L'importance grandissante des moyens de paiement dans le système financier marocain fait de la sécurité de leur utilisation une condition nécessaire au maintien de la confiance du public dans la monnaie et au bon fonctionnement de l'économie dans son ensemble. Il est ainsi primordial que les utilisateurs de services de paiement puissent disposer de moyens de paiement fiables et sécurisés. Dans ce cadre, et à l'instar des autres Banques centrales, Bank Al-Maghrib s'est attelée à assurer un alignement sur les meilleures pratiques internationales en terme de sécurité compte tenu, notamment, de sa responsabilité en matière de crédibilisation des instruments de paiement et de maintien de la confiance des utilisateurs. Ainsi, outre son rôle de sécurisation de la monnaie fiduciaire dont elle a le privilège d'émission, Bank Al-Maghrib veille à promouvoir les conditions de bon fonctionnement et de sécurité des instruments de paiement scripturaux, d'autant plus que ces moyens représentent un poids économique de plus en plus important. Au titre de l'année 2013, le nombre de faux billets décelés par BAM a accusé un recul par rapport à l'année précédente, passant de 11 649 billets et 1,4 million de dirhams à 7 681 billets et 0,86 million de dirhams, traduisant une régression de l'ordre de 34% et 38%. Cette baisse résulte principalement de la mise en oeuvre de la Clean Note policy associée aux efforts de protection de la monnaie nationale contre le faux monnayage. Cette diminution a concerné toutes les coupures avec 38%, 45%, 26% et 15%, respectivement, pour les coupures de 200, 100, 50 et 20 DH. La coupure de 200 DH représente, à elle seule, 38% du nombre total de contrefaçons contre 20%, 26% et 16%, respectivement, pour les coupures de 100, 50 et 20 DH. S'agissant de la part des faux billets dans le volume en circulation, celle-ci demeure faible à 6 billets par million de billets en circulation, contre 9,5 billets en 2012 et 10 billets en 2011. La valeur moyenne de la contrefaçon s'est établie à 113 DH en 2013 contre 119 en 2012, alors qu'elle s'est maintenue à près de 128 DH entre 2009 et 2011. Surveillance des moyens de paiement scripturaux Dans le cadre des efforts de Bank Al-Maghrib pour mettre en conformité l'ensemble des systèmes monétiques des établissements bancaires avec les standards internationaux, la Banque suit sur une base trimestrielle, l'état d'avancement de la migration des cartes bancaires domestiques vers la norme EMV. Ce suivi fait ressortir que la migration vers la norme EMV demeure en deçà du niveau cible, même s‘il a enregistré une progression sensible, s'établissant à 47,23% à fin décembre 2013 au lieu 33,72% à fin décembre 2012. La hausse du taux de migration EMV résulte essentiellement de l'accroissement du rythme de conversion de l'encours des cartes labélisées Visa et Mastercard dont le taux de migration à fin 2013 s'est établi à près de 60%. Toutefois, ce taux demeure impacté par le retard accusé par un établissement bancaire dont l'encours des cartes représente plus de 20% du parc monétique national. Par ailleurs, le parachèvement du projet de migration de l'ensemble des cartes domestiques est largement tributaire de la conversion des cartes cmi vers la norme CPA, dont le taux demeure limité à 14,7% à fin décembre 2013. Dans le cadre de sa mission statutaire de surveillance des moyens de paiement, Bank Al-Maghrib veille au respect des dispositions légales concernant l'émission et la gestion des moyens de paiement. Dans ce sens, l'examen des aspects réglementaires et fonctionnels relatifs à des solutions de paiement émises par certains établissements a permis de statuer sur leur non conformité par rapport aux textes en vigueur, et a entraîné la saisine des sociétés gestionnaires afin de prendre les mesures nécessaires pour se mettre en conformité avec les textes régissant les moyens de paiement. Dans le cadre de son orientation stratégique pour le développement de la bancarisation, de l'inclusion financière et de l'accès aux services financiers de base des populations à bas revenus, la banque a poursuivi ses actions visant la promotion de l'utilisation des moyens de paiement électroniques, notamment ceux de nouvelle génération. A ce titre, l'ouverture du marché des paiements, qui constitue un véritable vecteur de dynamisation des paiements électroniques, a été confrontée, dans les faits, à un certain nombre de résistances liées à la menace concurrentielle que constituent les nouveaux acteurs qui désirent investir le créneau d'acquisition notamment, en termes de qualité de services et de grille de tarification plus compétitive. Aussi, la Banque s'est-elle attachée, au cours de cet exercice, à examiner les solutions alternatives permettant d'accélérer le processus d'intégration des nouveaux opérateurs de paiement.