La croissance économique a été molle dans toute la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). C'est ce qu'affirme le FMI dans son étude « Perspectives économiques régionales », fraîchement rendue publique, ajoutant que la production de pétrole a ralenti la croissance dans les pays exportateurs de pétrole en 2013. Quant aux pays importateurs du pétrole, dont le Maroc, le manque de dynamisme de l'investissement privé, sur fond de transitions politiques et de conflits, a continué de freiner leur activité économique. Ainsi, la croissance économique dans ces pays devrait rester modeste, soit proche de 5%. Concernant le Maroc, le FMI anticipe une croissance de 3,9 % cette année et 4,9 % en 2015 sur fond d'inflation maîtrisée. L'institution note, par ailleurs, que divers facteurs d'ordres intérieur et régional vont continuer de peser sur la confiance des investisseurs dans la région MENA dont le Maroc. Parmi ces facteurs, le FMI souligne les problèmes structurels et les questions de gouvernance non résolus qui pèsent sur le climat des affaires et, dans certains cas, empêche que les exportations, le tourisme et l'IDE ne tirent pleinement parti de l'amélioration de la croissance économique chez les partenaires commerciaux. Autre facteur soulevé par le FMI est la persistance d'un chômage élevé qui attise les tensions sociales dans la région, dont le Royaume, et qui se manifestent souvent par des grèves. A noter dans ce sillage, selon les derniers chiffres du Haut Commissariat au Plan (HCP), que le taux de chômage au Maroc est passé de 9,4% à 10,2% entre le 1er trimestre de 2013 et celui de 2014, enregistrant ainsi un accroissement de 0,8 point .Selon le HCP, la population active en chômage s'est accrue de 10,7% au niveau national, passant de 1.077.000 au premier trimestre de 2013 à 1.191.000 chômeurs au même trimestre de 2014, soit 114.000 chômeurs en plus (74.000 en milieu urbain et 40.000 en milieu rural). Face à ce constat, le FMI recommande des décisions concrètes capables de rendre l'économie marocaine plus dynamique, et partant, apte à créer des emplois. Pour cela, l'institution appelle les gouvernements des pays importateurs du pétrole, dont le Maroc, à la mise en place de certaines mesures : - un rééquilibrage des finances publiques et une certaine flexibilité du taux de change seront nécessaires pour préserver la stabilité macroéconomique et susciter la confiance, améliorer l'accès au crédit bancaire pour financer l'investissement privé, rehausser la compétitivité et mobiliser des financements extérieurs ; - un soutien continu de la communauté internationale peut faciliter les transformations économiques et promouvoir la stabilité macroéconomique. A noter que la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, devait entamer les 7 et 8 mai une visite de travail au Maroc, où elle devait rencontrer le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd, et le gouverneur de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri.