On peut considérer la correction, véritable fessée, administrée par le Raja au M.A.T de Tétouan par tous les côtés que l'on veut, ça sera toujours la défaite que personne n'attendait. Par son score, par la rage passionnelle des joueurs rajaouis, par l'ambiance enflammée des tribunes prises d'assaut, ce match a été tout simplement surprenant. 5 à 0, et le dauphin (Raja) qui bouscule de son piédestal de leader (M.A. Tétouan), ce n'est plus un match de foot, uniquement, mais bel et bien une révolution. Le Raja a pris le match de dimanche comme on prend une revanche pour ce qu'il considère comme son bien propre. A savoir le titre de Champion du Maroc. Depuis la Coupe du Monde des Clubs et malgré un retour en championnat d'Elite Pro, très difficile, où le Raja a compté jusqu'à neuf points de retard, l'équipe de Metouali se considère comme le seul patron du foot national. Alors, « ce » MAT qui voulait usurper le titre, et bien il allait voir ce qu'il allait voir. Un Rajaoui, très distingué et directeur de banque, une banque verte, bien entendu, a résumé l'histoire : « Tout le problème était d'arriver au choc contre Tétouan avec au maximum trois points de retard. Le jour où on recevra le MAT, rien ne pourra nous arrêter si, à l'horizon on voit le titre à notre portée ». Un autre Rajaoui, chauffeur de taxi de son état, et habitant Rabat, désespérait de trouver un billet faute de temps pour aller dans les lieux de vente. «Dimanche, je serai au stade car j'ai appelé des amis, des membres du comité, des adhérents, des journalistes, des vendeurs au marché noir, je vais abandonner mon taxi et les recettes, mais je ne peux pas rater le match Raja-MAT ». Et si le Raja perdait, lui demande-t-on ? « Impossible, Abroun et ses joueurs vont, au moins prendre 3 buts à zéro, « ma fihach al hadra... ». Voilà, tout est dit. Là est le secret de la réussite rajaouie. C'est la confiance. Cette confiance qui dégage les peurs et les angoisses, la confiance qui motive, stimule et transcende. Dimanche le Raja n'avait peur de rien, ni de personne. Il croyait en son destin. Au contraire du MAT qui pensait que son avance de 3 points lui permettrait de se reposer sur un petit matelas confortable. Le Raja lui a crevé le matelas, piétiné son confort et renvoyé les espoirs du MAT se faire dorer au soleil de Martil pour se consoler de la perte du titre. Car le titre sera, cette saison rajaoui. A un match de la fin de la saison, on le dit ici, clairement et nettement. Aussi clair et net que le 5 à 0 que Amri et le MAT ont pris dimanche, plein pot. Le Raja a dicté dimanche sa loi. Personne ne peut y trouver à redire. Surtout pas le MAT qui a pris une « manita » cuisante. Son foot à la Barça s'est retourné contre lui. Il aurait mieux fait de s'inspirer de son partenaire, l'Atlético de Madrid de Diego Simeone qui avec ses hussards son courage et sa détermination est parti voler dans les plumes de Messi et compagnie pour les détrousser en plein Nou Camp et devant leur public. Aujourd'hui l'Atlético a gagné le droit d'être champion. A la force du muscle et sûr de lui. C'est cette assurance, la vraie qui a manqué aux Tétouanais. ils avaient peut être un peu de morgue. Mais ça n'a rien à voir. Le trop plein d'assurance, c'est juste de la suffisance. Et cela, bien sûr n'a rien à voir avec la confiance.