Le calvaire que vit la jeune sahraouie Mahjouba Mohamed Hamdidaf depuis l'été dernier dans les camps de la honte à Tindouf vient mettre à nu encore une fois les violations flagrantes des droits de l'Homme, les pratiques d'esclavage et les souffrances qu'endurent les séquestrés dans ce territoire, loin des regards de la communauté internationale. L'affaire de la séquestration par le +polisario+ de la jeune fille âgée de 23 ans en dit long sur la réalité et la vérité d'un mouvement de séparatistes qui enferme contre leur gré des femmes, des personnes âgées, des enfants et des hommes dans des conditions inhumaines et désastreuses. Mahjouba Mohamed Hamdidaf, qui porte la nationalité espagnole depuis 2012, s'était rendue dans les camps de Tindouf l'été dernier pour visiter ses parents biologiques, mais elle est aujourd'hui «privée de liberté de mouvements et retenue contre son gré». La fille, qui travaillait depuis quelques mois pour le compte de la «Marie Curie Fondation Care» à Londres, et qui comptait poursuivre ses études supérieures dans la capitale britannique, s'est vue ensuite retirer son passeport et son argent pour l'empêcher de retourner Europe. Cette affaire, qui n'est pas en fait la première ni la dernière dans le registre macabre des violations de droits humains commises par les dirigeants du +polisario+ et leurs maîtres algériens, dévoile, une fois de plus, que la pratique d'esclavage dans les camps de Tindouf, notamment contre les femmes et les enfants, ne peut pas être éternellement occultée au monde. De nombreuses organisations internationales de défense des droits de l'Homme, des ouvrages et mêmes des documentaires ont dévoilé cette pratique qui porte atteinte à la dignité humaine et dénoncé le silence de la communauté internationale et notamment de l'Etat algérien, qui héberge, finance et encadre les dirigeants du +polisario+. Dans son dernier rapport, présenté samedi dans la capitale algérienne, Human Rights Watch (HRW) a attesté de la persistance de l'esclavage dans les camps de Tindouf, joignant ainsi sa voix aux nombreuses ONGs ayant déjà dénoncé ces pratiques dégradantes de la dignité humaine. Pour étayer le constat établi dans son rapport sur la situation des droits de l'Homme dans les camps, l'organisation internationale a mis en ligne une vidéo portant un témoignage poignant de l'une des victimes de cette pratique des temps révolus. Dans cet enregistrement intitulé «Un cas d'esclavage moderne», HRW donne la parole à Salem Bilal Mohamed Salem qui affirme avoir été enlevé et séparé de sa famille à l'âge de 4 ans. Au lieu de prendre le chemin de l'école comme ses pairs, Salem Bilal a été «forcé à travailler pendant 18 ans sans la moindre rémunération» et n'a pu retrouver «la liberté» que l'été 2013, soit 18 ans après sa transformation en esclave. Les pratiques abusives du +polisario+ ont été même mises à nu au grand écran. «Stolen», un film-documentaire, réalisé par la Bolivienne Violeta Ayala et l'Australien Dan Fallshaw, relate à travers des déclarations accablantes, que des milliers d'habitants des camps de Tindouf sont victimes d'»un esclavage moderne». Selon les témoignages contenus dans ce documentaire, les camps de Tindouf seraient divisés en deux camps, l'un pour les noirs de peau et l'autre pour les blancs, qui, eux, dirigent les camps. D'autre part, un livre-roman de l'écrivaine et journaliste espagnole Reyes Monforte, intitulé «Besos de Arena», publié dernièrement, décrit et dénonce les pratiques infrahumaines et d'esclavage imposées par la direction du +polisario+ aux habitants des camps où les femmes de couleur sont l'objet de troc contre des marchandises à l'abri des regards de la communauté internationale. Le personnage principal de ce roman, Laia, qui a passé des nuits et des nuits attachée par une corde à une fourgonnette pour ne pas avoir accompli ses tâches domestiques, illustre le cas des milliers d'enfants dont le droit à l'enfance et à la liberté innocente à été violé et bafoué par des dirigeants qui s'enrichissent au détriment des souffrances des enfants et des personnes âgées, relate l'ouvrage. Monforte, auteur de plusieurs livres dont «Un Burka por amor» et «La rosa encendida» impute aux autorités algériennes l'entière responsabilité des souffrances des populations de Tindouf, soulignant que l'Algérie «connue par son macabre registre d'assassinats extrajudiciaires, de tortures et de disparitions», n'a accueilli sur son sol les tortionnaires du +polisario+ que pour le seul objectif de nuire aux intérêts du Maroc. Après 39 ans de massacres et de pratiques infrahumaines commis par le +polisario+, l'évidence s'impose d'elle-même, le cas de Mahjouba est révélé à temps pour éveiller les consciences vives.