Le gouvernement marocain regrette le manque de crédibilité et d'objectivité du rapport d'Amnesty International concernant le Maroc, tout en réitérant sa détermination à poursuivre les efforts et renforcer les réformes structurelles dans lesquelles le Royaume s'est engagé de manière constante, y compris la réforme de la justice, le renforcement des mécanismes nationaux de protection des droits de l'Homme d'une manière générale et la prévention de la torture en particulier. Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a affirmé que le Maroc, qui est disposé à reconnaitre les erreurs pouvant survenir dans l'action publique et à prendre les dispositions nécessaires pour les corriger, "rejette avec force les classements injustes qui suscitent plusieurs interrogations sur les procédés suivis, les critères adoptés et les contradictions avérées". En réaction au rapport d'Amnesty International sur la torture lors du Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat, le Chef du gouvernement a fait part de la détermination de l'Exécutif "à faire résolument face à toutes les tentatives partiales visant à nuire à l'image du pays". Tout en s'interrogeant sur les circonstances des classements injustes réservés au Royaume par certaines organisations internationales, notamment en termes de liberté de la presse et de torture, M. Benkirane a qualifié d'"étonnant" que ces parties ne prennent pas en compte les développements notables sur le terrain et au niveau des législations et institutions. Il a, à cet égard, passé en revue les efforts déployés par le Maroc durant des décennies, ainsi que les progrès qu'il a enregistrés en matière de consécration et de respect des droits de l'Homme et des libertés, qui lui permettent de se mesurer aux pays avancés dans ce domaine. Dans un communiqué publié en réaction à un rapport d'Amnesty International sur la torture, le gouvernement réaffirme également sa détermination à continuer son interaction avec les mécanismes onusiens, dont le Comité de lutte contre la torture et son rapporteur spécial, tout en restant ouvert et agissant de manière constructive avec l'ensemble des organisations de la société civile nationales et internationales oeuvrant dans ce domaine. Le gouvernement assure que toute allégation de torture fera l'objet d'enquête et d'investigations rigoureuses pour prendre les mesures punitives qui s'imposent dans le cadre du respect des dispositions de la loi. Le gouvernement qui rappelle le lancement par Amnesty International de sa campagne mondiale contre la torture dans cinq pays qu'elle considère porteurs d'espoir, dont le Maroc au niveau de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient, note que si le choix porté sur le Maroc constitue en lui-même une reconnaissance des réformes et des efforts entrepris par le Royaume en matière de lutte contre les violations graves des droits de l'Homme, y compris la torture, il exige une vérification des données publiées afin d'éviter les jugements hâtifs avant d'entreprendre une analyse objective et équitable de toutes les réalisations et acquis, surtout que le rapport est allé jusqu'à dévaloriser le travail accompli par l'Instance Equité et Réconciliation qui constitue désormais l'un des cinq modèles de référence au niveau international. Le gouvernement ajoute que les deux cas mentionnés dans le rapport et qui remontent aux années 2012 et 2013, avaient fait l'objet d'investigations qui ont confirmé que ces allégations de torture sont dénuées de tout fondement, rappelant que ces deux cas sont toujours soumis à la justice qui dira son mot sur la véracité de ses allégations. Partant de son choix stratégique et irréversible en matière des droits de l'Homme et les efforts déployés dans ce domaine et des réalisations accumulées, outre son action continue pour le renforcement des droits et des libertés, le Royaume du Maroc ne s'est pas contenté d'harmoniser sa législation avec la convention internationale sur la torture, mais a également ratifié le protocole facultatif s'y rapportant et a ouvert ses établissements pénitentiaires et ses commissariats devant les rapporteurs de l'ONU pour mener des enquêtes sur le sujet, note le communiqué. Ce faisant, poursuit le communiqué, le Royaume, convaincu de l'importance des mécanismes internationaux dans l'accompagnement des développement positifs en matière des droits de l'Homme, apporte la preuve que le Maroc est conscient de son évolution positive et de la portée de ses réalisations en la matière.