Le Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui a prorogé pour une année le mandat de la MINURSO, a demandé solennellement au Haut Commissariat aux Réfugiés de continuer à œuvrer pour la réalisation de l'enregistrement de la population des camps de Tindouf. C'est la première fois que le Conseil de Sécurité exige le recensement des séquestrés de Tindouf. L'Algérie a refusé obstinément pendant des décennies à ce que soit connu le nombre des habitants des camps de Lahmada. On sait, en effet, qu'outre les populations sahraouies qui ont été enlevées et ramenées de force dans les camps de Tindouf, l'Algérie avait procédé au gonflement du nombre de ces populations en englobant des subsahariens touchés par la famine. Le but d'une telle opération était évident : - prétendre que le nombre des « réfugiés sahraouis » était important, et ce, dans le cadre du processus d'identification ; - profiter au maximum de l'aide humanitaire internationale qui finit, d'ailleurs, par être détournée par les dirigeants du Polisario, au lieu de parvenir aux séquestrés qui vivent dans des conditions inhumaines. Les Nations Unies veulent donc tirer au clair cette question et connaître le nombre exact des populations qui souffrent de l'enfer des camps de séquestration. D'autre part, les Nations Unies estiment que le recensement refusé par l'Algérie des années durant constitue un préalable juridique incontournable pour une protection internationale effective des populations retenues dans les camps de Tindouf et un instrument indispensable pour leur permettre d'exprimer leur volonté. L'Algérie et le Polisario n'ont cessé de faire de la question des Droits de l'Homme un leitmotiv pour reprocher au Maroc leur violation, mais quand il s'agit de la situation des Droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, ils refusent, de toute évidence, de permettre aux organisations humanitaires internationales et au Haut Commissariat aux Réfugiés de s'enquérir du respect des droits fondamentaux des réfugiés auxquels ils interdisent toute expression d'opinion. Le cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud est révélateur de cet état. De plus, la démarche d'instrumentalisation et de torpillage adoptée par l'Algérie a été désavouée par le Conseil de Sécurité qui a salué, par contre, l'approche sérieuse et responsable prônée par le Maroc. La Résolution du Conseil de Sécurité ne fait aucune référence à un quelconque « mécanisme international de monitoring des Droits de l'Homme ». La Résolution a pris note du rapport du Secrétaire Général qui met en relief la dynamique de réforme profonde et vertueuse engagée par le Maroc au cours des derniers mois ». Le Conseil de Sécurité s'est félicité, par ailleurs, de la mise en place par le Maroc du Conseil National des Droits de l'Homme et de son engagement à poursuivre son interaction positive avec les procédures du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU à travers la nouvelle délégation interministérielle aux Droits de l'Homme. La question que se posent maintenant les observateurs est de savoir si l'Algérie va permettre au Haut Commissariat aux Réfugiés de recenser les populations de Tindouf ou si elle va persister dans son intransigeance et son refus catégorique de faire éclater la vérité. Il appartient aux Nations Unies d'agir pour mettre en œuvre l'appel lancé par le Conseil de Sécurité dans sa Résolution sur le Sahara et d'exiger de l'Algérie qu'elle se conforme aux décisions onusiennes en permettant l'enregistrement et l'identification des séquestrés de Tindouf et en autorisant les organisations internationales des Droits de l'Homme d'enquêter sur place pour s'assurer du respect de ces droits au profit de ces populations.