Organisée par la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurances avec l'appui du ministère de l'Economie et des Finances, la première édition des Rendez-vous de Casablanca de l'assurance dont les travaux ont démarré mercredi dernier, a mis l'accent sur l'état actuel du secteur, ses projets en cours ainsi que ses perspectives d'avenir en termes de conquête de nouveaux espaces et de placement de couverture de risques. D'emblée, l'on retiendra qu'avec un taux de pénétration (la part des primes dans le PIB) de 3,1% en 2012 contre 2,9% en 2011, le marché marocain de l'assurance affiche la meilleure performance dans la région MENA et la deuxième sur le continent africain après l'Afrique du Sud. D'aucuns n'ignorent que ce classement est la résultante de tout un processus d'assainissement et de consolidation initié depuis plus de deux décennies. Et qu'il a bien fallu, à un certain moment, que l'autorité régulatrice intervienne pour redresser la situation et redonner au secteur une certaine crédibilité et ce, moyennant un certain nombre de leviers dont l'amélioration du cadre réglementaire, le renforcement du réseau de distribution des produits d'assurances et de banque assurances, l'encouragement des opérations de regroupement et de fusion entre certaines compagnies d'assurances... Toujours est-il que, de l'avis de nombreux operateurs, ce taux demeure relativement bas et est appelé à être amélioré dans les années à venir au vue des opportunités et des gisements de croissance que présente le secteur. D'autant plus qu'en termes de dispersion, le marché marocain continue de connaitre la même tendance, la même concentration des émissions. Les assurances automobile, les accidents du travail et les assurances de personnes (accidents corporels -maladie-maternité et assurances vie et capitalisation) représentent à elles seules 84% (83% en 2010). pour leur part, la micro-assurance et l'assurance agricole peinent, jusqu'ici, à mieux approcher une population cible qui se sent exclue de tout système d'assurance. A ce niveau, il y a lieu de préciser que des pistes sont déjà identifiées et des textes de loi sont dans le circuit d'approbation ou en cous d'élaboration pour justement permettre l'élargissement de la couverture d'assurance et la protection des biens et des personnes contre un certain nombre d'aléas et risques. Il s'agit notamment de l'assurance contre les risques catastrophiques et de la nécessité d'instaurer l'obligation de certaines assurances de construction, telles que l'assurance tous risques chantier (TRC) et l'assurance responsabilité civile décennale (RCD). Sans oublier bien entendu la révision du cadre légal d'exercice de l'intermédiation. Il est vrai qu'un projet d'amendement du livre IV du code des assurances relatif à la présentation des opérations d'assurance est actuellement en phase de consultation, n'empêche que la crédibilité des réseaux de distribution est tout aussi conditionnée par un bien plus meilleur encadrement des agents et courtiers et un bon entretien de la relation client. D'autant plus qu'en matière d'assurance ou de couverture d'un quelconque risque, le cycle de production est inversé, le client est tenu de payer à l'avance et éventuellement consommer par la suite. Nous y reviendrons.