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Les deux partis réclament une commission nationale indépendante de supervision des élections Dans un communiqué commun au sujet des prochaines élections : L'Istiqlal et l'USFP déclinent une vision commune et fustigent le gouvernement
Le Comité exécutif du Parti de l'Istiqlal (PI) et le Bureau politique de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) ont tenu, le 16 juin au siège central du PI, une conférence conjointe dans le cadre des préparatifs des prochaines élections au cours de laquelle les deux parties ont examiné et analysé le contexte général dans lequel se dérouleront les prochaines échéances et ce qui caractérise ce contexte, ainsi que les conditions juridiques et logistiques en rapport avec ces opérations électorales, en plus des revendications les plus importantes des deux partis en tant que formations nationales, démocratiques et ayant une légitimité historique du fait qu'elles constituent le prolongement du Mouvement national. Cette conférence qui a été présidée par Hamid Chabat, Secrétaire général du PI, et Driss Lachgar, Premier secrétaire du parti de la rose, intervient dans le cadre de l'action commune et de la coordination que les deux partis n'ont cessé de pratiquer en exécution de la Charte de coordination qu'ils ont conclue et conformément à l'alliance stratégique qui a uni le PI et l'USFP, d'autre part, le long de leur parcours politique qui a marqué leur cheminement et qui a eu des résultats positifs sur le pays dans son ensemble. Cette conférence a été couronnée par la publication d'un communiqué conjoint au sujet des prochaines échéances, dont voici la traduction : "En application du mémorandum conjoint de coordination conclu entre le Parti de l'Istiqlal et l'Union socialiste des forces populaires et partant de l'alliance stratégique historique qui les lie, les directions des deux partis ont constitué une commission conjointe en vue de concevoir et de formuler une vision commune de la façon d'aborder les prochaines élections. En annonçant une approche commune de ces échéances, les directions des deux partis affirment que la revendication d'élections libres et honnêtes a toujours été l'une des revendications centrales du Mouvement national depuis l'aube de l'indépendance, comme elles ont constitué la pierre angulaire des doléances de la Koutla nationale démocratique dont l'origine et le référentiel se retrouvent dans tous leurs documents et mémorandums adressés par les deux partis à feu SM Hassan II. Partant de ce grand héritage doctrinal, intellectuel et national, les deux paris considèrent qu'il est totalement exclu de détacher le débat autour des élections du contexte national que connaît notre pays et au sujet duquel ils ont déjà attiré l'attention. Le pays a, en effet, échoué dans l'amélioration du processus démocratique inauguré à la faveur de l'adoption de la Constitution du 1er juillet 2011, fruit d'un long et âpre combat contre la tyrannie et l'autoritarisme, échec qui est le résultat d'une gestion gouvernementale catastrophique, laquelle a ramené le pays des années en arrière en raison d'une tendance gouvernementale engluée dans l'autocratie, le sectarisme et l'individualisme, ce qui atteste de la justesse de la décision historique de l'USFP de décliner l'offre de participer au gouvernement comme cela prouve, si besoin en était encore, la pertinence et la profondeur de l'analyse objective sur laquelle le Conseil national du PI a basé sa décision de retrait de ce gouvernement. C'est pourquoi nous réitérons notre refus de la manière, du style et de la méthodologie suivis par le gouvernement basés sur la politique du fait accompli et qui ne s'est pas donné la peine d'ouvrir des consultations avec tous les paris politiques concernant les élections, car s'il est un acquis démocratique historique de notre pays au terme de longues souffrances sous « l'ère et du fait des faussaires des élections », c'est bien la concertation avec les paris politiques au sujet des échéances électorales, acquis que les forces nationales ont arraché sous les précédentes Constitutions, mais aujourd'hui et alors que notre pays est passé sous le régime de la Constitution du 1er juillet 2011, le débat autour des prochaines élections se doit de constituer le prolongement de ce débat national public que le pays a connu au lendemain du discours royal du 9 mars et jusqu'à l'adoption de la Constitution du 1er juillet 2011. Le Maroc a connu la normalisation avec la fixation et la ventilation des délais électoraux ce qui a débuté avec le gouvernement d'alternance et que les gouvernements suivant ont observé et qui n'a été abandonné qu'à la faveur de la dynamique populaire qui a marqué l'an 2011 amenant, ainsi, le gouvernement Abbas El Fassi à appeler à des élections anticipées, ce qui a hâté la formation de l'actuel gouvernement lequel se devait, conformément à ce processus, de parachever toutes les autres échéances en 2012 afin de faire écho au discours royal du 30 juillet 2011 et de satisfaire le désir du peuple de rompre avec les institutions d'avant la Constitution de 2011. Nous attendions du gouvernement qu'il ouvre le chantier des échéances électorales selon une approche inclusive avec les partis, ainsi que