Les Chefs d'Etat membres de l'alliance nord atlantique (OTAN) se sont réunis au Royaume Uni pour une conférence dont les enjeux seront déterminants pour les équilibres mondiaux. La réunion a été, en effet, dédiée à la volonté de contrer les élans belliqueux du président russe Vladimir Poutine en Ukraine. Certes, depuis la fin de la guerre froide, les relations entre l'héritière de l'ex-URSS et l'Alliance ont toujours été sensibles, mais avec la crise ukrainienne, la situation en devient de plus en plus délicate dans une région où se confrontent les aires d'influences occidentales et Russe. À ce titre, l'OTAN entend rassurer ses partenaires d'Europe de l'Est, notamment les pays baltes ainsi que la Pologne. D'où l'annonce, vendredi dernier, d'un plan de réactivité (Readiness Action Plan) destiné à accélérer un éventuel déploiement militaire. Dans le cadre d'une force de réaction rapide, déjà constituée et qui compte 5000 hommes, l'OTAN serait désormais en mesure de projeter «plusieurs milliers d'hommes» dans un délai de 48 à 72 heures. Cette réactivité a été possible grâce au prépositionnement de matériels, au développement logistique et aux moyens aéroportuaires accrus. La tension a atteint son paroxysme avec la suspension par la France de la livraison du premier navire de guerre, «Le Mistral», à la Russie. Une source diplomatique française a précisé que le contrat était «suspendu jusqu'à novembre», soit un mois après la date prévue de livraison. «C'est à cette date que l'on verra s'il y a des conséquences financières», a précisé cette source, ajoutant que celles-ci pourraient atteindre «un milliard d'euros». Si la crise ukrainienne domine les discussions qui animent le sommet de l'OTAN, la situation en Irak et en Syrie préoccupe aussi au plus haut point les Alliés. L'alliance atlantique a unanimement condamné «les actes barbares» de l'Etat islamique (EI), que les Etats-Unis entendent combattre en formant la base d'une coalition. La lutte contre l'EI, organisation qui a proclamé un califat islamique à cheval sur la Syrie et l'Irak et multiplie les exactions dans ces deux pays, a été l'une des dominantes de la deuxième journée du sommet de l'Otan. Et le sujet était au centre du dîner des chefs d'Etat jeudi soir. Menace grandissante, l'Etat Islamique représente un danger sécuritaire majeur pour tous les pays de la région, y compris pour le Maroc dont 2600 de ses citoyens ont rejoint les rangs de l'EI. La question est, à ce titre, centrale pour notre pays qui aspire à devenir un acteur majeur au niveau régional et continental. Le Maroc devra, en effet, se positionner de manière à garantir ses intérêts stratégiques tout en s'assurant de la sauvegarde de sa zone d'influence en construction, au niveaux sécuritaire, économique et social.