Le Real Madrid a puni les errements défensifs du FC Barcelone (3-1) et recollé en tête, samedi lors de la 9e journée du Championnat d'Espagne, infligeant au leader catalan sa première défaite dans la compétition cette saison malgré les grands débuts de Luis Suarez. L'attaquant uruguayen, titulaire pour son retour de suspension, n'a pas suffi au stade Bernabeu: malgré sa passe décisive sur l'ouverture du score signée Neymar (4), les Catalans ont ensuite encaissé leurs premiers buts dans cette Liga par Cristiano Ronaldo sur penalty (35), Pepe sur corner (50) et Karim Benzema en contre (61). Cette prestigieuse victoire dans le clasico permet au Real (21 pts) de revenir à un point de la tête, toujours occupée par le Barça (22 pts), qui ressort meurtri de ce choc, à l'image d'Andres Iniesta, sorti en raison d'une blessure à un mollet à la 70e minute. Et les Catalans pourront ressasser longtemps leurs faux-pas défensifs, qui ont permis à un Real ultra-réaliste de l'emporter: une main de Gerard Piqué dans la surface synonyme de penalty, un mauvais marquage sur corner et un cafouillage coupable sur une contre-attaque merengue. "Ils nous ont punis sur les actions clés et l'adversaire est un juste vainqueur", a d'ailleurs reconnu l'entraîneur barcelonais Luis Enrique. Dans ce match électrique, le technicien n'a pas hésité à lancer Luis Suarez, à peine de retour après ses quatre mois de suspension avoir mordu sur un adversaire au Mondial-2014. Dans l'ensemble, l'Uruguayen n'a pas semblé intimidé par le contexte hostile de son début officiel avec le Barça: sur l'ouverture du score, c'est lui qui a alerté Neymar d'une longue diagonale, le Brésilien a contrôlé, repiqué au centre et marqué d'un tir placé (4). Mésentente au Barça, tête froide au Real Le Barça aurait d'ailleurs pu mener 2-0, si Messi, sur un nouveau centre dangereux de Suarez, n'avait pas buté sur le gardien Iker Casillas (23). Mais l'Argentin a raté l'occasion d'égaler le record du mythique attaquant Telmo Zarra, toujours unique meilleur buteur de l'histoire du championnat espagnol avec 251 buts. "La clé du match a été l'effort que nous avons fourni", s'est réjoui l'entraîneur merengue Carlo Ancelotti après la rencontre. "Nous n'avons pas perdu la tête après avoir encaissé ce (premier) but." De fait, piqué au vif, le Real a su revenir en gardant sa discipline et sa vitesse en contre. Benzema a trouvé la transversale (11), Madrid a continué à pousser et finalement une main de Piqué a offert aux Madrilènes un penalty que Ronaldo a transformé (35), soit son 16e but en Liga cette saison. Nouvelle erreur, même sanction: après la pause, le Portugais Pepe, seul sur corner, a donné l'avantage au Real d'une tête puissante (50). Et c'est alors qu'est intervenu le tournant de la rencontre: sur un corner mal tiré par Ivan Rakitic, Iniesta et Javier Mascherano ne se sont pas entendus et, au bout de la folle contre-attaque menée par Isco, Ronaldo et James, l'intenable Benzema a marqué d'une frappe croisée avec l'aide du poteau (61) Un mois après la défaite sur la pelouse du Paris SG en Ligue des champions (3-2), le Barça version Luis Enrique a confirmé son inquiétante fébrilité lors des grands rendez-vous. Le Real, champion d'Europe en titre, a pour sa part marqué son territoire et définitivement effacé ses ratés de début de saison. Mais le Championnat d'Espagne est loin d'avoir choisi son futur vainqueur, car Valence, qui a déroulé devant Elche (3-1) en l'honneur du Singapourien Peter Lim, son nouveau propriétaire, pointe à la troisième place avec 20 points. Et Séville (4e, 19 pts), qui reçoit Villarreal dimanche, peut revenir à hauteur du Barça, tandis que l'Atletico Madrid (5e, 17 pts), en déplacement à Getafe dimanche soir, ambitionne également de se rapprocher du sommet.