d'inaugurer d'autres grands chantiers politiques, économiques et sociaux afin de favoriser la participation politique, vu que l'un des grands défis que nous devons relever ensemble consiste à œuvrer à ménager toutes les conditions à même d'inciter les citoyennes et citoyens à participer aux prochaines élections. Le gouvernement avait le devoir politique et moral d'annoncer l'ouverture de consultations avec l'ensemble des partis politiques, mais puisqu'il a choisi d'agir en solo, nous considérons que cela est une tentative à peine voilée, de sa part, d'altérer la probité des élections et d'en maîtriser les résultats. De même que les mouvements de certaines parties au sein de l'administration territoriale en vue de faire pression sur certains élus et de les orienter vers des partis donnés incitent à s'interroger quant à l'engagement effectif du gouvernement à garantir l'honnêteté de ces élections. Ce qui corrobore cette lecture patriotique et objective, ce sont les contradictions des déclarations et appréciations de membres du gouvernement au sujet des prochaines élections, ce qui ne peut être qu'une distribution, au demeurant réfutable, des rôles et qui ne saurait occulter une vérité politique et constitutionnelle selon laquelle le chef du gouvernement est comptable du dossier des élections ce, compte non tenu du discours sur la victimisation dont il n'a cessé d'user afin de dégager sa responsabilité, vu que c'est le même discours qu'il a tenu en 2011 pour remporter les élections. L'USFP et le PI qui ont fait face, depuis l'indépendance, à la falsification des élections et à la mainmise électorale, lesquels sont demeurés les mêmes nonobstant le changement d'appellations, les deux partis qui ont fait face avec vigueur à l'instrumentalisation de la religion et à la nomination à de hautes fonctions dans le but d'en tirer des bénéfices électoraux, ne s'aventureront pas dans une entreprise électorale floue et tirent la sonnette d'alarme sur le danger de mobiliser certaines institutions religieuses à des fins électoralistes. L'interdiction de la transhumance électorale a été l'un des importants acquis consignés dans la Constitution du 1er juillet 2011 traduisant la revendication de la moralisation de la vie politique et du renforcement des partis, cependant certains milieux cherchent à vider ces dispositions constitutionnelles de leur substance à travers une opération « d'orientation et de mainmise préalables » envers de nombreux élus et conseillers communaux, or la manipulation et les tentatives d'influer sur les élections ne sauraient susciter de notre part qu'indignation et condamnation, autant qu'avertissement à ceux auxquels la stabilité du pays tient à cœur, que toute forme de mainmise aura des conséquences catastrophiques sur la stabilité politique de notre pays. L'opération électorale n'est nullement une simple opération technique, mais un procédé politique et un moment crucial en vue d'améliorer le processus démocratique et il ne faut pas appréhender le système juridique électoral selon la logique des « lignes rouges », car toutes les lois organiques et tous les décrets d'application en rapport avec les prochaines élections doivent faire l'objet de consultations et de concertation effectives et non de façade, ainsi que d'amendements de fond et non seulement de retouches "cosmétiques". Notre position à l'égard de nombre de lois et de textes organiques en relation avec les prochaines élections part du cadre constitutionnel en vigueur et du corpus constitutionnel dans son ensemble. Aussi, il n'est pas concevable que les prochaines élections soient régies par des lois relevant de l'ancienne Constitution. De même, le mode de scrutin qui sera retenu et le découpage électoral sont autant de questions qui ont besoin d'être clarifiées, pour que triomphe la démocratie et non en faisant prévaloir les soucis de précision. L'état de la gestion de nombreuses villes impose également de revoir la Charte communale et des solutions précises aux dysfonctionnements du système d'unité de la ville, en plus du problème du traitement par les médias publics de tout ce qui touche aux élections et à la campagne électorale. Aussi pensons-nous qu'il est nécessaire d'amender tous les textes relatifs aux prochaines élections à commencer par les lois organiques (loi sur les partis, loi relative à la région, loi organique relative à l'élection des membres de la Chambre des représentants, loi organique relative à l'élection des membres de la Chambre des conseillers). Les deux partis réclament de nouveau la création d'une commission nationale indépendante chargée de superviser les élections, laquelle devrait abriter au préalable un débat national au sujet de tout ce qui touche aux prochaines échéances. Partant de tout ce qui précède, nous rappelons que les deux partis ont expérimenté l'arme du boycott des élections afin de contrecarrer l'autoritarisme des décennies durant à travers l'histoire de la lutte du peuple marocain. Aussi sont-ils prêts aujourd'hui à assumer leurs responsabilités nationales à travers la possibilité de soumettre l'option du boycott des élections à leurs instances de décision réciproques si des nouveaux indices montrent que le pays va vers des élections dont les résultats sont maîtrisés.