Plus de 100 personnes ont été tuées lors d'un raid pour du bétail et sa répression par les forces de l'ordre dans le nord du Soudan du Sud, a déclaré samedi le ministre régional de l'Information. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé vendredi du gouvernement sud-soudanais des «mesures immédiates pour assurer la sécurité de tous les civils et de toutes les bases de l'ONU» qui abritent des civils, à la suite d'une attaque meurtrière. Plus de 100 personnes ont été tuées lors d'un raid pour du bétail et sa répression par les forces de l'ordre dans le nord du Soudan du Sud, a déclaré samedi le ministre régional de l'Information. «Nous avons perdu 28 civils» dans un campement isolé d'éleveurs de bétail dans l'Etat de Warrap, a dit le ministre Bol Dhel sur la radio Miraya FM soutenue par l'ONU, ajoutant que les policiers et les soldats avaient poursuivi les assaillants et en avaient tué 85. «Quelques-uns (des assaillants) ont été rattrapés dans les zones marécageuses qui vont vers l'Etat d'Unité», a déclaré M. Dhel. Les conflits entre communautés rivales et groupes ethniques sont fréquents au Soudan du Sud, un pays où abondent les armes. Les affrontements pour du bétail notamment sont communs et lors d'un des raids les plus meurtriers, fin 2011, plus de 600 personnes avaient été massacrées dans l'Etat de Jonglei, après une attaque menée par quelque 6.000 jeunes de l'ethnie Lou Nuer contre leurs rivaux Murle. Cependant, ce pays très pauvre de 11,5 millions d'habitants souffre surtout depuis la mi-décembre d'une guerre civile qui oppose le président Salva Kiir à son rival Riek Machar, évincé de la vice-présidence en 2013. Ce conflit a fait des milliers de morts et près d'un million de déplacés. Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si ce raid pour le bétail était lié à ce conflit. D'un autre côté et suite à une attaque d'un camp de l'ONU, le Conseil de sécurité a exigé vendredi du gouvernement sud-soudanais des «mesures immédiates pour assurer la sécurité de tous les civils et de toutes les bases de l'ONU». Dans une déclaration adoptée à l'unanimité, les 15 pays membres du Conseil «condamnent dans les termes les plus forts» l'attaque perpétrée à Bor - ainsi que celles menées précédemment le 14 avril à Bentiu et dans l'Etat d'Unité - et soulignent que s'en prendre aux civils et aux Casques bleus «peut constituer un crime de guerre». Le Conseil demande aussi aux autorités de Juba «d'enquêter rapidement sur ces incidents et d'en poursuivre en justice les auteurs». Il demande aux belligérants «de permettre à la Mission de l'ONU au Soudan du Sud de remplir pleinement son mandat» de protection des civils, et de s'abstenir «de toutes actions ou déclarations susceptibles de faire monter la tension». Les Nations unies ont annoncé vendredi qu'au moins 58 personnes avaient été tuées et plus d'une centaine blessées dans l'attaque, jeudi au Soudan du Sud, d'une de leurs bases où sont réfugiés des milliers de civils. Jeudi, un groupe d'environ 350 jeunes hommes armés en civil avait attaqué la base de l'ONU à Bor (200 km au nord de Juba), ville de l'Est sous contrôle gouvernemental, dévastée par les combats après avoir changé plusieurs fois de mains. La base abrite environ 5.000 civils, réfugiés là pour fuir les violences ethniques caractérisant le conflit.