Les décideurs publics et les professionnels du secteur informent sur l'état d'avancement du contrat-programme 2011-2015. Des experts internationaux, notamment français et turcs, vont dévoiler les expériences de leurs pays à travers la modernisation du circuit de distribution des produits d'assurance. C'est aujourd'hui au Centre des Conférences à Skhirate que se tient le Forum International de l'Assurance. Cette rencontre, intéressante à plus d'un titre, permet aux décideurs publics et professionnels du secteur d'expliciter le contenu du contrat-programme 2011-2015, de brosser son état d'avancement, d'échanger leurs points de vue et de favoriser le développement du partenariat public-privé. Elle est intéressante parce que via les recommandations des professionnels, le secteur pourrait jouer le rôle qui est le sien en terme de financement de l'économie, et ce à travers l'épargne institutionnelle. Sont présents à cette rencontre des experts internationaux, notamment français et turcs, qui vont dévoiler les expériences de leur pays afin d'enrichir le débat et d'étudier comment, à travers la modernisation du circuit de distribution, les différents intervenants amélioreront les services aux consommateurs. Le contrat-programme a été conclu pour la période allant du 12 mai 2011, date de sa signature, au 31 décembre 2015. Il est le fruit d'une série de rencontres et de discussions entre le gouvernement marocain et le secteur des assurances représenté par les présidents de la Fédération Marocaine des Sociétés d'Assurance et de Réassurance, FMSAR, et la Fédération Nationale des Agents et Courtiers d'Assurance au Maroc, FNACAM. L'un des principaux axes du CP est l'extension de la protection des populations et des biens. Cela passe notamment par l'extension de la couverture actuelle, en rendant certains risques obligatoires. Elle passe également par le développement de la couverture des tranches de population historiquement peu couvertes en assurances. Dans l'article 7 relatif à l'extension de l'obligation de l'assurance, il est convenu pour les pouvoirs publics et les entreprises d'assurance et de réassurance de mettre en place les dispositions nécessaires pour instaurer, de manière progressive, l'obligation de souscription à une assurance. Cette dernière peut comporter la responsabilité civile décennale pour les constructions et l'assurance tous risques chantier, la responsabilité civile habitation, la RC pour les établissements recevant du public et celle des établissements scolaires. Les enjeux de cette extension sont importants puisque les présentes dispositions permettront, à l'horizon 2015, de couvrir 50% de la population, 70% des constructions à usage d'habitation et de bureaux, 20% des professions à risque. Elles permettront de verser, à titre d'indemnisation, 260 MDH à horizon 2015. RCD : une priorité pour les assureurs «Il y a à peine deux semaines les professionnels du secteur se sont réunis avec la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale en vue de discuter de l'état d'avancement du contrat-programme», nous confie une source proche du dossier. Interrogé sur l'enjeu de la rencontre, M. Hascoët, PDG d'Axa Assurance Maroc, nous informe dans une interview accordée récemment à Finances News Hebdo, qu' «eu égard aux évolutions qu'à connues le pouvoir politique et étant donné que les négociations des termes du contrat-programme ont été menées avec l'ancien gouvernement, les discussions doivent être renouvelées avec le gouvernement actuel en vue de sa mise en œuvre». «Effectivement, nous avons travaillé entre autres sujets sur la mise en œuvre du contrat-programme dont la priorité, pour nous assureurs, est de voir rapidement les premières concrétisations, notamment pour la couverture des risques liés à la construction (voir www.financepress.ma)», ajoute-t-il. Les assureurs souhaitent donc commencer par rendre obligatoire la Responsabilité Civile Décennale. L'autre point saillant du programme est l'assurance Risques Catastrophiques. Au regard de l'enjeu de sécurisation des investissements et de protection des biens et des personnes, les pouvoirs publics et les entreprises d'assurance et de réassurance ont convenu de déployer les moyens nécessaires pour la mise en place rapide d'un système de couverture contre les risques de catastrophes naturelles et du terrorisme. A cet effet, les pouvoirs publics s'engagent, en concertation avec les assureurs, à activer la loi 34-08 relative à la couverture des risques catastrophiques, permettant ainsi aux assureurs et aux réassureurs de développer des offres appropriées. Les autres thèmes qui vont être débattus sont l'évolution du marché de l'assurance et de la prévoyance, l'identification des canaux de distribution et l'optimisation de l'approche client. Sur ce registre, il est à noter qu'au Maroc la branche épargne peine à se développer pour des raisons d'ordre fiscal. L'investissement en matière de formation auprès des réseaux de distribution s'impose aussi avec acuité. Certainement, au cours de cette rencontre, les courtiers et agents d'assurance vont saisir cette occasion pour pointer du doigt la concurrence des banques qu'ils considèrent comme étant déloyale. L'affaire est aujourd'hui entre les mains du Conseil de la concurrence. Les intermédiaires en assurance manifestent toujours la même impatience.