négociations de sa trajectoire juridique, éthique et morale. Prenant à témoin la communauté internationale et suite aux appels incessants du Conseil de sécurité des Nations Unies pour sortir le processus de négociations de l'impasse, le Royaume a mis sur la table le plan d'autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, une proposition qui se démarque par son caractère inclusif, audacieux, ainsi que par la richesse de son contenu et la promesse d'un avenir fait de prospérité et de bien-être partagés. Né d'un vaste processus de consultations à l'échelle nationale avec une participation active et féconde des différents segments de la société marocaine, le plan d'autonomie a vite suscité l'adhésion des grandes puissances de Washington à Paris, en passant par Madrid et Londres, en y voyant la promesse d'un avenir meilleur pour les populations concernées, mais aussi un gage de stabilité pour une région sous la menace et les convoitises croisées des groupes terroristes et des bandes criminelles qui sévissent dans la région sahélo-saharienne avec la complicité avérée des milices du polisario. La complaisance et le repli, voire la démission du droit de l'hommisme international, face à cette tragédie sans nom qu'endurent dans leur chair les pensionnaires des camps de Tindouf ne doivent pas se substituer à l'urgente obligation des différents organes des Nations Unies, notamment le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR), d'assurer une présence significative dans lesdits camps et de garantir la protection de ces populations. Pointant du doigt les omissions du rapport du HRW, l'ancien ambassadeur américain, Edward Gabriel, met en avant la dynamique vertueuse en matière des droits de l'Homme que connaît le Maroc, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui trouve son expression à travers, entre autres, la mise en place de l'Instance Equité et Réconciliation (IER), qui a soldé les violations passées des droits de l'Homme, et le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), une instance dont l'action est marquée par l'indépendance. C'est pour ces raisons, a poursuivi l'ancien diplomate US, que le rapport de HRW pèche par omission et une comparaison qui n'a pas lieu d'être, «dans la mesure où le Maroc, un havre de paix et de stabilité régionale, a su consolider les fondements de l'Etat de droit et mettre en place les structures d'une gouvernance démocratique, dans un cadre épanouissant pour les différents acteurs de la société civile et permettant un dialogue ouvert sur les grandes questions sociétales». D'un autre côté, a-t-il dit, les camps de Tindouf «sont fermés aux visites des observateurs étrangers» du fait d'une bande criminelle, dont la collusion avec les groupes terroristes, comme Al-Qaida dans le Maghreb Islamique, n'est plus à prouver, en faisant observer que le refus de l'Algérie et des séparatistes de toute idée de recensement des populations qui y sont séquestrées cache leur crainte que les détournements et le trafic de l'aide internationale ne soient démasqués et que le nombre de ces populations ne soit substantiellement revu à la baisse». Mus par une obligation morale, des Congressmen et des think tanks américains se sont, à maintes reprises, élevés contre les violations «flagrantes» des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf et ont interpellé le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, quant à l'urgence d'assurer la protection des populations qui y sont parquées contre leur gré. L'absence d'une solution politique durable au conflit du Sahara ne doit aucunement priver les pensionnaires des camps de Tindouf de leurs droits dans le cadre de la légalité internationale, dont le droit de retour à la mère patrie. L'Algérie, déplore-t-on, continue de déserter avec désinvolture et cynisme ses obligations contractées dans le cadre du droit international et continue de ne pas honorer ses engagements à l'égard des populations séquestrées sur son sol, conformément à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et du Protocole y afférent de 1967. Alors que les violations des droits de l'Homme se font à une échelle industrielle aussi bien à Tindouf qu'en Algérie sur fond de déliquescence éthique et morale, le pouvoir algérien s'est lancé sans gêne aucune dans une tentative d'instrumentalisation de la question des droits de l'Homme pour faire dévier le processus de négociations de sa trajectoire. Fort de ses droits historiques irréfragables sur son Sahara et d'une dynamique citoyenne et de développement perçue comme modèle de développement régional efficient, le Maroc s'est engagé dans un processus de consolidation des droits de l'Homme, dans le cadre d'une dynamique nationale volontariste qui bénéficie de l'adhésion de toutes les forces vives de la nation et ne saurait être perturbé par des manœuvres désespérées des ennemis de l'intégrité territoriale qui se distinguent par le vide sidéral de leur posture négationniste, laquelle posture fait le lit au terrorisme, au narcotrafic et au trafic des êtres humains des camps de Tindouf, en Algérie, jusqu'à la bande Aouzou au Tchad, une zone baptisée «Arc d'instabilité» par les Nations Unies. Le conflit du Sahara dit occidental, rappelle-t-on, est un conflit imposé au Maroc par l'Algérie qui finance et qui héberge sur son territoire à Tindouf le mouvement séparatiste du Polisario. Le polisario soutenu par le pouvoir algérien revendique la création d'un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une intégration économique et sécuritaire régionale.