Jamais le Raja de Béni Mellal n'a atteint le niveau de décrépitude et de déchéance tel qu'il est vécu cette saison, moment de disette tant au plan des résultats qu'en celui de la gestion. Que s'est-il passé pour qu'en l'espace de quelques mois et plus précisément depuis l'année de grâce de 2012, on soit tombé de si haut ? C'est ce qui explique l'amertume, la rage et la colère des mots qui ne sauraient décrire les sentiments qu'ont ressentis les supporters et autres sympathisants du club. Un véritable ascenseur émotionne, vacillant entre l'espoir en début de saison, avec une présence aux demies finales de la coupe du Trône. Puis ce fut la descente aux enfers en championnat. Dés la 10ème journée, l'équipe marquée par une naïveté jusque-là inédite ne cessait chuter pour n'avoir réussi en 20 journées successives, de la 10ème à la 29ème journée, que 4 victoires dans l'ensemble. Soit un acompte total de 12 points sur 60 points possibles. Certains, taquins, se demandaient si les hommes de Mohammed El Achhabi ont bu une substance, qui les aurait transformés, comme un maléfice. Autant le résultat, pour lequel les ultras espéraient, à savoir le retour en Botola Pro, fait remonter une amertume indiscutable. Autant la manière dont les joueurs évoluaient laisse dubitatif avec le pressentiment qu'ils ne donnaient aucune valeur au maillot qu'ils portaient. En l'absence d'une politique de formation des jeunes du terroir (une maigre subvention de 15000 Dh a été débloquée aux équipes inférieures, toutes catégories confondues), nos « valeureux » dirigeants ont dû investir en l'espace de deux saisons près d'un milliard de centimes pour le transfert des joueurs. Soit 550 millions de centimes pour la saison 2012/2013 et plus de 380 millions de centimes pour la saison qui s'achève pour l'engagement de quelques 55 joueurs dans l'ensemble en dehors de la ville de Béni Mellal. Le résultat, on le connait, une relégation au goût amer en Botola 2 qui a coûté en gros plus de 2 milliards de centimes avec tous les scandales qui s'en suivent et des dépenses supposées pour cette saison de 650 millions centimes pour une 6éme place au classement à la 29éme journée et un bilan de 38 points pour 8 victoires, 14 nuls et 7 défaites. Ce qui étonne le plus dans cette gabegie, c'est que ce sont les mêmes dirigeants qui nous ont pour autant promis de faire leur propre mea culpa et d'éviter les bavures de la saison dernière, qui retombent dans les mêmes erreurs. Ajoutez l'instabilité des entraineurs avec cette situation de changements perpétuels des effectifs chaque saison et vous aurez en partie, une idée de la fragilité du football Mellali et de la gestion à l'emporte pièce de dirigeants incapables d'avoir une vision claire ni un plan d'action défini, avec des objectifs bien précis dans le temps. Pourtant la ville de Béni Mellal a la particularité d'avoir la pépinière la plus riche. Ce qu'il faut simplement c'est encadrer, protéger et former pour pouvoir en assurer la relève et investir tout ce pactole des transferts dans la formation de jeunes du crû, capables de mouiller leur maillot. Car, il a été constaté trop de déperdition dans cette politique qui s'éternise. Le temps est dans l'urgence pour arrêter l'hémorragie en faisant appel à des dirigeants intègres, compétents et sérieux en mesure de remettre de l‘ordre dans la maison qui brûle, avec tous ces dérapages et tous ces scandales financiers à répétition. Car, les rôles, les missions et les prérogatives s'enchevêtrent tellement que plus personne ne s'y retrouve dans une équipe sans queue ni tête depuis la démission du président Kerroumi et ceux qui l'ont suivi pour une raison ou une autre. A tel enseigne, qu'on ne savait qui dirige quoi. Les rescapés du naufrage préfèrent plutôt « Motus et Bouche cousue», un silence plutôt complice qui explique l'indignation sélective qui scandalise tout le monde. Surtout quand il s'agit de donner des nouvelles de la vie du club. Dans ses réalités et sa quotidienneté, qu'ils préfèrent tenir toujours à l'écart des regards scrutateurs des journalistes. Bref, Le bonheur pour eux c'est le black out. Même l'entraîneur de l'équipe n'a pas été épargné pour l'avoir contraint à son tour d'éviter le contact avec les gens de la presse depuis la ténébreuse affaire montée de toutes pièces par le secrétaire général de l'équipe sur la démission supposée du coach. La suite, on la connaît, une lourde amende a été ainsi infligée à l'entraîneur pour « propos diffamatoires » à l'encontre d'un certain dirigeant. Selon la version du comité qui a tenu à convoquer Mohammed El Achhabi à la commission de discipline par l'intermédiaire d'un huissier. Une affaire qui risque de prendre de nouvelles proportions après le dernier match, mercredi prochain, face au Mouloudia d'Oujda à Béni Mellal. Le cas aussi de la totalité des joueurs en fin de contrat qui menacent de recourir à la FRMF pour le remboursement de leurs salaires et prime de signature en suspens. Un reliquat de l'ordre de plus de 120 millions de centimes, une information que nous donnerons au conditionnel. Sachant que le trésorier de l'équipe fidèle à ses habitudes préfère le silence. Nullement affolés (et encore moins chagrinés) par la constance de ce naufrage aux enfers, certaines informations font déjà état de la reprise de la même équipe lors de la prochaine assemblée générale au grand risque d'un nouveau « crash ». Surtout que le ciel Mellali semble se garnir de nuages gris. La situation étant ce qu'elle est actuellement, c'est-à-dire n'invitant pas à l'optimisme, il est proposé à ce que les assises de la prochaine AGO puissent se tenir dans les jours qui viennent, avant le mois sacré de Ramadan et la trêve d'été afin d'élire un nouveau bureau, de mutualiser l'ensemble des efforts et de les canaliser vers des horizons et des lendemains plus prometteurs et plus sérieux ! Pourtant, nous ne perdons pas espoir que quelque chose finisse par tourner au positif avec l'arrivée vivement souhaitée par tous les supporters, de bons gestionnaires qui leurs procureront du plaisir, et pourquoi pas un peut de rêve. Il est vrai que l'intérêt le plus appuyé devra être porté sur la nouvelle équipe dirigeante, et c'est donc à ce niveau que le public sportif Mellali attend des hommes de confiance. Surtout à un moment où on nous sort la même chanson : nous somme entrain de construire une équipe pour... 2015. Et quand cela ne se vérifiera pas à cette échéance, on nous sortira un nouveau moratoire. Formulons les vœux que le « Professionnalisme » prend forme et que les dirigeants du Raja de Béni Mellal puissent sortir de l'amateurisme de l'esprit, dans la gestion comme dans les pratiques, pour un éventuel décollage effectif. A bon entendeur salut !