Cela commence comme un match de la Liga, sur les chapeaux de roue. Quoique, ça se termine comme un match de quartier, sur les rotules. C'est l'impression que donne la lecture d'un article récemment publié sur la raison de la brouille entre le Maroc et la France, où la médiocrité la dispute à l'insolente prétention à l'analyse politique. On croyait avoir affaire à des Messi de la plume, à des Ronaldo de la grille de lecture, on se retrouve face à des novices décevants. «Abdellatif Hammouchi est-il devenu le Abdelfattah Sissi du Maroc ?» !!! C'est l'intitulé dudit article à prépondérante consonance névrotique. Non, serait-on tenté de répondre, c'est Benkirane qui va devenir pharaon d'Egypte, poste devenu vacant depuis que Morsi a été enterré dans une pyramide, dans le même sarcophage que Jamal Abdenasser. Hammouchi sera ordonné Murshid des Frères musulmans et Sissi moqadem de la Zaouya de Bouya Omar ! Houcine Mejdoubi qui a «commis» cet article, essaye quand même de sauver les apparences, en poursuivant par: «la question peut sembler étrange, voire absurde (ah quand même !), en raison de la différence entre les contextes politiques marocain et égyptien, et aussi parce que le premier dirige un organe sécuritaire alors que le second est d'abord un militaire». Et c'est tout ce qu'il y aurait comme différences ? Ne vous précipitez pas de conclure que celui qui se définit comme faisant partie de «journalistes qui publient des analyses qui peuvent fâcher», est partiellement revenu à la raison, après une crise de démence passagère. Hélas, non ! «Cependant, les deux hommes ont un point commun, qui est le traitement par les médias de l'un et de l'autre», poursuit, effrontément, le «brillant» analyste. Vous avez apprécié l'hors-d'œuvre ? Vous allez savourer le plat de résistance. «Au Maroc, rien n'est plus facile que de critiquer les ministres, les leaders de partis politiques, et de critiquer le chef du gouvernement, voire de l'injurier sans trop de crainte. On peut même critiquer le Roi Mohammed VI, mais dès qu'un article aborde l'affaire Hammouchi... » ! Pauvre Hammouchi, présenté comme le «vampire de l'Atlas», celui dont on n'évoque le nom dans les villes et villages qu'en le murmurant discrètement. Heinrich Himmler, le chef de la Gestapo et des SS, doit en crever de jalousie dans la Géhenne. Notre «fin» analyste, qui a dû se faire traiter de nigaud par quelques sites d'information, a, de toute évidence, bien des comptes à régler. Sauf qu'il tient à tout mélanger, les «sites numériques (qui) s'acharnent contre la ligne éditoriale des autres», Hammouchi, Sissi et le physiologiste russe Pavlov. C'est comme le cocktail Molotov, explosif, mais de rire ! La question «nodale» posée par le «brillant» analyste : « Est-ce que ces médias cherchent à créer de toutes pièces l'image d'un héros national appelé Hammouchi, à l'image de Sissi ?» ? Avant d'y répondre, avec toute la morgue que confère la stupidité : «Apparemment, oui». Puisque c'est le concours de la bêtise la plus monumentale, il ne serait pas aussi question, par hasard, de dresser au patron des services de renseignement marocain une stèle sur une place publique, qu'on va alors baptiser Hammouchi-Maidan ? Trêve de foutaises ! Hammouchi est un fonctionnaire de l'Etat, affecté à un département de sécurité. Son «job» est de diriger la chasse aux terroristes et aux espions infiltrés dans le territoire national afin de les mettre hors d'état de nuire. Il y a eu d'autres directeurs de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire avant Hammouchi. Et il y en aura encore d'autres, après lui. Seul Dieu est éternel et tout puissant. Le patron actuel de la DGST n'a, d'ailleurs, pas plus de pouvoir que n'en ont ses confrères du FBI américain, du MI5 britannique ou de la DCRI française. D'autre part, la traque des narcotrafiquants, escrocs et autres fauteurs de troubles ne relève pas des missions assignées à la DGST. Il y a la Sûreté nationale et la Gendarmerie Royale pour s'en occuper. Bon, que notre «brillant» analyste cherche à se venger de quelques confrères qui l'auraient tourné en dérision, ça se comprend. Cependant, il y a un détail pour le moins intriguant. Comment est-ce possible de signer du même nom et dans la même langue deux articles successifs d'une qualité rédactionnelle aux antipodes l'un de l'autre, comme s'il s'agissait de deux auteurs différents ? Et comment s'exprimer et prétendre maîtriser une langue, la langue française en l'occurence, alors que les anciens confrères se rappellent parfaitement l'infinie inaptitude du journaliste en question sur ce plan ? Il peut sembler glorieux d'être un prête-nom pour un quelconque imbécile. Et ingénieux de se cacher derrière pour le «nègre de la plume». Au dernier, la tâche «ingrate» de tirer à couvert. Le premier se réservant, sans peine, le «prestigieux» rôle de se faire... descendre en flammes ! Il n'est pas étonnant que des fabulateurs à gage tentent d'incruster de force le nom du patron du contre-espionnage marocain dans des affaires où il est question de torture, avec une liste de pseudo-victimes franco-marocaines, mêlant un agent subversif polisarien, condamné dans le cadre des sanglants évènements de Gdeim Izik, à des criminels de moindre envergure, originaires d'autres régions du Royaume, pour noyer le poisson. La prochaine réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies à propos de l'affaire du Sahara, c'est dans quelques semaines, et les commanditaires algérois de l'actuelle compagne de dénigrement menée, non pas contre Hammouchi, mais contre son employeur, l'Etat marocain, veulent pouvoir influer sur le cours des évènements. Mangin, l'épouse d'Asfari, l'a franchement avoué. Tel est le but de la cabale monté contre le Maroc. Il est, cependant, beaucoup plus regrettable de constater que des marocains s'embarquent aisément dans cette galère, en prétendant à l'objectivité, pour cacher soit leur indigence intellectuelle, soit des motifs beaucoup plus sombres. Pourquoi défendre Hammouchi ? C'est, donc, aussi difficile à comprendre que ça ? C'est son employeur, l'Etat marocain, le Maroc, en fait, qui est défendu. Hammouchi n'en est qu'un fonctionnaire. Or, on ne peut demander à un fonctionnaire de l'Etat de tenir la porte fermée face aux terroristes et aux espions et le renier, par la suite, quand ces derniers se plaignent qu'il les maintient dehors. Demain, ce seront les soldats marocains qui seront accusés par les Polisariens de les empêcher d'attaquer les provinces du sud. Peut être que, par «objectivité», on devrait aussi leur ouvrir les portes de nos maisons ? Comme les Marocains, dans leur majorité, n'aiment pas avoir le pantalon sur les chevilles, ils ont décidé de défendre l'image et les intérêts de leur pays contre les fabulateurs. C'est une question de principe, pour ceux qui en ont bien sûr. La presse électronique est un espace de liberté d'expression ouvert à tous. Pour le meilleur comme pour le pire. Même les aliénés et ceux qui n'ont rien de sensé à dire y déversent leurs sornettes. On comprend mieux, cependant, pourquoi certains ont choisi la lettre «Alif» pour désigner leur site dit d'information. «Aleph» est l'hiéroglyphe qui, en égyptien ancien, désigne une vache. Notre «brillant» analyste est-il devenu le Samaritain du récit coranique ? En pareil cas, on comprendrait mieux son culte du veau d'or.