Santa Barbara était une sœur catholique de l'église qui soignait bénévolement les malades de Larache pendant le protectorat. Elle distribuait des médicaments gratuitement à l'heure où la population souffrait du manque de soins et surtout de pauvreté. Tout le monde l'aimait. Elle constituait l'image de la sainteté et de la dévotion. Les Marocains la respectaient et les deux religions l'Islam et le christianisme vivaient en paix conjointement dans la ville de la tolérance. C'était en 1930. Le premier contingent de l'armée espagnole avait un amour pour le football, une passion qui a toujours caractérisé les Ibériques. Ses supérieurs contactaient Madrid pour obtenir un budget pour la construction d'un stade. Larache avait à cette époque son premier terrain de football avec des gradins et une petite tribune et choisissait le nom de Santa Barbara. Maintenant, il est en chantier et bientôt il sera ouvert au public. Mais grâce aux autorités locales, le comité d'organisation du jubilé avec l'appui de la presse tangéroise dont les membres avaient eu une importante réunion avec le gouverneur l'ont utilisé pour fêter un grand joueur larachois ex international de la meilleure sélection marocaine de tous les temps, l'équipe qui avait tenu en échec l'Espagne de Di Stefano, Puskas et Gento aux éliminatoires de la coupe du monde de Chili en 1961 après un excellent match au stade Bernabeu 3-2 une défaite honorable. Riahi jouait ailier gauche aux côtés de Labied, Jdidi, Bettache, Larbi, Tibari, Ben Barek de Malaga, Ibrahim Tatum, Zhar et Belmahjoub. Hassan Akesbi était blessé. Le stade Santa Barbara a revêtu sa plus belle parure avec son nouveau gazon synthétique et une tribune artificielle en métal pour les invités. Le tout Larache était mobilisé : anciens dirigeants présidents du Chabab Al Araichi, dirigeants, joueurs, journalistes pour donner tout l'éclat à la fête. Riahi enfant prodigue de la ville était radieux et pleurait de joie. Il regrettait l'absence de ses trois collègues d'équipe nationale Hassan Akesbi opéré à Madrid, Abdallah Malaga retenu en Espagne pour obligations professionnelles et Mohamed Ryad ex KAC indisponible pour maladie. Son autre collègue de Barcelone Jaime Sabate était le premier des arrivés. Ancien entraineur de Betis de Séville, il était l'émissaire de l'Espagnol catalan qui envoyait une lettre sympathique de félicitations signée par le président du club. Le jubilé était un rendez-vous des retrouvailles : des figures emblématiques, charismatiques, des figures célèbres du football marocain. On revoyait avec plaisir le doyen des gardiens de but du Maroc Labied ex MAS, Boujemaâ du KAC, Hazzaz accompagné de Moulay Driss un autre crack de la ligne médiane et de Tazi, Faras le ballon d'or africain 1970, Guezzar, Larbi Ahardane du WAC, Baba d'El Jadida, Arrouba et Kaled Labied du FUS, Rafahya. Du côté des dirigeants de classe de l'élite footballistique marocaine Hanat, ex président du Raja, Dr Sentissi, ex président du WAC, et le revenant un autre ex président du WAC disparu de la scène sportive Boubker Jdaim. Tout ce beau monde au stade Santa Barbara de Larache était un évènement jamais connu à la ville. Les jeunes générations qui avaient l'habitude d'entendre parler des meilleurs footballeurs du pays avaient la possibilité de les voir de près et même de prendre des photos souvenirs avec eux. A cette occasion, deux rencontres opposaient d'abord les journalistes de Tanger Métropole à leurs collègues du Casa et Rabat avec un résultat final (2-2) puis la sélection Maroc Sport et Amitié à la sélection du Nord 7-3 en faveur des Nordistes. Dans le premier match, il était vraiment agréable de voir comment les hommes de la plume et du micro chaussaient les godasses oubliant les reportages ou les commentaires et dans le second il était curieux de remarquer comment évoluaient les ex internationaux Khalifa, Faras, Guezzar et Rafahya... La journée était clôturée par une réception à l'hôtel de ville où Saïd Benmansour, ex président de la commission d'arbitrage à la FRMF, a présenté tous les invités de marque en traçant l'historique de leur carrière tout en souhaitant à Riahi une longue vie. A ses côtés, il y avait le grand entraineur Abdallah Settati.