Le taux de croissance au Maroc se situerait à 3,2% en 2014 et 4,6% en 2015. C'est ce que prévoit l'OCDE dans son nouveau rapport annuel « Perspectives économiques en Afrique ». Récemment, le FMI a prévu, lui-aussi, un taux médiocre soit 3,9% de croissance cette année et 4,9% l'an prochain. Idem pour le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) qui a révisé, récemment, sa prévision de croissance nationale à 2,6% au lieu de 2,7%, initialement prévu pour 2014. Et ceci en se basant sur les indicateurs économiques du premier trimestre, notamment l'annonce du repli de la production agricole. «Les pronostics de croissance s'avèrent, au terme du premier trimestre, des plus faibles. L'annonce d'un repli de la production agricole, conjugué au ralentissement des principales activités industrielles, commerciales et de services, pèseront lourdement sur les performances économiques globales», a indiqué le CMC. Rédigé chaque année par l'OCDE, la BAD et le PNUD, le rapport prévoit, par ailleurs, 4,8% de croissance globale pour l'Afrique en 2014 et 5,7% en 2015, soit des niveaux proches des taux de croissance d'avant crise financière, ce qui traduit une bonne résilience du continent. Ces prévisions placent l'Afrique au dessus de la croissance moyenne mondiale à 3%, mais toujours derrière celle de l'Asie du Sud-Est, à 5,4% pour 2014, souligne-t-on. Au plan régional, l'Afrique de l'Ouest et de l'Est est le principal moteur de croissance en 2013 avec 6,7 et 6,2% de croissance contre 1,9% en Afrique du Nord 3,7% en Afrique centrale et 3% en Afrique du Sud. L'étude note, en outre, que la croissance du continent tient encore surtout à l'exploitation de ses matières premières, aux apports économiques extérieurs, à sa vigueur démographique et aux progrès remarquables réalisés au chapitre du développement humain qui se traduisent par des taux de pauvreté plus faibles, une hausse des revenus et de meilleurs taux de scolarisation et de couverture médicale. Autre performance soulevée par le rapport est relative au montant des capitaux vers l'Afrique qui a quadruplé depuis 2000. Il devrait pour la première fois dépasser les 200 milliards de dollars en 2014. « Les investissements étrangers – directs et de portefeuille - représentent la majorité de ces apports et devraient atteindre la somme record de 80 milliards de dollars en 2014, avec l'Afrique du Sud en tête », indique-t-on. Au-delà de ces performances, le rapport s'est penché sur une problématique plus analytique : comment faire pour que l'Afrique profite pleinement de sa dynamique de développement, notamment dans son industrialisation ? Là, l'étude cite, entre autres, l'exemple de l'Afrique du Sud qui est parvenue à redresser son industrie automobile de façon remarquable après avoir éliminé les obstacles et proposé des mesures incitatives à l'égard des producteurs de pièces détachées et des chaînes de montage. Ce document, lancé en 2002 par la Banque Africaine de Développement, l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), concerne pour la première fois les 54 pays du continent africain.