Le marché du ciment ne se porte pas bien. A en croire les derniers chiffres de la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière), les ventes de ciment ont enregistré, à fin septembre 2014, une baisse de 5,7%. Cette situation, certes inquiétante, trouve son origine dans plusieurs facteurs : réduction drastique des investissements de l'Etat, crise du marché immobilier, baisse des nouveaux chantiers de construction, attentisme des investisseurs, recul de la demande, aussi bien nationale qu'étrangère, rareté et cherté du foncier, notamment dans les régions de Casablanca et Rabat, et renchérissement du coût de la construction,... Selon le ministère de l'Habitat et de la Politique de la ville, c'est la région d'Oued Eddahab-Lagouira qui a accusé la plus forte baisse des ventes de ciment au cours de la période en question. La seconde place revient à la région du Grand Casablanca, qui détient le record des ventes de ciment en termes de quantité, avec 1.398.555 tonnes de ciment écoulé à fin septembre 2014, qui a enregistré un recul de 8,9% d'une année à l'autre. Par contre, la région Guelmim-Es-Smara aura consommé, à fin septembre 2014, près de 150.770 tonnes de ciment contre seulement 120.725 tonnes à la même période en 2013, marquant, ainsi, la hausse la plus importante des ventes de ciment chiffrée à 24,9%. Le deuxième rang est occupé par la région de Tanger-Tétouan avec une évolution de seulement 3,3% sur la même période. A noter aussi que la consommation de ciment, elle-aussi, n'incite pas à l'optimisme. Les professionnels s'attendent à ce qu'elle baisserait de 4,4% en 2014. Ils prévoient même le pire, à savoir un ralentissement de la consommation pour les trois prochaines années pour atteindre en 2017 une consommation de 13,7 millions de tonnes. Force est de rappeler dans ce sens que c'est en 2005 que la consommation nationale avait franchi le cap des 10 millions de tonnes. Rappelons que le marché du ciment marocain est dominé par quatre acteurs principaux : Lafarge, Ciments du Maroc Holcim Maroc et CIMAT. Tout récemment, le chef du gouvernement vient d'approuver la fusion entre Holcim Maroc et Lafarge Maroc sans contreparties en termes de positions concurrentielles. La part de marché des deux groupes cimentiers réunis dépassera ainsi 65%. Considéré comme l'un des révélateurs de la santé économique du pays, le secteur du ciment occupe actuellement une place importante dans le tissu socioéconomique marocain, et ce, en raison de sa forte contribution à la création de la valeur ajoutée, la promotion de l'emploi, la lutte contre l'habitat insalubre et la protection de l'environnement.